Amoprhis je les aime bien… sur album seulement. En concert, ce que j’ai vu à Wacken l’été dernier m’a comme qui dirait refroidit (et pas qu’un peu). Du coup cet album je l’attends avec envie et crainte.
Envie car Skyforger et Eclipse – 2 des 3 derniers albums en date – étaient franchement très bons. Crainte car j’ai peur que se soit à l’image du live: en roue libre et mou du gland.
Dans les faits c’est un peu plus complexe que ça. En effet depuis le changement de chanteur, le groupe prend une tournure bien plus mélodique mais aussi (et surtout) bien plus facile avec des chansons facilement assimilables que les mauvaises langues qualifieront de « radio friendly ». Ce n’est pas faux mais jusque là, c’était redoutable d’efficacité. Un titre comme « Silver Bride » est une petite merveille du genre. Hyper catchy avec juste ce qu’il faut de grosse voix et de guitares pour ne pas effrayer la ménagère de moins de 50 ans, ça déboîte. La recette fonctionne tellement bien qu’ils l’ont réutilisé sur le morceau éponyme de l’album « Skyforger ».
Bien conscient que ça allait se voir si il nous refaisait la même sur cet album, Amorphis a pris le parti de faire évoluer sa musique vers quelque chose d’encore plus mélodique. Le résultat est un album au son très clair, soutenu par une prod très groovy qui fait la part belle à tout, ce qui permet de mettre en avant les magnifiques ambiances des chansons. Les guitares sont pourtant bien présentes, la rythmique se collant discrètement sur le couple basse/batterie, l’autre plus aiguë envoie des harmonies en accord avec les claviers. C’est très bien composé, les mecs connaissent leur boulot et ils le font superbement bien. Côté chant, Tomi a encore rehaussé son niveau pour ce qui est de la voix claire. En revanche quand il faut dégainer la voix death, ça laisse l’impression qu’il ne pratique pas assez et du coup ça à l’air poussif voir même limite par moment. vous me direz, pour ce qu’elle est utilisée sur le disque hein… et c’est bien la problème.
Sans vouloir passer pour un chantre du « plus ça gueule mieux c’est », ce qui fait le charme et la spécificité d’Amorphis c’est quand même le mélange des 2 voix dans un même morceau. Hors dans The Beginning Of Time, cette rencontre est réduite au strict minimum et c’est tout juste si on a un titre presque entièrement en voix death (Soothsayer). Par ailleurs, le single « You I Need » est tellement facile à retenir qu’on l’a déjà oublié juste après l’avoir terminé, sans plus d’envie d’y revenir que ça. Un peu un comble pour un single. Le hic c’est que tout l’album est comme ça. Très bon sur le moment mais passé aux oubliettes une fois l’écoute terminée. Et ça c’est triste, surtout vu ce que ce groupe est capable de proposer et la qualité dont fait preuve cet album malgré celà.
En résumé, The Beginning Of Time c’est un peu comme un amour de vacances. Sur le moment on kiffe et quand on regarde les photos 6 mois, après on se demande vraiment ce qui nous a pris sur le moment.
