Line-up de fou, liste d’invités à peine moins délirante, Metal Allegiance, n-ième super groupe parmi la galaxie des super groupes qui fleurissent ces derniers temps, pose ses valises le temps d’un album.

Ce qui n’était à la base qu’une « bête » tournée entre pointures de la scène US est devenu au file du temps un projet très concret. Seulement comme vous le savez, les rencontres entre stars, aussi belle soient-elles sur le papier, accouchent souvent de choses médiocres – je vous renvoie à la pléthore de supers groupes qui ont sorti un disque l’an dernier ou mieux encore : à la compile Roadrunner United qui dans le genre fait figure de mètre étalon.

Metal Allegiance - Metal Allegiance

Si on peut apprécier que les compositeurs ont eu le bon goût de pondre des titres adaptés à celui/celle qui va le chanter, on peut en revanche regretter que l’on soit parfois bien trop proche du groupe d’origine de l’intéressé. Certes l’équilibre est subtile et difficile à trouver, là où Dying Song avec Anselmo est une vraie réussite à quasi tout point de vue, Gift Of Pain avec Randy de Lamb Of God fait trop Lamb Of God pour le coup. Idem pour Can’t Kill The Devil avec Chuck Billy, si je veux écouter Testament je me sors The Gathering et pas cet ersatz peu inspiré.

Plus l’écoute progresse et plus il est évident qu’Alex Skolnick à composer la plupart des morceaux tant sa patte est reconnaissable. Du coup tout est un peu pareil et il faut attendre qu’Ellefson se réveille pour avoir un peu de variété – le duo entre Mark Osegueda et miss Scabia, qui fonctionne plutôt bien je dois le dire, en est un bon exemple. De même Destination : Nowhere avec Matt Heafy qui sans être inoubliable fait le taff. A contrario, le duo Dug Pinnick/Jamey Jasta est quant à lui un beau râté. Pourtant le titre partait plutôt avec une belle ambiance posé par Pinnick, hélas Jasta vient éructer et ruiner le tout. Notez que je ne blâme pas ce dernier pour sa prestation mais disons que c’est un peu symptomatique des choses qui ont l’air cool sur le papier et qui dans les faits déçoivent.

Je pourrais aussi épiloguer sur la délirante liste de solistes de talent présent sur le disque (Phil Demmel, Gary Holt et j’en passe) qui au final n’apporte pas grand chose aux titres sur lesquels ils apparaissent. J’ai presque envie de dire qu’on gaspille la marchandise à ce niveau là.

Et c’est globalement un peu ce que l’on ressent en écoutant le disque. Un très beau projet, un casting 5 étoiles et un résultat en demi-teinte. Sur 2/3 morceaux seulement, on a quelque chose à la hauteur de nos espérances – je pense ici notamment à la prestation de Philou – mais pour le reste, c’est un poil décevant.