Devin, ce grand malade hyperactif continue sa folie surproductrice en proposant encore une fois un nouvel album mais, ou plutôt comme d’habitude, il prend le parti de nous surprendre en sortant de son registre habituel avec un album de Country/Folk/Blues intitulé Casualties Of Cool.
Exit donc les grattes saturées, la double pédale qui ravine les cages à miel, ici tout n’est que douceur, volupté et envolée typiquement townsendienne car si le registre change, la patte est toujours immédiatement reconnaissable.
En effet, si la musique ne sonne pas du tout pareil, l’écriture du bonhomme elle ne change pas et les habitués sauront que c’est du Devin dès le premier accord. De même, la production de ce Casualties Of Cool porte la marque de fabrique du maître. Comme je me plais souvent à le dire: c’est pareil mais c’est pas pareil.
Musicalement, on peut retrouver certaines idées expérimentées sur Ki ou Ghost mais là où la différence se fait fait vraiment c’est sur le fait que Devin s’efface au profit de sa chanteuse Che Aimee qui a déjà officié sur les albums précités. Du coup, on part dans un trip explorant les racines de la musique américaine sur la première partie de l’album avant que le naturel ne reprenne le dessus à coup d’expérimentations électroniques et autres délires pink-floydien. Sur la durée, 75 minutes tout de même, Casualties Of Cool se perd un peu dans les méandres des sillons qu’il a lui même creusé, le disque frise parfois la redite et le propos se perd hélas un peu.
Casualties Of Cool est un album très personnel, une parenthèse entre 2 albums tonitruants, un exercice de style que les fans hardcore accepteront sans doute sans broncher de la part du canadien, d’autres seront sans doute plus circonspect.
Pour la petite histoire, l’album a été financé via crownfunding et a modestement atteint 200% de l’objectif en moins de 12 heures pour finir à 546% de l’objectif demandé.
