Connaissez-vous AC/DC? C’est un p’tit groupe australien qui semble avoir un certain potentiel. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu’une longue et belle carrière se promet à eux.

Bon trêve d’âneries, ce dix-septième album d’AC/DC il est génial ou il est mortel? Ni l’un ni l’autre, il est tout simplement incroyable! Juste ça.

Il faut dire que venir nous faire une masterclass pareille avec tout ce que le groupe a traversé depuis 2014 relève presque du miracle. De la quasi surdité de Brian Johnson – entraînant l’intérim d’Axl Rose, au décès de Malcolm Young, en passant par la retraite de Cliff Williams et les ennuis judiciaires de Phil Rudd c’est peu de dire que l’alignement des astres au-dessus d’AC/DC était mauvais.

2020 marque donc le retour aux affaires d’un Brian Johnson plus fringant que jamais. De son côté Phil Rudd qui a mis de l’ordre dans sa vie, Cliff Williams est sorti de sa retraite, Stevie Young (« neveu de ») assure la relève de Malcolm. Et Angus dans tout ça? Il marche sur l’eau. Carrément. Le plus possédé de la bande revient plus en forme et inspiré que jamais. Rarement AC/DC a proposé autant de variété à une de ses créations (en terme d’écriture) et rarement les australiens ont tapé aussi juste.

Attention, pas de révolution à prévoir, on reste sur un Hard Rock bluesy de classe intergalactique. Néanmoins l’amateur éclairé remarquera quelques nuances intéressantes dans les riffs où les structures des titres.
Ce riff démoniaque sur… Demon Fire soutenu par un Brian Johnson en transe. Je mets au défi quiconque de ne pas taper du pied en écoutant ce titre. En revanche on peut se pencher plus avant Through The Mist Of Time avec ses choeurs. Ce n’est pas en soit une nouveauté mais la façon dont ils sont posés sur la rythmique du refrain est une légère évolution. De même la façon dont ils vivent en toile de fond sur la partie finale du morceau.

L’album est truffé de petites choses comme ça qui misent bout à bout fond de Power Up une pépite. Une de plus. Du pur AC/DC où les australiens déroulent tout leur savoir faire dans le registre qui fait leur succès depuis presque 5 décennies. Un groove de l’infini sur quasiment charque titre que l’on doit à cette section rythmique inusable. Côté guitare, on remarque assez vite une certaine fraîcheur dans les riffs comme si cette longue pause avait été salvatrice pour Angus.

La prod est assurée par Brendan O’Brien qui a déjà travaillé sur celles des deux derniers albums du groupe. Vous vous doutez bien que de ce côté là, il n’y a aucune surprise à attendre. Juste une qualité top niveau.

Les ouin ouins diront que c’est toujours pareil. Oui et tant mieux. Mais comme Motörhead en son temps ou Iron Maiden encore de nos jours, ces groupes « d’anciens » (je dis ça avec tout le respect qui leur est dû) réussissent le tour de force de faire toujours la même chose en se réinventant constamment.

Si Power Up doit être le dernier album d’AC/DC, on peut dire qu’ils y ont mis la façon. Quelle claque. Un disque magistral qui va aller directement se faire une place au panthéon déjà bien garni de la discographie du groupe.

Ralalah quel pied. Ca sauve presque 2020!