Amis végétariens/végétaliens, votre groupe favori est de retour. Et il n’est pas content, mais alors PAS CONTENT DU TOUT. Et pas seulement parce qu’il n’y a plus de tofu à la cantine.

Le quartet le plus agacé de Californie (et non il ne s’agit pas de Slayer) revient avec un sixième opus intitulé The Anthropocene Extinction.

Cattle Decapitation - The Anthropocene Extinction

J’avoue que c’est la première fois que je me penche vraiment sur le cas de Cattle Decapitation. Je garde un vague souvenir d’un mur de son hyper bruyant/brouillon lors d’une rapide entrevue durant un Wacken quelconque. Je dois aussi reconnaître que le Death/Grind pratiqué par le groupe n’est pas mon genre de prédilection, trop cafouilli bazard imbittable, trop de breaks dans tous les sens et puis cette voix très grindeuse… bref à priori nous n’étions pas fait pour nous rencontre jusqu’à ce que la curiosité me pousse à poser une oreille sur The Anthropocene Extinction. Et là…

…là tu prends la carcasse encore fumante dans les gencives. Une monumentale gifle parce que cet album est la fois tout ce que j’ai cité au-dessus mais bien plus encore. Proposant des passages plus ‘fluides’ et plus mid tempo au milieu d’un déluge de plans grind (Mammals In Babylon) rendant le tout un poil plus digeste pour le non initié que je suis. Reste à côté de ça les fondamentaux du groupe, des passages ultra violents soutenu par le coffre ahurissant Travis Ryan capable de passer d’un timbre guttural qui rendrait jaloux n’importe quel chanteur de Brutal Death à un cri de cochon écorché typiquement Grindcore. Le tout est soutenu par des paroles habiles, bien plus fines qu’elles ne le laissent penser. Les thèmes chers à Cattle Decapitation sont toujours au menu: droit des animaux, lecture acide de notre société de consommation (Apex Blasphemy).

J’avoue être un peu à cours d’idée pour parler de ce disque tant il faut l’écouter pour comprendre de quoi il retourne. Parfois rebutant au début, The Anthropocene Extinction se laisse dompter au fur et à mesure de l’écoute pour révéler un contenu riche et varié, aussi bien sur le plan de compos que des paroles – et pour que je parle des paroles c’est que le disque sort vraiment du lot. Cattle Decapitaiton signe, pour moi, ce qui est sans doute un des meilleurs disque de Metal extrême de 2015.
Et dire que « les connaisseurs » trouvent ce sixième album un poil en-dessous du reste de leur disco…