Dans la catégorie des groupes que l’on pensait mort et enterré, Keep Of Kalessin figurait en bonne place à côté de Scar symmetry. Mais devinez qui revient après 8 ans de silence?
Du goupe qui a sorti le gigantesque Armada en 2006 ne reste plus que Wizziac à la basse et bien entendu Obscidian C, maître à penser du groupe, toujours à la guitare et au chant. Vyl, le grand malade qui occupait le poste de batteur à claquer la porte en 2016 et il est remplacé par Wanja « Nechtan » Gröger. Un batteur allemand pas manchot (loin s’en faut) dont le style colle exactement à celui de Vyl.
Musicalement, Katharsis reprend les choses là où Epistemology les avaient laissé. KoK a décidé de faire dans le Black symphonique matiné de Death et semble s’y tenir. L’approche est cependant différente de ce que peuvent proposer la plupart des groupes dans le genre. Pas de grandes orchestrations, juste des arrangements de tout style (cuivres, piano ou électronique) pour accompagner des riffs supersoniques posés sur un mur constant de blasts et du chant en choeur. Le fait est que ça fonctionne du feu de dieu.
Prenons The Omni, longue de 7 minuts et 11 secondes, elle est la parfaite illustration du style maison. Début sans préliminaire: blasts, gros riff et zbidibouis en fond. Pour les couplets, on change juste le riff et on passe du chant hurlé et phrasé juste « parler », chose dont Obsidian C raffole, et ensuite sur le refrain on balance les choeurs. Et en fond Nechtan blast tout ce qu’il peut. Il ne s’arrête jamais, c’est métronomique. Le passage de 4:40 à 6:00 avec les choeurs posés sur le blast est complètement fou. Sans parler du cri final qui conclut ce passage. C’est « épiquement » génial. Bref, le morceau est dingue.
A côté de ça, il y a Journey’s End, très calme, très posée sur laquelle Obsidian C s’essaie au chant en voix de tête. C’est osé, parfois bancale mais on ne peut que saluer la tentative de proposer quelque chose de différent.
Chassez le naturel… juste après Journey’s End se trouve le moment de bravoure de l’album: The Obsidian Expanse. Morceau épique de près de 10 minutes qui passe en revue tout ce que KoK est capable de proposer dans le registre. cependant comme il y a eu The Omni quelques titres plus tôt, on a un sentiment de redite et l’autre chanson est tellement bien que celle-là fait presque pale figure.
Pardoxalement, Throne Of Execration qui lui fait suite et culmine à 8 minutes ne souffre pas de la comparaison car elle offre plus de variations sur le même thème.
Avec Katharsis, Keep Of Kalessin signe un retour aussi inattendu que réussi. Pour paraphraser Thierry Roland un soir de juillet 1998 « putain quel pied! ».