Il fallit arrivé tôt à l’Elysée pour avoir la chance (le privilège ?) d’assister au set de Chimaira. En effet, malgré l’horaire de 19h30 indiqué sur les places, c’est à 19h tapante que Mark Hunter et ses 5 compères entrèrent sur scène prenant de cours tout le monde, y compris l’ingé son.


19h c’est aussi l’heure à laquelle la plus grosse tuerie de la soirée eue lieu. C’est un Power Trip absolument monstrueux qui ouvrit les hostilités laissant tout le monde « sur le cul » (si vous me passez l’expression) car peu de gens dans le public s’attendait à quelque chose d’aussi musclé compte tenu de la suite du programme. Le set de Chimaira fut court (35 minutes) mais d’une intensité rare et d’une violence sans égale ce soir là, tant au niveau de la setlist qu’au niveau du son, de très bonne facture et à la hauteur des compos du groupe. La batterie restituait à la perfection la puissance qu’elle dégage sur disque et Andy s’en donnait visiblement à cœur joie en matraquant sa double pédale comme un forcené. De même, les solos partirent à 300 à l’heure toujours avec un son énormissime, seule la voix parfois en retrait dénotait un peu par rapport au reste. La faute peut-être a un Mark toujours pas très à l’aise en frontman, à un léger rhume… et peut-être aussi a un petit coup dans le nez.

Quoiqu’il en soit Chimaira a terrassé tout le monde en concluant ce set d’anthologie par Pure Hatred qui, comme c’était prévisible, a tout démonté sur son passage. Même les quelques sceptiques du fond de la salle se mirent à remuer, prient qu’ils étaient par l’engouement collectif. Vivement qu’ils reviennent, une demi-heure ce n’est clairement pas assez pour apprécier ce groupe.

La suite se fera peu attendre et Spineshank arrivera tout juste 15 minutes après que Chimaira ait libéré la scène. Le groupe entame directement son set par quelqu’uns de ses succès comme Synthetic. Une erreur selon moi, le groupe grillant trop vite ses meilleures cartouches et prenant le risque de proposer un set un peu trop plat par la suite. Craintes qui se révélaient être justifiées, les 45 minutes suivantes furent relativement monotones à l’exception de l’interprétation des derniers singles (Violent Mood Swing, Smothered).

Cependant, le groupe en avait gardé un peu sous le pied en proposant en final, une version atomique de New Disease et surtout un duo avec Mark de Chimaira sur Heigh Of Callousness.

Spineshank a offert un set tout à fait correct – et de loin supérieur à leur premier passage en France en 1998 avec Fear Factory et le public était ravi de leur prestation. Seul bémol : le son. A toujours vouloir faire plus massif et plus lourd, la restitution en live en prend un coup dans la tête, ici le résultat oscillait en le correct et le « tout juste écoutable » : trop de samples (même sur album ils ne sont pas aussi présent) et surtout un son de guitare qui crachait en permanence. Dommage donc que ces points gâchent un peu le seconde sortie française du groupe mais dans l’ensemble c’était fort sympathique.

Et pour finir, après une légère attente, les stars de la soirée arrivent enfin. Ill Niño débarquent accompagné par une intro faite aux percussions ayant des faux airs de Soulfly. Là aussi le groupe a décidé d’attaquer fort dès le début avec If You Still Hate Me. Bon choix pour chauffer la salle et pour enchaîner sur des titres plus récents. La suite sera pour moi identique à Spineshank, c’est-à-dire un peu pénible, ne connaissant que peu le groupe et sa discographie, j’arrive difficilement à suivre et j’avoue ne pas accrocher au style « métal latino ».

Il est intéressant de noter que l’intégration des 2 nouveaux membres (dont Ahrue Luster – ex Machine Head) semblent s’être faite dans de parfaites conditions. Les petits nouveaux ayant l’air de s’éclater dans une bonne humeur qui faisait plaisir à voir.

Le point « chaud » de la soirée sera la colère piquée par Christian à l’égard d’un vigile ayant un attraper un slammer par la gorge. Christian, qui n’a visiblement pas du tout apprécié, demandera à plusieurs reprise au vigile de quitter le devant de la scène, allant même jusqu’à menacer de stopper le concert si celui-ci ne s’exécutait pas. La tension montera encore d’un cran qui il fera signe à Dave Chavarri de carrément arrêter de jouer pour bien faire comprendre qu’il ne plaisantait pas (même si on le voyait difficilement arrêter le concert à ce moment là). Après quelques palabres et la tchatche d’usage à l’égard du public (genre « on vous aime. Personne n’a le droit de vous traitez comme ça » – point sur lequel j’abonde dans son sens), tout rentrera dans l’ordre. Le concert se conclura sur un titre semi-acoustique et un petit mot de remerciement aux vigiles de la part de Christian. Pas trop téméraire ou bien diplomate le Christian ? à vous de voir, il quittera néanmoins la scène sous bonne escorte.

Rien à signaler tant du côté du son que de la prestation du groupe qui fut tout à fait correcte elle aussi.

Au final le cru 2003 du Roadrage s’avère être au moins aussi bon que le 2002, la présence de Chimaira relevant clairement le niveau de l’affiche (Ill Niño en était quand même à son 4 ou 5ème passage en a peine 2 ans).

Si Roadrunner réussi le tour de force de maintenir un tel niveau sur la prochaine édition de sa tournée : j’achète ! Même si je dois dire que les groupes de néo du style Ill Niño ou Spineshank ne sont pas ma tasse thé.