De l’art de faire du neuf avec du vieux à l’art de la guerre, il n’y a qu’un pas qu’Iron Maiden a franchi avec Senjutsu. Et quand Maiden part à la guerre, le résultat est détonnant.

La dernière fois que je me suis penché sur le cas d’Iron Maiden c’était avec Brave New World (2000), dernier album trouvant quelque grâce à mes yeux. Les albums suivants m’ayant pour le moins laisser indifférent. Qu’a donc Senjutsu de plus que ses prédécesseurs?

Iron Maiden - Senjutsu

Déjà un artwork qui claque mais ça ne fait pas un bon disque pour autant. en fait Senjutsu c’est Maiden qui du Maiden mais en réinventant Maiden. Un peu comme AC/DC avec PWRϟUP qui est revenu d’entre les morts en se réinventant sans se renier. Parce qu’ici s’est bien de cela qu’il s’agit, Dicksinson et sa petite troupe viennent rappeler au monde pourquoi ce groupe règne sur le Heavy Metal mondial depuis 4 décennies.

Concrètement cela se traduit mais une prod qui jamais dans l’histoire du groupe n’a été aussi énorme. Ceci étant dit, Maiden qui sonne de la sorte c’est fabuleux. Le disque se paie aussi le luxe d’oser quelques envolées pour le moins inattendu parfois avec des relents blues rock (Darkest Hour et son solo hendrixien) ou des voix doublées pour Dicksinson (une grande première). Bref de petites touches d’innovation au milieu des points de repères chers aux fans hardcore. Cependant Steve Harris – qui signe plus de la moitié des compos – a eu le bon goût de proposer des ambiances totalement inédites qui renouvellent de fort belle manière l’univers pourtant très cloisonné d’Iron Maiden (The Writing On The Wall).

Puisqu’on parle du personnel, je vous rassure, Steve Harris fait du Steve Harris, Jannick Gers et surtout Hadrian Smith sont impériaux, Dave Murray étant celui des 3 le plus en retrait (en terme d’apport). Nicko McBrain est lui assez incroyable dans son registre. Certes le tempo à un poil ralenti mais ce qu’il propose sur l’intégralité du disque est simplement incroyable. Quant à Bruce Dikinson, il est plus grandiose que jamais. Certes pour la première, il a recourt à quelques artifices de studio mais sa prestation est à couper le souffle.

Néanmoins, Senjutsu n’échappe pas à quelques écueils. En fait il souffre du même mal que ses récents prédécesseurs – pire il les accentue: il est trop bavard. Les titres sont parfois inutilement long avec régulièrement des répétitions de motifs qui ne font pas vraiment avancé le schmilblick (cf Death Of The Celts – le morceau reste néanmoins grandiose). Sorti de ça… c’est une masterclass.

Le meilleur album de Maiden depuis Brave New World c’est une certitude. Et peut-être même aussi un des meilleurs Maiden tout court.