C’est l’histoire d’un festival qui voudrait cesser d’exister mais qui n’y arrive pas. Et non ce n’est pas une blague belge.

2020, en pleine épidémie les organisateurs annoncent que l’édition 2021 sera la dernière du petit festival belge. Mais le sort en a décidé autrement. Contre vents et marées, l’édition 2021 a lieu malgré moult annulations et changements de dernières minutes. Pas franchement content de partir sur fausse note, les orgas remettent le couvert une dernière fois. En 2022 cette fois c’est sûr, ce sera la dernière fois que Méan accueil du Métal.

Pour la dernière, les petits plats ont été mis dans les grands avec du gros Thrash qui tâche, du Death techos et plein d’autres (bonnes?) choses. Sauf que le sort s’acharne un peu. Hulder annule et Obscura lâche les orgas littéralement la veille du festival. Mortuary Drape et Carnation joueront donc les remplaçants.

Le Métal Méan 2002 c’est maintenant

En raison d’une arrivée un peu tardive mais assumée, nous faisons l’impasse sur Nekrovault. Pas de regret car sur ce que nous en avons entendu de loin, ça ne semblait bien folichon.

Konvent
Nous nous posons donc devant Konvent, quatuor danois qui propose un Death aux accents Doom. C’est lent et pas hyper entraînant musicalement. La chanteuse a une bonne voix Death mais il n’y a hélas aucune variation dans le chant. On reste sur un growl basic et monocorde. Niveau présence scénique, ce n’est pas trop ça non plus. La bassiste tente tant bien que mal de faire vivre le truc mais sans plus. A leur décharge, le son et les lumières ne les ont pas aidé non plus.

Imperial Triumphant
Après une pause « bière dégueu » (l’orga a réussi à trouver pire que la Jupiler – un comble en Belgique), on enchaîne sur du Black Avant-gardiste made in New-York. C’est déjà plus vivant sur scène mais là encore, le son n’aide pas trop à rentrer dans la musique du groupe. On entend à peine la voix, la guitare est étouffée… va falloir améliorer ça et vite côté régie!
Visuellement c’est rigolo mais j’ai envie de dire que le coup des masques commence à être un peu vu et revu. Je décrocherai totalement quand ils partiront sur des morceaux trop « barrés » pour que mes neurones suivent.

Nunslaughter
Les choses un peu plus sérieuses commencent avec les tueurs de nonnes. Pour l’originalité on repassera, pour l’efficacité par contre nous sommes au bon endroit. Du Death ‘ricain qui va droit au but. C’est pas fin, ça ne cherche pas l’être et c’est très bien comme ça. Comme par miracle, le son a fait un progrès phénoménal depuis le groupe précédent, les lumières aussi.
Très cool mais un poil redondant sur la durée.

Mortuary Drape
On change de registre et de continent avec du Black Metal italien. Le temps d’installer le décorum adéquat et c’est parti pour une petite heure de Black lorgnant parfois vers le Death. C’est efficace et surtout ça avoine très fort. Le bassiste est possédé et en fait des caisses, le chanteur sous sa capuche en rajoute à peine mais on sent clairement la complicité entre tous les musiciens. Sympa même si encore une fois sur la durée ça s’essouffle un peu. A voir sur album.

Carnation
Le créneau laissé vacant par Obscura est revenu aux belges de Carnation. Est-ce qu’on a perdu au change? Un peu quand même. D’un des tous meilleurs groupes de Death technique de la planète, on est passé à un groupe de Death old school certes efficace mais pas ultra original. Ils auront au moins pour eux d’avoir de belles lumières, un son quali et un chanteur qui tient la maison. Parce que si ça joue, niveau présence scénique c’est pas ça. Les guitaristes, aussi sympathiques qu’ils aient l’air d’être, sont inexistants, le bassiste ose un pied sur un retour de temps en temps et seul le mec au micro s’excite pour qu’il se passe quelque chose.
Dommage parce que ce petit son façon tronçonneuse suédoise me plaisait bien.

Demolition Hammer
D’un coup d’un seul, tous les curseurs vont passer dans le rouge. Les lumières vont devenir excellentes, le son sera quasi parfait et le groupe va tout défoncer sur scène. Mesdames messieurs faites place, Demolition Hammer arrive.
C’est encore et toujours avec un Skull Fracturing Nightmare de bon aloi que les hostilités débutent et que le carnage va se faire dans le pit. Une grosse heure durant, les new-yorkais vont lessiver un public qui n’en demande pas tant avec un set ahurissant d’énergie et de violence. Un concert en forme de masterclass. Le Thrash sur scène c’est comme ça que doit et être pas autrement. Nom de Zeus Marty! Quel pied!

Dark Angel
Après avoir fini de déblayer un pit aux allures le champ de bataille voici que le second moment de bravoure de la soirée va débuter.
En voyant débouler maître Hoglan tout sourire derrière sa batterie, on savait déjà à quelle nous allions être mangé et il aura fallu encore moins de temps à Dark Angel qu’à Demolition Hammer pour mettre en branle son œuvre de destruction. Ce qui n’est pas peu dire.
Jim Durkin étant souffrant, ce n’est ni plus ni moins que Laura Christine (madame Gene Hoglan à la ville) qui le remplace. OMAGAD. Comment vous expliquer à quel point on n’a pas perdu au change? Dans le genre redoutable avec une guitare dans les mains, elle se pose là. Tout ça pendant que son animal de mari nous a une fois de plus éclaboussé de sa monstrueuse classe avec une prestation de folie. Pour tout dire, c’est tout Dark Angel qui a régalé tant ils ont mis une fessée à tout le monde. Meyer en a fait des caisses mais ça assurait très fort à côté, Mike Gonzalez est plus discret maiz pas moins efficace, quant Ron Rinehart, il faut égal à lui même avec une sorte de fausse nonchalance. Mais pareil, niveau chant et interaction avec les autres membres du groupe ou le public, c’était du haut niveau.
La seconde masterlass de la soirée.

Inferno
Il fallait avoir vraiment envie de passer après les 2 monstres du Thrash que sont Demolition Hammer et Dark Angel. Ce sont les tchéques d’Inferno qui s’y sont collés. Je vais être honnête, je suis resté 2 morceaux. D’une parce que fatigué, de deux parce que leur Black ne m’a pas transcendé plus que ça, de trois le stroboscope dans les mirettes BOF.


Pour sa dernière édition, le Métal Méan se conclut sur une note un peu mitigée. Les 2 monstres du Thrahs ont tenu leur rang et l’absence d’Obscura c’est à mon sens vraiment faite sentir. Il manquait clairement un troisième groupe de gros calibre à cette affiche – ceci étant dit avec tous les respects qui leur est dû aux groupes présents et aux orgas qui ont fait ce qu’ils ont pu.
Néanmoins, cette petite excursion en Belgique fut bien sympathique et plaisante.

Sinon quelqu’un sait me dire si il y a mode en Belgique sur le port de la moustache?