Par une fraîche soirée d’Automne, quelque part en région parisienne, pas très loin de chez Mickey, un gang de finlandais en salopettes s’apprêtent à donner un concert dans une petite salle communale.

Mais comment donc les gars de Steve N’ Seagulls ont-ils pu se retrouver au fin fond de la Seine et Marne? Ca, dieu seul le sait. C’est dans la petite salle du File 7, enfin petite… à vue de nez on doit bien pouvoir caser 150/200 personnes là-dedans, que notre quintet venu du froid va réchauffer un public essentiellement familial et quelques chevelus.

Pour chauffer la salle, le trio jurassien Gliz offrira 45 minutes de set en guise de hors d’oeuvre. Un trio batterie, banjo et tuba qui fera bien le boulot. Si la voix du chanteur peut être sujette à discussion en raison d’un timbre et d’une justesse variable, le reste est vraiment bon. Les chansons grooves et les titres ne sont jamais aussi bon que lors des parties instrumentales. A noter aussi l’excellente idée d’avoir mis des effets sur le tuba (une disto et un délai) qui sont un vrai plus et permettent des sonorités inattendus de la part de cet instrument.
Les titres sont variés et dynamiques, on bouge naturellement son petit boule même si on découvre la musique du groupe. Ceci dit, on a tendance à décrocher un peu dès que le tempo ralenti – au moins en ce qui me concerne.
Toujours est-il que Gliz a assuré, le public est rentré dans le trip et c’est tout ce qui compte.

Mais c’était sans compter sur ce qui allait suivre. Il y a un monde entre le groupe que j’ai vu ce soir et celui que j’ai vu à Wacken il y a 2 ans. Les mecs sont arrivés sur scène à la cool et ont déroulé un set d’1h30 pied au plancher dans une ambiance de franche rigolade et de gentil chambrage, le tout devant un public qui a mis le temps à chauffer – on a vite repéré ceux qui connaissaient le répertoire et ceux venu en touristes – mais qui une fois lancé ne voulait plus s’arrêter.

Un petit coup de Gary Moore pour commencer, puis Self Esteem d’Offspring et puis on a attaqué la falaise avec un classique parmi les classiques: Run To The Hills! Le reste ne fut qu’un enchaînement de hits et de classiques dans des versions Blue Grass/country qui fonctionnent du feu de dieu. De You Could Be Mine à Sad but True en passant Aces High, l’inattendu Antisocial, Cemetary Gates, You Shook Me All Night Long, November Rain, Seek & Destroy et l’indispensable Thunderstruck. Bien que certaines mériteraient d’avoir un peu plus de peps – je pense notamment à It’s A Long Way the Top, ça déboîte! Les mecs ont tout tué!
Chose à laquelle je n’avais pas prêté attention auparavant c’est le niveau de ces messieurs à leurs instruments respectifs. Je pense ici notamment au bibendum Hiltunen qui joue de l’accordéon, du clavier, de la mandoline et de la flûte traversière et qui change parfois en cours de morceau (Born To Be Wild – Clavier => accordéon => flûte). Idem pour Remmel, chanteur principal, guitariste et aussi joueur de mandoline et balalaika. Il faut gérer le changement d’instrument en plein concert.

Vous l’aurez compris, si par hasard ces finlandais en salopette passent par chez vous: ALLEZ-Y!