Ce premier juillet 2011 fut une journée historique. En effet pour la première fois de son histoire, le légendaire groupe de Rock japonais X Japan se produisait à Paris.
C’est dans un Zénith plein à 80/85% que le mythique groupe nippon avait pris ses quartiers le temps d’un concert qui, si il n’a pas été le plus démentiel que j’ai pu voir, restera à tout jamais un moment spécial.

Remettons un peu les choses dans leur contexte pour ceux qui ne connaissent pas le groupe. X Japan, c’est 30 ans de carrière, 5 albums, une vingtaine de singles, un savant mélange de balades et de Heavy Metal, l’initiateur du mouvement Visual Kei, un concert de légende au Tokyo Dome en 1997, un guitariste charismatique décédé trop tôt mais c’est aussi et surtout un musicien de génie en la personne de Yoshiki, batteur/pianiste, cerveau fondateur du groupe et accessoirement demi-dieu au Japon.
X Japan ça n’est ni plus ni moins que le plus grand groupe de Rock japonais de tous les temps.

Si là-bas se sont des icônes, il en est tout autre dans nos vertes contrées. X Japan jouit tout de même de nombre de fans importants de part le monde mais ce n’est rien comparé au Japon. C’est pourquoi quand, l’an dernier, on nous a annoncé une date à Bercy, la chose a paru pour le moins ambitieuse. Elle l’était tellement que ça a été annulé dans de piteuses conditions la veille de la date fatidique alors qu’aucun billet n’avait été mis en vente. Bref ce concert au Zénith, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée mondiale de 11 dates étalées sur plusieurs semaines, était vraiment un événement. Calée en même temps que la Japan Expo pour être sur de rameuter un maximum de monde, il est amusant de constater la diversité du public. Il y a bien entendu les japonais, venus en nombre pour voir leur groupe culte à Paris mais aussi énormément de trentenaires, de fans de Metal et les traditionnels ‘kikoolol’ pour lesquels le Japon se résume aux Mangas et à la Playstation.

20h45 – les lumière s’éteignent et c’est dans une ambiance de folie furieuse que l’intro débute. Très longue intro qui se terminera par l’apparition de Yoshiki debout sur son trône sa batterie. Petit frisson dans le bas du dos car j’avoue que je ne pensais pas voir un jour ce groupe en vrai.
Et nous voila parti pour un peu plus de 2 heures de concert – oui 2 heures ils ne se sont pas foutus de nous, en revanche leur ingé son lui c’est clairement foutu de notre gueule. Moi qui loue tout le temps la qualité du son lors des concerts de groupes japonais, celui là était atroce en plus d’être beaucoup trop fort.
Le set débute sur JADE, dernière compo en date du groupe, le son est abominable, Toshi (avec son look à la Kim Jong Ill fringué comme en Elvis en fin de carrière) chante faux – ce que je lui pardonne volontiers si le retour sur scène était aussi horrible que ce nous avions dans la salle. Sugizo (guitariste de Luna Sea qui remplace le défunt Hide) va totalement chier ses 3 premiers solos, le fait que sa guitare soit beaucoup trop forte ne l’aidant en rien. S’en suivre Rusty Nail, Silent Jealousy et enfin sur DRAIN le son devient un peu meilleur. L’ingé semblant avoir retrouvé l’usage de ses mains. Heath (basse) et Pata (guitare) font leur petite vie dans le coin pendant que Yoshiki se déchaîne comme un beau diable, passant de la batterie au piano avec une aisance déconcertante, capable de faire des roulements de double à rendre jaloux un batteur de death et d’enchaîné au piano. Il se fendra même d’un petit duo piano/violon avec Sugizo. Vous l’aurez compris, les mecs ne sont pas des manches et qu’ils en fassent des caisses comme c’est pas permis est presque anecdotique tellement un type comme Yoshiki dégage un truc… une sorte d’aura qui force le respect.
Petit speech de Toshi et Yoshiki dans un angloponais tout juste compréhensible au cours duquel ils ont remercié les fans pour leur soutient suite au tsunami avec un Yoshiki visiblement ému aux larmes. On attaque ensuite les 3 gros morceaux que sont Born To Be Free, .I.V et la mythique, que dis-je? la légendaire, celle que tout le monde attendait: X. Le morceau où toute la salle sautait d’un seul homme en gueulant « X » et en faisant un X avec les bras au dessus de la tête. Un putain de panard gigantesque (si vous me passez l’expression) comme on en vit seulement en concert. Si vous demandez pourquoi j’aime cette musique, la réponse est là: pour des moments comme ça.
S’en est suivi un rappel de 3 titres au cours duquel a été joué Endless Rain (magnifique), la seconde partie d’Art Of Life – oui seulement la seconde partie car le morceau d’origine fait 30 minutes , à noter que Yoshiki a repris tout le solo de guitare au piano avant de retourner à la batterie pour un final tonitruant puis s’en est suivi S.E. pour terminer.

Voila… ça y est, j’ai vu X Japan. Avant le début du concert j’avais du mal à y croire. Je ne suis pas fan plus que ça à vrai dire mais la musique de ce groupe m’a toujours fait un effet un peu particulier qui m’a donné envie de les voir.
Le concert en lui même? J’en ai vu de meilleur c’est vrai et surtout avec un meilleur son mais comment faire la fine bouche devant un tel événement? C’était la première fois que X Japan tournait hors du Japon, la première fois qu’il jouait en France… je regrette juste l’absence de Week End dans la setlist mais entendre X en vrai alors que je me la suis passé tellement de fois en me disant que je donnerais cher pour ça…

WE ARE X!