Dire que j’attendais ce disque est un euphémisme, un doux euphémisme même. En fait, je l’attendais avec plus d’impatience encore que le prochain Slipknot ce qui n’est pas peu dire, me concernant.
BREF, Chimaira nous revient donc pour la 3ème fois (la seconde chez Roadrunner) avec un second opus au titre à rallonge comme le groupe les affectionne.


Alors, quid de ce nouvel album ? Pfiouuuuu si vous saviez….

Le cap du second album est réputé difficile à franchir et beaucoup s’y sont cassé les dents. En l’occurrence c’est nous qui sommes cassés après le passage de la chimère. De plus, beaucoup de groupes annoncent qu’ils vont faire ci ou ça, que ça sera plus lourd, plus violent, plus truc, plus machin… Les petits mecs de Chimaira ont pour leur part pris le parti de ne rien dire mais d’agir et de se faire entendre de manière plutôt musclée. The Impossiblity Of Reason est un album à superlatif : plus bourrin, plus lourd, plus haineux, plus rapide, plus technique, PLUS QUOI !

Chimaira - The Impossiblity Of Reason

Et ils l’ont fait ! Mais fait quoi vous allez me dire ? Très simple : reprendre leur pote Ben Schigel (chanteur de Sw1tched) à la prod ! Quelle bonne idée ils ont eu! Petit rappel, c’est lui qui avait produit le super EP This Present Darkness. Et le résultat est là : c’est tout simplement une tuerie au propre comme au figuré. Le son de cet album est tout simplement …*cherche un superlatif*… bon je trouve pas mais vous allez le sentir passer ça c’est sur.

Quand vous le mettrez dans votre platine, sachez que vous allez partir pour 58′ de «full blown ass ripping metal» car c’est un vrai album de Métal avec de gros riffs, un mur de double pédale, un chanteur qui hurle tout ce qu’il peut et surtout un son absolument gigantesque.
Cleansation vous mettra tout de suite dans le bain avec une intro chimèresque typique : larsen suivi d’un gros riff et d’une avalanche de batterie avec Mark qui hurle par-dessus.
2 chansons plus tard, Power Trip vous collera aux murs avec une force… mais une force… ça va vite, c’est méchant à souhait et ça vocifère à tout va. C’est 100% pur thrash et c’est certainement un des titres les plus méchants du disque sinon le plus méchant avec un solo messieurs dames… ha la vache… ha mais sacré nom de Zeus comment que ça dépote.
Pour ceux qui sont encore en vie arrivé à ce stade l’album (nous sommes rendu au 5ème titre), il y a Down Again, chanson qui montre à la fois toute la maturité et l’expérience prise par le groupe. Nous sommes ici en présence d’un vrai titre de Métal. C’est lourd, c’est puissant, ça n’est certes pas aussi violent que Power Trip mais ça montre l’étendu des influences du groupe puisque des passages plus lents font ressortir des choses déjà senties sur Pass Out Of Existence.
Pour la suite, la machine à claque est de retour avec Pure Hatred, chanson qui porte plutôt bien son nom… je vous laisse le soin de découvrir « la bête ».
Le reste de l’album est à l’avenant, alternant morceaux franchement joufflus pour ne pas dire couillus et d’autres plus lent mais toujours lourds et hyper puissants avec une légère touche mélodique.
Le disque se conclut comme son prédécesseur sur un morceau fleuve de plus de 13 minutes. Entièrement instrumental, c’est la parfaite illustration de ce qui peut se faire en Métal, tantôt mélodique, tantôt agressif, tantôt heavy, tantôt speed et ponctué de solos, un pur bonheur.

Du côté du groupe, on est ébahi par le chemin parcouru depuis l’opus précédent ! Andols fait une nouvelle montre de toute sa maîtrise de la batterie avec des passages absolument phénoménaux. Les tournées lui ont visiblement permis d’affûter son style et son jeu n’est pas sans rappeler ceux de Dave Lombardo (pour les mains) ou Raymond Herrera (pour les pieds). Je n’ai pas osé la comparaison avec Gene Hoglan mais je ne vous cache pas que ça m’a pas mal démangé… mais Gene c’est Gene, il est sur une autre planète lui. Quoiqu’il en soit, le prochain grand batteur de métal se trouve dans ce groupe c’est une quasi-certitude (je sais je radote à force de le dire).
Cependant ses petits copains de jeu ne sont pas en reste. Matt et Rob prouvent qu’ils sont non seulement capables de pondre des riffs biens méchants mais qu’ils sont également capable d’y ajouter la manière en les accompagnant de solos à l’accent franchement « old school » qui ne sont pas sans rappeler Slayer. En tout cas ça envoie fort et c’est un vrai régal de voir un jeune groupe dépoussiérer cet art ancestral qu’est le solo avec un tel talent. Chris et ses machines apportent une contribution plus marquée à l’album avec des samples qui accompagnent de fort belle manière les morceaux. Discrets mais toujours présents, ils sont un plus indéniable à l’ambiance du disque tout comme leur camarade Jim à la basse – discret mais hyper efficace. Que dire de Mark ? Le chant est de mieux en mieux maîtrisé, il arrive à hurler non stop du début à la fin des titres sans montrer le moindre signe de faiblesse. Son chant mélodique (oui y’en a un peu dans le disque) est lui aussi parfaitement au point mais c’est du côté du beuglement qu’il est le plus impressionnant c’est indéniable.

Impossible donc de garder la raison face à ce disque tellement il est ce qu’on voulait qu’il soit et même plus. La machine de guerre Chimaira est lancée et vu la façon dont elle est partie, elle va être dure à arrêter, très dure. Ceci dit, j’ai pas spécialement envie qu’elle s’arrête… et surtout pas en si bon chemin.
Je sais que je l’ai déjà dis dans une précédente chronique mais je le répète : Chimaira c’est l’avenir et c’est pas cet album qui va me faire mentir.
Là-dessus je vous laisse, c’est l’heure de ma cure journalière de Chimaira : 15 minutes par jour minimum. Indispensable pour garder la forme.