Rencontre avec le très discret Shawn Economaki, bassiste de Stone Sour et accessoirement grand comique à ses heures. Un monsieur bien sylpathique qui gagnerait à être connu.

Stone Sour - Come What(ever) May

NicKo: Il y a quelques jours à peine vous étiez encore sur les route du Family Values. C’était comment?
Shawn: C’était long! (rires) Une tournée très longue et très fatiguante mais aussi très enrichissante. Nous avons joué devant beaucoup de monde… certainement bien plus de monde que nous n’en aurions attiré seul. Les fans de Korn ont été excellents, les mecs de Korn ont été géniaux avec nous… franchement c’était chouette. Je ne le ferais pas tous les jours mais c’était chouette.

NicKo: Les groupes présents sur cette tournée étaient vraiment très variés (ndr – pour mémoire il y avait Korn, Deftones, Stone Sour,Flyleaf,Dir en grey, 10 Years, Deadsy, Bury Your Dead, Bullets and Octane etWalls of Jericho). Penses-tu que se soit intéressant pour la scène US de réunir autant de groupes différents ?
Shawn: Clairement! Quand tu viens en tournée en Europe, que tu fais un festival, tu trouves a peu près tous les genres de musiques à l’affiche. Tu vas aux USA, les festivals te proposent des affiches intéressantes certes, mais cantonnée à un seul style de musique. Ici tu auras uniquement du métal, là tu n’auras que la pop et ailleurs du hiphop. Là on a que du rock, mais on a proposé presque tout ce que le rock peut faire! Du métal, du hardcore, de l’expérimental… et en plus il y avait plein de nationalités représentées.
NicKo: notament avec Dir En Grey.
Shawn: oui! On commence tout juste à découvrir et il faut garder un oeil là-dessus. Et puis bien sur tu as les incontournables: Korn, les Deftones… je pense que les USA ont besoin de plus de tournées de ce genre. (il s’arrête avant de poursuivre) Il faut aussi que le public américain soit plus ouvert, qu’il donne sa chance à ce genre de tournées au lieu de ne suivre que les groupes « maisons ».

NicKo: Sur le FV vous avez joué dans de très grandes salles, ici en Europe vous venez et vous jouez dans des boîtes à chaussures. Ca fait comment  ?
Shawn: (rires) j’adore ça! J’adore ce genre de salle où tu peux voir les gens pour qui tu joues, quand tu es presque au même niveau qu’eux et que tu peux les toucher en tendant la main. Ca apporte énormément à la qualité du concert. Pour moi c’est un plus, ça me motive bien plus que de jouer sur une scène immense à 3 mètres de haut et 6 ou 7 mètres du premier rang. C’est bien plus enrichissant pour moi comme pour le public d’ailleurs.

NicKo: Vous avez joué au Hellfest fin juin. Qu’en as-tu pensé  ?
Shawn: à vrai dire je n’en ai pas vu grand chose. J’aurais aimé voir plus de groupes mais je t’avouerais que par fatigue et fainéantise j’en ai profité pour dormir. En plus j’ai du faire beaucoup de promo donc bon… Par contre je me souviens qu’il faisait une chaleur infernale ce jour-là! (il réfléchit) j’ai aussi le souvenir d’un public plutôt dynamique et d’un très bonne ambiance. Ca se complétait plutôt bien avec notre concert de la veille à Paris.

NicKo: Concernant Come What(ever) May. Quel a été votre objectif avec ce disque ?
Shawn: Quand on a fait le premier, on est arrivé comme ça sans trop savoir ce qu’on voulait faire. On s’est retrouvé en studio avec l’idée d’enregistrer quelques chansons entre potes. Et ce qui doit arriver arrive. On a fait ça comme ça et puis il se trouve que les gens ont aimé un peu partout où le disque est sorti! Pour ce nouvel album, on savait qu’il faudrait que l’on donne un peu plus. Et puis on a pensé à l’avenir en se disant que si nous voulions avoir une petite chance de faire un troisième cd, il faudrait vraiment se déchirer sur celui-là.

NicKo: Pourquoi avoir choisit Nick Raskulinecz comme producteur?
Shawn: nous avions une liste de gens avec lesquels nous aurions aimé travailler. Dave Fortman était en tête de liste mais il était occupé avec Evanescence, et puis en descendant la liste on est arrivé à Nick. Il se trouve qu’il était libre (rires). Plus sérieusement, nous avions beaucoup aimé son travail avec les Foo Fighters et puis on savait également qu’il avait à sa disposition un studio tout neuf avec du matériel très récent donc ça a été un facteur de choix. De plus, sur le plan sonore, on pensait qu’il pourrait nous apporter un plus et aussi nous permettre d’avoir un regard différent. Il se trouve que nous avons fait le bon choix.
Il a aussi eu quelques excellentes idées ! Quand on est arrivé en studio, nous avions déjà plus ou moins tout écrit. Il a regardé… et puis il nous a dit « peut-être qu’il faudrait faire ça là et changer ça ici ». Il n’a pas complètement modifié nos chansons, il les a juste amélioré. D’ailleurs il le dit lui-même « les gars c’est vous qui écrivez les chansons. Elles sont excellentes, maintenant voyons si on peut les améliorer ». Et nous l’avons suivi !
NicKo: ça change donc radicalement de l’enregistrement à Des Moines
Shawn: Complètement! Le premier disque a été enregistré en live. Il n’y avait aucune isolation dans l’enregistrement… ha si la seule chose qui a été enregistré séparément du reste c’est le chant. Corey s’était mis dans un studio à part. Là, on n’a rien fait live. On a commencé par les guitares, puis Roy a enregistré sa batterie… et là c’était royal. Il se lançait et nous on se posait dans la salle de contrôle en le regardant faire! Ensuite on a refait quelques prises sur les guitares, j’ai fait mes parties de basse et enfin Corey a posé sa voix sur les premiers masters. On a pu se permettre de retoucher certains titres sans ré-enregistrer tous les instruments comme ce fut le cas sur le premier album. Quand je pense qu’on a mis 3 mois pour le premier (rires).

NicKo: Vous avez quelques invités sur ce disque. Au hasard, comment Shanon Larkin (Godsmack, ex-Amen) a atteri sur ce disque?
Shawn: Shanon a vu de la lumière et il est rentré (rires). En fait, on a demandé à Shanon de nous dépanner car Roy n’avait pas complètement enregistré 30/30 – 150 et il devait partir en tournée avec Sepultura (ndr – à l’époque Roy n’était pas encore officiellement batteur de Stone Sour et faisait de la pige pour Sepultura privé d’Igor Cavalera).
Et on s’est retrouvé face à un problème. Shanon et Roy ont des styles très différents et les parties complémentaires enregistrées par Shanon ne collait pas avec celles faites par Roy. Donc Corey a rappellé Shanon à la rescousse – ils se connaissent depuis les tournées commuens avec Amen, Coal Chamber en 99. Il a dit oui et en moins de 4h nous avions 30/30 – 150!
Il y a aussi Rami Jaffee des Wallflowers au piano car Corey est un jour rentré en studio en disant « j’ai une chanson pour piano… mais je ne joue pas de piano. Trouvez moi quelqu’un qui joue du piano! ». Du Corey quoi! (rires) Et il se trouve que Nick connaissait la bonne personne… « et voila » – en français dans le texte.

Shawn Economaki

Shawn Economaki

NicKo: Ma prochaine question est un peu plus personnelle…
Shawn: houla (rires)
NicKo: on sait beaucoup de choses sur Jim et Corey mais très peu sur toi. Est-ce que tu peux parler un peu de toi, de ce que tu as fait pendant que Slipknot régnait sur le monde ?
Shawn: (il éclate de rires) j’adore la façon dont s’est présenté!
NicKo: merci 🙂
Shawn: Quand Stone Sour s’est séparé la première fois en… 97? je ne sais plus… bref Corey est parti rejoindre Slipknot et avec Jim nous avons rejoint un autre groupe de Des Moines. Pendant un an et demi tout allait bien et puis Slipknot a perdu un de ses guitaristes. Donc ils sont venus demander à Jim qui a dit oui. Et là je suis allé voir Clown (Shawn Crahan – 6 – Slipknot) et je lui ai dit « Clown, merci d’avoir niquer 2 de mes groupes. Là j’ai juste envie de te tuer donc donne moi un boulot ». Et il a dit oui! Du coup j’ai fait toutes leurs tournées, y compris la dernière en date. Je bosse pour eux en tant que stage manager, des fois je m’occupe aussi du son et des guitares.

NicKo: est-ce que tu profites des tournées de Slipknot pour écrire avec Jim et Corey pour Stone Sour ?
Shawn: pas vraiment. Les tournées de Slipknot sont tellement épuisantes pour moi, pour l’équipe et surtout pour le groupe! On n’a pas vraiment le temps de penser à composer.
Je reconnais que ça m’arrive parfois de gribouiller un truc pendant un soundcheck parce que j’ai une guitare sous la main mais sinon la plupart du temps, on compose chez nous pendant les pauses entre 2 tournées.

NicKo: Et pour finir, quelle est la question la plus débile que l’on t’ai posé en interview ?
Shawn: Une que j’aime beaucoup… c’est pas forcément la plus débile mais je la trouve particulièrement conne. C’est « quelle est la différence entre Slipknot et Stone Sour »? (rires général) A part les masques,4 musiciens de moins et la musique? non je vois pas…
Non mais franchement! Ok on a quelques chansons un peu heavy et Corey est Corey mais faut être bouché ou aveugle.

Merci à Shawn pour sa patate et son humour ainsi qu’à Roadrunner France.