C’est putassier, opportuniste, totalement intéressé et c’est la preuve éclatante que Robb Flynn est une raclure de bidet mais BORDEL: BURN MY EYES EN ENTIER QUOI!

Vous l’aurez compris, je fais parti de ces gens qui pensent que Robb Flynn est une petite pute opportuniste qui a un sérieux problème d’égo. Le hic c’est que ce sac à papier est capable du meilleur comme du pire – surtout du pire vu sa fin d’année 2018 et les dramas de 2019. Mais ce soir on s’en fout, ce soir nous sommes là pour célébrer une de ses géniales fulgurances car aussi con soit-il, le mec a quand même pondu Burn My Eyes. Et quelques autres titres pas dégueux il faut bien l’admettre.

C’est donc dans l’optique de se refaire un peu la cerise auprès de fans légèrement échaudés par le dernier album en date mais aussi pour se refaire « une street cred » auprès de l’industrie musicale et montrer qu’il est toujours « bankable » que ce bon Robb est allé débauché les plus illustres des anciens membres de Machine Head – moyennant un bon petit chèque. Sont de la partie sont Kris Kontos et Logan Madder – mais pas son ami d’enfance Adam Duce faut pas exagérer non plus – afin de nous faire une petite tournée célébrant les 25 ans du meilleur album du groupe: le premier.

Rendez-vous est pris au Trianon, salle se prêtant idéale car chaleureuse mais aussi parfaitement dimensionnée pour l’exercice. J’ai souvenir d’un concert hors norme de Tenacious D là-dedans…
Aucune première partie n’étant annoncée, j’ai pris le pari assez peu risqué de partir du postulat que MH jouerait un peu plus de 2h30 en alternant un set 100% Burn My Eyes et un set « best of » avec « l’autre line-up ». Car oui Rob a poussé le vice à venir avec 2 groupes différents. La version 50% Burn My Eyes avec Madder et Kontos et la version 50% recrutée pour l’occasion qui joue le reste: Wacław «Vogg» Kiełtyka (Decapitated) et Matt Alston (Devilment). Les 50% en commun étant Flynn lui même et son fidèle toutou Jared MacEachern.
Voila, maintenant que le décor est planté, voyons ce qu’il s’est passé.

Le cirque Pitrus

Initialement prévu à 20h, le concert est avancé à 19h30. 19h28, les lumières d’un Trianon pas totalement plein s’éteignent.
Premier morceau de la soirée Clessing The Fists Of Descent – quand la plupart des autres dates ont eu Imperium à la place. Je me sens déjà floué – d’autant que l’entrée en matière peine à convaincre. Comme prévu Robb fait son show et les autres sont transparents. MacEachern est invisible. Wacław est un faire valoir techniquement au niveau mais sans aucun charisme (à moins que ce ne soit noir sur blanc dans son contrat). Niveau son, sa guitare a un délai assez désagréable. Quant à Alston il est lui aussi au niveau mais je l’ai par moment trouvé à la peine. Et ce son de caisse claire… ouch.
Vient ensuite Take My Scars et là c’est un grand OUI. Putain enfin il se passe un truc et la réaction du public laisse peu de doute sur le sujet.

C’est à ce moment qu’un de mes compères quelque part dans la fosse commence à m’écrire. Notre échange tout au long de cette première partie de soirée résume le sentiment général – exception faite de la horde de fanboys présents à quelques endroits de la salle qui prendraient goulûment Robb Flynn en bouche en échange d’un médiator.

Croyez le ou non. Nous avons été exhaussé. Il y a bel et bien eu Struck A Nerve, il y a aussi eu From This Day de The Burning Red et comme prévu on s’est carrément moins fait chier que sur Darkness Within, Catharsis ou Halo – qu’ils ont réussi à rendre chiante. Locust, Sonata et le reste furent d’un ennui absolu.
Petite mention du solo de Wacław calé entre Aesthetics of Hate et Darkness Within qui s’est permis d’inclure celui de Floods de Pantera en version très ralentie parce que faut pas déconner non plus.

21h10 – fin de la première partie de la soirée Machine Head. Une heure quarante de set très mitigé. Quatre titres vraiment bien – Struck A Nerve, Take My Scares, Ten Ton Hammer et Aesthetics Of Hate, disons cinq si on trolle un peu avec From This Day voir six si on est généreux et qu’on prend en compte Halo.
Sur le plan scénique, j’ai déjà fait le point sur les différents intervenants. Visuellement les lumières étaient sympas sans plus et le son un peu trop fort.
Objectivement, ce fut correct sans être délirant.

« Les enfants vont dodo c’est le concert pour adultes maintenant »

Je cite ce SMS que m’a envoyé ma chère et tendre après m’avoir demander comment se passait la soirée car sans le savoir, elle a tapé on ne peut plus juste.
Après un mini break de 10 minutes, le grand moment arrive. Kontos debout sur sa batterie donne le ton de ce qui va suivre.

Dans ma tête je me suis dit « Robb tu peux continuer à en faire des caisses mais pas trop stp ». Et c’est exactement ce qui s’est passé. Plus sobre mais toujours kéké, le père Flynn a allumé la mèche de Burn My Eyes. Davidian a elle seule aura fait oublier l’heure quarante précédente. En un titre, tout est pardonné. Ce roulement de batterie introductif n’a jamais aussi bien sonné à mes oreilles. Kontos renvoie Alston a ses chères études en terme de puissance de feu et mieux encore, il fait oublié qu’il y a eu Dave McClain derrière le kit pendant presque 20 ans. Folie.

Old n’a jamais été aussi massive sur scène. Thousand Lies est jouissive. Le final de None But My Own est une boucherie sans nom. Suit le solo de batterie de Kontos, sans esbroufe mais tout en puissance, c’est la parfaite intro pour The Rage To Overcome. Bien vu. Death Church permet de respirer un peu avec le carnage annoncé de A Nation On Fire. Personne ne s’y est trompé et surtout pas Robb qui a bien pris le temps de lancer le wall of death. Blood For Blood et I’m Your God Now passent comme une lettre à la poste avant le bouquet final: BLOCK – renommée pour l’occasion Fuck It All.

Dire que le second set de la soirée a mangé le premier est un euphémisme. Tout, absolument tout durant le set Burn My Eyes enterre de la tête et des épaules la première partie de soirée. Le son – bien meilleur mais toujours aussi fort, les lumières – l’intro de Davidian façon intervention policière était absolument géniale, puis les lumières moitié bleue moitié orange.

Et les zickos quoi… Madder discret et efficace se lâche chaque minute passant un peu plus que la précédente pour finir en total craquage sur Block ou il saute partout. Kontos a marché sur l’eau toute la soirée avec une prestation absolument magistrale. Quand je vois ce que le mec sort à 51 ans, je me dis que sa carrière est un immense gâchis et je me prends à rêver de ce que MH aurait pu/dû être si il avait été moins con à l’époque. MacEachern occupe une chaise. Reste le père Flynn. Autant son attitude les bras en l’air qui en fait des tonnes m’insupporte au plus au haut point, autant je salue la prestation. Presque 3h tous les soirs sur scène avec une telle intensité, ça mérite le respect quoiqu’on pense du bonhomme.

Robb t’es un con mais quand tu veux, qu’est-ce que t’es bon.

Moralité, est-ce que ça valait les 40€ de la place? Considérez que le set Burn My Eyes vaut tout l’or du monde. Le reste c’est cadeau.

AH! Je crois que je me vois.