Premier disque finlandais de 2020 et pas des moindre puisqu’il s’agit du neuvième d’Apocalyptica. Mais si voyons les violoncellistes possédés qui se sont fait connaître en faisant des reprises avant de faire… *hum*

Apocalyptica (Apo pour les intimes), j’ai décroché un peu après la sortie de Cult (2000). Quand ils ont arrêté les reprises en somme. Loin de moi l’idée de leur reprocher d’avoir voulu évoluer et sortir du carcan « des groupes de reprises », je n’adhère pas à ce qu’ils ont fait fait par la suite. Et si l’apport d’un batteur en live leur à apporter un vrai plus, celui du chanteur a eu l’effet inverse. Comprenez donc bien que j’y vais avec des pincettes pour Cell-0.

L’album s’ouvre sur Ashes Of The Moderne World. Si le début est mollasson, le titre fini par s’emballer à l’arrivée de la batterie. Et d’un coup d’un seul, les violoncelles balancent des plans où en moins de 10 secondes on passe de quelque chose qui ressemble au riff de Raining Blood (Slayer) à celui de Blind (KoRn) avant que le tempo de celui-ci ne s’envole. Le reste du morceau passera également en revue quelques autres riffs connus dans une ambiance plutôt réussie. L’apport de la batterie est ici indéniable. De même les sonorités des violoncelles font que l’on ressent vraiment la torture que subit l’instrument. Pour une reprise de contact, c’est plutôt engageant.
On enchaîne ensuite sur la chanson titre, morceau fleuve de près de 9 minutes aux forts accents prog. Le souffler commence à retomber. Rise qui suit ne fera que le confirmer. Il faut arriver à Call my Name pour que je lève un sourcil. L’atmosphère de ce titre particulièrement réussi me fait penser à la bande son d’un film post apocalyptique. Prenant, très prenant. Ce qui est dommage qu’il s’agisse du morceau le plus court de Cell-0 avec seulement 3 minutes. Quant au reste, on enchaîne les titres suivant un schéma alternant énervement et ambiances plus posées mais sans que rien ne sorte vraiment du lot.
En revanche ce qui est tout à fait bluffant sur ce disque, ce sont les différentes sonorités proposées par les violoncelles. Entre les distortions qui les font sonner comme des basses voir plus grave encore et quelques solos où l’instrument est tellement trituré qu’on dirait une guitare, c’est du grand art.

Malgré cela, les finlandais et leur musique, aussi superbement interprétée et créative soit-elle, ne me parlent pas. Malgré quelques belles envolées sur cette livraison 2020, il semble qu’Apo et moi continuerons de nous cordialement nous ignorer.