Oui je sais, inutile de me dire que pour celui-là j’ai « juste » 3 ans de retard. Mais mieux vaut tard que jamais.
Donc, For The Lions, le fameux album de reprises d’Hatebreed sorti quelques mois avant l’album éponyme sans avoir trop déchaîné les passions. A tord car il est à mon sens bien plus intéressant que ce dernier. Explications.

Certes on pourrait résumer ce disque à « Hatebreed qui joue les chansons des autres façon Habreed ». De prime abord on peut effectivement le voir de la sorte, sauf qu’en réalité il annonce plus ou moins certains tournants qui seront pris par Hatebreed aussi bien que par son leader Jamey Jasta.

Hatebreed - For The Lions

Commençons déjà par regarder ce qui est au menu: du Metal, du Punk et du Hardcore – principalement new-yorkais, soit les principales influences du groupe, rien d’incohérent jusque là.

Côté interprétation, comme je le disais plus haut, ça peut se résumer à Hatebreed qui joue les morceaux des copains. Sauf qu’à y regarder plus prêt, Hatebreed ne fait pas que les interpréter, le groupe y colle aussi sa patte avec ce son énorme qui les caractérise et cette basse au son bien métallique qui claque son groove bien fortement, elle est grandement aidée en cela par un mixage pour une fois avantageux.

Si les reprises les plus punks sont relativement fadasses (Hatebreeders de Danzig notamment), les coreuses quant elles prennent un tournant résolument plus Metal (Your Mistake)ce qui n’est pas inintéressant. Pour finir, les chansons bien velues à la base, sont pour leur part plus coreuses grâce ou à cause, question de point de vue, à la fameuse dualité qui habite Hatebreed depuis toujours. J’avoue un faible pour Escape, Suicidal Maniac et bien entendu Refuse/Resist.

Mais celle qui pour moi se démarque le plus du reste c’est All I Had I Gave de Crowbar qui ne fait que confirmer l’envie de Jamey de tenter autre chose avec sa voix. Pour mémoire, le premier album de Kingdom Of Sorrow – avec des vrais morceaux de Crowbar dedans (quelle surprise!) – est sorti l’année précédente. Tendance qui se confirmera l’année suivante avec le second opus du groupe.

Sans rien révolutionner musicalement pour Hatebreed, car l’album est plus un hommage qu’autre chose, For The Lions se révèle agréable. Sa grosse prod’ redonne du peps à certains morceaux plutôt anciens et relève par la même le niveau global du disque, ce qui lui permet en plus de se poser comme une véritable alternative au très moyen « vrai » album d’Hatebreed sorti peu après, un comble.