Infatigable, incorrigible. Oui je parle bien de Jeff Waters, infatigable stakhanoviste du riff thrash depuis 1984 et incorrigible parce qu’il fait toujours la même chose.

Devinez quoi? Ballistic, Sadistic est exactement ce que vous attendez à entendre. Du pur Annihilator comme Jeff Waters en fait depuis 1984. Du riff qui tranche sur les rythmiques, le petit changement de rythme pendant le pont du morceau et le solo qui taquine pour que le patron s’amuse. « Rince and repeat » comme disent les anglophones.

D’un autre côté, quand on écoute Annihilator, est-ce qu’on a envie d’autre chose? Que le père Waters s’aventure hors de sentier battu serait une mini révolution tellement il sur-maîtrise son sujet. Malgré cela, par le passé, certains albums se sont révélés relativement indigestes voire peu inspirés ou pire, les deux. Sur Ballistic, Sadistic il n’y a pas vraiment de fausse note. Jusqu’à Riot – numéro 7 dans la tracklit – tout s’enquille avec plaisir et stimule aussi bien le tympan que la nuque. La prise de risque est minime malgré 2/3 petites chips venues d’on ne sait où sur All Dressed Up par exemple. Mais si vous prenez votre grille de bingo « Annihilator », sachez que vous pouvez cocher la case des refrains à contre-temps avec les paroles scandées mot par mot typique du style maison. Aller tous en choeur!
ONE!
WRONG!
MOVE!
Et ça marche.
Lip Service avec ses petits airs de Megadeth fonctionne du feu de dieu. The End Of The Lie est en totale roue libre avec du classique, basique, efficace mais pas forcément mémorable. De toute façon en terme de composition, là où Waters est le meilleur c’est sur la partie solo. Ailleurs, comme dirait ma moitié c’est « basico basique ». Aussi bien produit soit-il, le couple basse/batterie varie assez peu les schémas de jeu qu’il propose. Je ne parle bien entendu pas du tempo qui fait parti des choses gravées dans le marbre chez Annihilator. De là on en revient à ce que je disais en début de chro, plus ça change moins ça change. Comme ce son de guitare qui n’a pas bougé d’un iota depuis que le monde est monde.

Si l’efficacité immédiate de Ballistic, Sadistic est indéniable, j’ai peur qu’il souffre des mêmes maux que beaucoup d’autres sorties d’Annihilator. Aussi bon soit-il, je doute d’avoir envie d’y revenir une fois l’effet « wahou » passé.
Mais comme je suis en plein effet « wahou » je vous le dis haut et fort: Ballistic, Sadistic est vachement bien!