Imagine, tu planifies tes vacances et là tu réalises qu’il y a le concert de Carpenter Brut pour lequel tu as pris des places il y a des mois en plein milieu. Tu fais quoi?

Bah comme t’es une groupie tu changes tous tes plans et tu rentres de vacances plus tôt. Résultat tu vas au concert avec la tronche de travers parce que t’as 7 heures de décalage horaire dans les dents et pas dormi depuis la veille.

Carpenter Brut - Horskh - Sierra

Et une fois que tu as tout reprogrammé, tu apprends qu’Ulver annule et qu’ils sont remplacé par Horksh. En soit Ulver je m’en tape mais la perspective d’avoir Garm sur scène avec Carpenter Brut pour un duo me chauffait bien. Bref… maintenant que vous avez le contexte, voyons voir le dérouler des opérations.

Sierra

Notre demoiselle se présente devant un Zénith en petite configuration et à moitié rempli. Cela ne la décourage cependant pas et elle offre une prestation plus ou moins équivalente à ce que j’ai vu en juin à Nantes.
Musicalement je ne suis toujours pas convaincu, cependant la performance est toujours solide et le public très très réceptif. On l’a senti un peu émue lorsqu’elle a remercié ce dernier qui le lui a très très bien rendu.

Carpenter Brut - Zenith - Sierra

Horskh

De l’Indus français made in Besac’. Nos 3 lascars n’ont pas le temps et attaquent sur quelques titres très très énervés. On retrouve sur la voix les effets « typiques » de groupes d’Indus, efficace et attendu ça fait le job. Le chanteur alternera entre son micro, sa guitare et une pelleté de samplers sans se départir un seul instant de son énergie. Le guitariste fera lui aussi des allés retours entre sa 6 cordes et des claviers. Quant au batteur, lui ne risquait pas de bouger. Il m’a cependant paru qu’il « trichait » un peu en laissant les samples faire une partie des plans de batterie. Je peux me tromper cela dit. Ca ne retire cependant rien à la qualité de la prestation. On peut ergoter un peu sur la baisse d’intensité au fur et à mesure du set. Il faut dire qu’ils sont partis tellement fort que maintenir une telle cadence 50 minutes eut été une folie.
Bref bonne découverte qui tourne déjà à la maison.

Carpenter Brut

Le petit Zénith est désormais rempli au 3/4 lorsque le patron débarque. Instantanément, le public déjà chaud prend feu. Aucune surprise côté setlist, c’est exactement la même qu’à Nantes. Le combo Day Stalker / Night Prowler / Lipstick Masquerade est toujours aussi incroyablement jouissif. C’est ce le moment que je préfère sur Leather Terror alors en live… surtout quand Persha revient chanter sur Lipstick Masquerade. Je l’ai senti bien plus à l’aise qu’ à Nantes. Très sympa de la revoir sur scène. Il faudra attendre la reprise de Maniac pour voir débarquer le second invité, Yann Ligner (Klone), qui est venu nous la faire en live avec Persha en back-up. Panard intégral.

Plus que la setlist, il est aussi intéressant de voir l’évolution du concert depuis Nantes. Le Stéréolux était clairement un tour de chauffe. Tout le monde était plus à l’aise, tout était bien plus rôdé donc bien mieux. Carpi a moins bougé son chariot de claviers et « a plus assumé » d’être au milieu de la scène et d’être le centre de l’attention en même temps que le chauffeur de salle (qui n’en avait pas besoin croyez moi). En témoigne ce moment où il avance sur le devant de la scène en faisant signe à la foule de se séparer en deux pour un p’tit wall of death des familles. De même, il nous a même gratifié de quelques pains au clavier… et j’ai envie de dire « tant mieux ». Ca prouve qu’il joue. C’est bien mieux comme ça de toute façon.

Le principal changement a noté selon est que monsieur Brut a (un peu) dérogé à sa règle. Lors de notre rencontre, il avait précisé vouloir que tout le monde voit le même concert, force est de constater qu’en ce 30 octobre, nous n’avons pas eu le même concert « que les autres ». Entre les invités, l’énorme boule à facette et surtout la pyro en mode toaster géant sans oublier les confettis sur le final, je doute que toutes les salles de la tournée ait eu droit à autant de petits bonus. Autant les confettis c’était cool, autant la pyro ça m’a moins convaincu car pas trop en rythme avec la musique ni trop dans le thème. En tout cas visuellement ça claquait et c’est tout ce qui compte. Puisqu’on parle de visuel, le show de Carpenter Brut c’est un peu perdu dans cette grande salle. On a moins profité des vidéos en fond et des jeux de lumière que dans une petite salle. On ne peut pas tout avoir.

Carpenter Brut a t-il vu trop grand en se produisant au Zénith? Je suis un peu mitigé sur le sujet. Pour ce qui est de remplir une telle salle: sans doute un peu. Pour ce qui est du show en lui-même oui et non mais c’est plus une affaire de goût qu’autre chose. En tout cas j’espère qu’ils ont tous pris leur pied autant que nous car pour tout dire je n’ai qu’une envie… c’est de remettre ça très vite.