Slipknot - .5: The Gray Chapter
Slipknot - .5: The Gray Chapter

Slipknot – .5: The Gray Chapter


2/5
 

Après 6 ans de silence discographique, tout espoir n’était donc pas perdu pour le groupe de l’Iowa car Slipknot vient d’ajouter un cinquième chapitre qui n’a rien de subliminal à sa disco
*whou je viens de caser une allusion à tous leurs albums dans la même phrase*

Dire que Slipknot revient de loin relève du doux euphémisme. Entre les drames en tout genre, les querelles internes et les changements de personnel, le gang masqué ne s’est rien épargné niveau péripétie. Reprenons les choses dans l’ordre.

Slipknot - .5: The Gray Chapter

2010 – décès de Paul Gray, bassiste de son état et junky notoire.
2013 – renvoi de Joey Jordison, batteur de son état et junky notoire.
Si vous avez bien comptés (et je sais que vous n’êtes pas des burnes en math), Slipknot se retrouve donc à 7 au lieu de 9. Il a donc fallu recruter 2 nouveaux membres à temps plein. Dans un premier temps, ce brave Donnie Steele (guitariste et fondateur du groupe en 1995) est venu faire le bassiste depuis les backstages lors de la tournée de 2011/2014 ainsi que lors de certaines sessions d’enregistrement de The Gray Chapter, pour la suite il a fallu trouver un « vrai » bassiste. Le remplacement de Jordison a posé moins de problèmes puisqu’il a été viré entre la fin de la tournée et le début de l’enregistrement. Son remplaçant a donc pu se mettre au boulot tout de suite.

Les 2 petits nouveaux sont donc Alessandro Venturella (basse) et Jay Weinberg (batterie) même si officiellement, leurs noms n’ont pas été communiqué. Pour la petite histoire, le premier a été le techos de Brent Hinds (Mastodon) et le second a été rien de moins que le batteur de Bruce Springsteen. On notera aussi la délicatesse du groupe qui leur a filé à chacun un masque similaire afin de, je cite, « ne pas manquer de respect aux anciens membres ». Seriously?

Et la musique dans tout ça? Parce que c’est bien gentil de parler chiffons mais y a un moment où il faut avoir des priorités. Bref.
Taylor nous a promis un mix entre Iowa et Vol.3. En lisant ça, je me suis dit que ça pouvait être pas mal si: 1 c’est vrai 2. si il y a plus d’Iowa que de l’autre dans la balance. Mais comme vous le savez parce que vous n’êtes décidément pas des burnes: la réalité est souvent plus nuancée.
Principalement composé par Jim Root – lourdé de Stone Sour pour avoir oser vouloir refaire un disque avec Slipknot – ambiance. The Gray Chapter reprend malgré cela tout ce qu’on  a l’habitude de trouver dans la musique de Slipknot depuis 3 albums maintenant. A savoir: du riff gras, des couples riffs/rythmiques sympas ponctués de breaks, du blast et du chant clair. La seule véritable nouveauté, qui pour le coup porte bien la signature de Root, est l’augmentation du nombre de solos.

En relisant ce que j’avais écris en parlant des 2 albums précédents, je me rends compte que j’étais sur le point de dire à peu près la même chose ici. The Gray Chapter c’est pareil qu’avant tout en étant un peu différent mais pareil quand même vous me suivez? C’est-à-dire beaucoup de chant clair – encore plus qu’avant, un ou deux titres en mode patator – l’inspiration habituelle en moins et petite nouveauté: une sentiment profond d’ennui tellement il ne se passe rien. Si sur les précédents, on sentait qu’il y avait encore des idées et une envie d’approfondir la musique du groupe, sur The Gray Chapter on sent clairement que ça stagne. Slipknot nous ressert à l’envie des gimmicks déjà vu et revu chez eux et si c’était joliment empaqueté auparavant, ici ils ont clairement laissé tomber le ruban et le papier cadeau. Prenons Custer par exemple. Le plan rythmique façon mammouth en pleine copulation est déjà vu ultra efficace, le break qui le suit et le reste sont d’un triste, ça fait groupe de néo de seconde division et c’est carrément indigne d’eux. Idem XIX, intro la plus pourrie de l’histoire des intros de Slipknot. C’est long, pénible et un peu embarrassant, un peu comme tirer un coup avec 3 grammes dans le sang, sans parler du chant de Corey qui est forcé à un point que s’en est effrayant. AOV aurait pu figuré sur n’importe quel album de Stone Sour, un peu comme tout le reste qui est du même tonneau. Reste Skeptic qui ressemble un peu à ce qu’on attend de Slipknot et l’ovni Lech. Celle-là on ne sait pas d’où elle sort mais on aurait aimé qu’elle fasse des petits. 14 morceaux sur l’album et un seul dans lequel je retrouve ce que j’aime dans ce groupe: une ambiance, un semblant de haine et une rythmique qui envoie du petit bois. Vous voyez les mecs quand vous voulez!

Côté zickos, je ne vais pas relancer une n-ième fois la pertinence d’être à 9 pour pondre un truc pareil. Si tout le monde est bien là dans le mix, comme d’habitude, en live on va bien rire.
En fait la chose qui me déçoit et qui était pour extrêmement prévisible: c’est le jeu de batterie. Weinberg n’impose pas son style, pire il fait du Jordison! Ce qui veut dire breaks à contre temps, blasts inopportuns et j’en passe. Ceci dit, je ne le blâme pas pour autant car vu le traitement réservés aux nouveaux arrivants, il y a fort à parier qu’on lui ait dit « fais le taff et tais-toi » voir même que se soit carrément une clause dans son contrat. Par ailleurs ceci prouve bien que le groupe prévaut sur l’individu.
Je parlais du mix, correct sans être transcendant, il soutient une prod qui fait la part belle à des guitares grasses et une batterie au son artificiel dont les kicks claquent forts. En gros c’est bien sans être transcendant.

Voila maintenant je me pose encore une question: mais bordel où est le groupe qui voulait bouffer la Terre entière et vomissait sa haine sur tout le monde? Ou plus simplement où est Slipknot? Et DMC semble être une réponse appropriée vu ce qu’ils viennent de sortir.

Jusqu’à présent ils avaient su évoluer et continuer de faire passer leur message. Pour la première fois, ils ratent leur sujet, n’évoluent pas et il se produit ce que je redoutais depuis fort longtemps et qui pendait au nez du groupe depuis un moment: sa « stone-sourisation » dans ce qu’elle peut avoir de pire. Dire que Jim Root s’est fait virer de Stone Sour pour « ça ».
Moralité, si vous avez envie d’entendre du Stone Sour mou de la bite: jetez-vous dessus! Et si vous aimez vraiment Slipknot ben… Juste pour rire, passez-vous Sarko-strophe (haha) et ensuite jetez vous dans les esgourdes un petit People=Shit des familles. Oui je sais, ça m’a fait pareil…

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6 Comments

  1. raphnqnt

    J’ai presque peur de l’écouter !

  2. raphnqnt

    Ben j’ai écouté ! Avant de donner mon avis, je voudrais saluer ton intro de chronique (j’ai oublié de le faire sur mon com’ précédent) 😉

    Pour faire simple, j’avais une méga appréhension avant d’écouter cet album avant même de lire ta chronique. J’avais pas super accroché aux 2 extraits que le groupe avait lâché. Après lecture de ton avis, j’avais carrément plus trop envie de m’y mettre… Il se trouve que ma compagne voulait l’écouter quand je lui en ai parlé… Donc j’étais pas attentif à 100% comme je le suis d’habitude pour découvrir un album et c’est peut-être ce qui a joué, car contre toute attente, j’ai pas détesté !

    Evidemment, il ne reste pas grand chose (ou alors trop peu) des 2 premiers albums qui pour moi sont la référence. C’est vrai que question « on va tout casser et dominer le monde », c’est risible mais étant un grand fan de Stone Sour (surtout depuis les avoir vu en live), j’ai plutôt trouvé l’ensemble écoutable et même appréciable (mais pour confirmer tout ça, je dois le réécouter plusieurs fois).

    En fait, si tu oublies un peu le Slipknot des débuts, la pilule passe bcp mieux même si l’arrière-goût est bizarre 😀
    Ils auraient du prendre exemple sur Revocation, qui sans réinventer la roue, pondent un (très) bon album presque tous les ans 😀 (je retourne écouter Deathless en attendant ta chronique) 😉

    PS : Comment on fait pour avoir un avatar ?

    • Franchement, même si il y avait écrit Stone Sour sur la pochette je trouverais ça faible tellement ça sonne creux et sans envie. Par ailleurs, aujourd’hui si il y a bien une chose que je n’ai pas envie d’oublier, c’est le Slipknot de 1999/2001, celui qui a fait que Slipknot est ce qu’il est aujourd’hui.

      PS: Revocation, j’ai envie de les révoquer *merde je l’ai jamais placé celle-là*
      PS2: pour l’avatar faut vendre sa mère 😀 En fait je ne sais même plus comment j’ai fait.

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