Second album avec sa « nouvelle chanteuse » et son américain, Arch Enemy est attendu au tournant car le précédent opus sentait un trop le copier/coller pour être honnête.

Que dire si ce n’est que dès les premières notes, on sait déjà à sauce on va être manger? Le plat précédent sentait déjà un peu le réchauffer là, on a envie de dire à Mike Amott de ne pas avoir honte et de demander de l’aide à son nouveau commis de cuisine: Jeff Loomis.

Avoir un mec pareil à dispo et s’entêter à vouloir tout composer soit-même parce que c’est une habitude (dixit Mike Amott dans une interview), ça confine à la bêtise d’un certain point de vue. Amott est brillant, je le sais, vous le savez, tout le monde le sait mais depuis quelques albums déjà, même si il sort de temps à autres quelques riffs ultra chiadés, la machine donne parfois la sensation de tourner à vide. The World Is Yours est un bon exemple de ce que j’évoque. C’est ultra efficace mais combien de fois Arch Enemy nous en a servi du même tonneau? Dans un registre un poil différent, la « power ballade » The Eagle Flies Alone, aussi bien soit-elle, lorgne du côté de We Will Rise sans trop s’en cacher. Quoiqu’à la réflexion: non.  L’aigle qui vole tout seul est trop mielleuse là où sa glorieuse aînée avait en elle un fond hargneux latent, ici les choeurs rendent la chose trop catchy. Et ce final au piano… Dear god.

Quant à la suite, avec ce chant clair… meuf si tu nous fais ça fallait rester dans The Agonist hein! D’autant que la compo sonne comme si elle avait été pondu par un groupe ‘ricain, c’est calibré pile poil comme il faut pour le marché ad hoc. Méchant mais pas trop pour ne pas effrayer moman.
Bref… Arch Enemy a perdu son identité européenne et est devenu un pur produit marketing qui se coule dans le moule actuel des groupes qui vendent leur boule pour quelques billets de plus.

Plus généralement, cet album est symptomatique d’un mal qui ronge le Metal depuis quelques années et qui est l’absence de prise de risque. On l’a vu avec Amon Amarth qui décline son truc à l’infini, Arch Enemy s’était déjà plus ou moins ouvertement engagé sur cette voie et maintenant ne s’en cache plus.
Toujours est-il que musicalement, il devient difficile d’y trouver son compte si on est un poil exigeant. Les moins regardant les suivront sans broncher, les tatillons comme bibi passeront leur chemin.