ILS SONT DE RETOUR !!!!!

Oui les revoilà, mes chéris mes amours mes chouchous, que dis-je ? Le plus grand groupe du monde ! Ceux qui me font sombrer dans un groupisme primaire, ceux qui me font crier au génie au moins 20 fois par titre. De qui je parle ? Bah si vous lisez cette chronique et/ou que vous êtes des habitués du zine vous devez le savoir ! Je parle de Chimaira ! Enfin de Chimaira et Chimaira leur dernier bébé en date… et v’la la bombe qu’ils nous ont encore pondu.

Après un EP passé à la postérité, 2 albums (un plein de bons sentiments mais plombé par une prod merdique et un au statut quasi culte) et un DVD mythique, les voici de retour avec une troisième offrande ayant le doux nom du groupe. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu du changement par rapport au précédent opus. Changement de batteur dans un premier temps, Andy ayant décidé d’arrêter la musique, il est remplacé par Kevin Talley, ancien tartinneur en chef de Misery Index excusez du peu. Changement aussi au niveau du style. Exit le métal véner’, place au métal super véner’.

Chimaira - Chimaira

Chimaira dévoile un autre visage et on est tout autant scié par le risque prit que par la qualité du résultat. Le risque se situe au niveau du style car ils ont décidé d’arrêter les riffs « faciles » et les chansons destinées quasi uniquement au carnage live. Oui maintenant ils ne font plus dans le carnage mais dans l’équarrissage à grande échelle voir dans la destruction massive, avec un album pareil il est impossible qu’il en soit autrement.
Composé au retour de 2 ans et demi de tournées intensives, Rob & co se sont laissés aller et ont composé suivant l’humeur du moment. Le résultat est un disque bourré très introspectif où la noirceur et les ambiances lourdes prédominent (Salvation). Alternant les titres à la lourdeur pachydermique bien aidés en cela par le rouleau compresseur Talley et sa cloche (Inside The Horror) avec des morceaux capables de faire passer Hiroshima pour un pet de mouche (Comatose), Chimaira dévoile le côté obscur d’un groupe considérés jusque là comme un espoir et lui permet de passé de ce statut d’espoir au statut de Grand.

Tout au long des 10 titres, Chimaira ose la lourdeur, les solos à rallonge, la longueur (59 minutes au compteur et pas un titre en dessous des 4 minutes 40) sans jamais se répéter ni lasser l’auditeur et nous pond un vrai bon gros disque de métal avec tout ce qu’il faut là où il faut. On mesure le chemin parcouru depuis The Impossibility Of Reason. On se trouve face à un groupe qui a mûrit tant dans son approche de la musique que de son approche de sa musique. La qualité de composition est revue à la hausse et on sent l’apport de Talley à tous les niveaux. Andy avait un niveau déjà hallucinant mais là… c’est du très très haut de gamme. La batterie voit sa puissance décuplée et l’implication du batteur dans l’écriture est clairement audible. De même, Jim et sa basse font remarquer leur présence plus qu’à l’accoutumée. Les samples de Chris ne sont pas oubliés bien et ajoutent des ambiances à certains passages ce qui a pour effet de leur donner une dimension supérieure. Comme je l’ai dis plus haut, chez les guitaristes on se lâche aussi, Matth et Rob ont sorti le grand jeu tant du côté des riffs que des solos. Reste enfin Mark dont la progression est tout simplement impressionnante. Il suffit d’entendre le hurlement incroyable qu’il pousse à la fin de Nothing Remains pour s’en convaincre (je me serais détruit les cordes vocales si j’en avais fait la moitié). Et dire qu’ils en ont encore sous le pied…

Ce qui est le plus étonnant c’est qu’ils auraient pu sortir un album dans la veine de The Impossibility Of Reason et ainsi s’assurer le succès avec des singles en puissance façon Power Trip, mais non, ils sont comme ça les p’tits gars de Chimaira ils aiment les risques. Car oui c’est un risque de sortir un tel album, de prendre une telle liberté artistique à un moment où l’industrie musicale se dit en crise. C’est pourquoi ils n’ont pas hésité à se remettre en question à tous les niveaux avant de sortir un disque ne contenant aucun single potentiel et des titres de 5 à 7 minutes en moyenne. Ils ont pris le parti d’évoluer vers un style bien plus personnel même si on reconnaît leur patte dès la première note. Cette maturité est aussi surprenante que réjouissante et le choix de faire un tel album en est la meilleure preuve.

Chimaira est un disque monumental à tout point de vue, une masterpiece de plus à mettre au crédit du groupe de l’Ohio. Prions le ciel pour qu’ils maintiennent un tel niveau tout au long de leur carrière… et aussi pour qu’il garde le rythme, un album tous les 2 ans ça me va.
Chimaira plus grand du monde, c’est officiel et confirmé.
Chimaira album de l’année, c’est officiel et confirmé aussi, ils l’ont dit aux infos.