Une fois n’est pas coutume, au lieu de chroniqué un disque ou un DVD, je vais vous parler d’un film parce qu’étant donné son sujet, il trouve sa place sur un webzine qui parle de métal. Le sujet du jour est donc Metal – A Headbangers Journey, le documentaire réalisé par Samuel Dunn.

Le sujet du documentaire est simple: raconter ce qu’est le heavy métal (en français quebécquois dans le texte, – comprendre Métal pour nous autres francophones européens) à travers des interviews d’artistes phares du genre et des séquences dans des lieux marquant pour le genre. On commence donc par le commencement avec du Black Sabbath et on finit sur du Slipknot. Entre les 2 on aura visité Wacken, découvert le glam rock, les groupies, vu les dérives du black métal, et on se sera interrogé sur la violence, le sexe, le satanisme bref tous les thèmes qui font les clichés que nous connaissons sur le métal, le tout illustré par un parre terre de célébrités: Tony Iommi, Rob Zombie, Alice Cooper, Ronnie James Dio, Dee Snyder, Vince Neil, Bruce Dickinson, le chanteur de Gorgoroth (dont l’intervention est d’hors et déjà passé à la postérité), Corey Taylor et j’en passe.

Metal: A Headbanger's Journey

Le propos du documentaire est donc de faire découvrir au profane ce qu’est le métal et sa culture, les codes et les règles qui le régissent à travers les interviews des acteurs du genre mais aussi grâce à l’intervention de gens extérieurs comme des psys ou bien des personnes qui ont gravité dans et autour de ce milieu (ça va de la groupie à l’ado en passant par le directeur artistique). On vogue donc du Wacken 2005 à Los Angeles en passant par Bergen pour voir ce qu’est l’essence même du métal.

Le reportage est abordé sous l’angle de l’étude anthropologique. D’un certain point de vue, on peut trouver ça amusant tant le fan de métal est catalogué comme un sauvage (genre australopithèque), on peut aussi se dire que ça va vite devenir rébarbatif mais l’idée est surtout de donner une certaine crédibilité à l’ensemble car le film est vu à travers les yeux de Sam Dunn, fan de métal de la première heure – qui ne s’en cache pas – mais qui prend bien soin de nous préciser que malgré son amour pour les vestes à patchs, il peut traiter objectivement de son sujet. C’est d’ailleurs le cas curant la très très grande majorité du film. Film qui est découpé en chapitres traitant chacun d’un thème bien précis. Si au débu on parvient à suivre tranquillement ce qui se dit et ce qui se passe, à mon goût, ça se mélange un peu les crayons dès que cela traite de sujet « sensible ».

On donc abordera donc le thème du satanisme (grand cliché si il est en est) avec un petit voyage en Norvège, avec l’intervention du pasteur dont l’église à brûler ainsi que celle du complice de Varg Vikernes (Burzum), célèbre incendiaire/meurtrier/roi de l’évasion et musicien à ses heures. Là où le bas blesse selon moi, c’est dans la dénonciation faite des actes commis par ce grand malade de Varg et surtout les interventions d’Enslaved ou Gorgoroth qui soutiennent ce genre d’action. Certes on nous dit qu’il s’agit bien de cas isolés et propres à la Norvège et l’intervention de Tom Araya sur les paroles de God Hates Us All quelques minutes avant désarmoce quelque peu la contestation mais j’aurais aimé une prise de position un peu plus franche que « bien entendu ces actes extrêmes ne reflètent pas la majorité des fans de heavy métal ». Encore heureux! Manquerait plus que ça dis donc… un bon contre exemple aurait été un court passage sur le métal chrétien. Ou alors c’est mon côté bonne soeur qui ressort 😀

C’est aussi à mon avis le petit point faible du doc, à vouloir trop ménager la chèvre et le choux, on jongle parfois entre l’analyse du métal et de ses fans et le fan qui interviewe ses idoles en oubliant le propos de base du film, ce qui a un peu tendance à un peu affaiblir le tout. Mais la conclusion « metal as fuck » me plaît bien et finalement on se dit que le métal c’est aussi ça même si on ne se reconnaît pas dans tout ce qui le compose.

Egalement au rayon critique, on oublie le punk et le hardcore, certes on en parle vite fait pour dire qu’il s’agit d’influences pour des groupes comme Slayer mais il aurait été bon d’au moins nommé les chefs de file du genre (Green Day? hahaha).

Malgré les quelques faiblesses soulevées, Metal – A Headbangers Journey est un parfait outil pour découvrir et faire découvrir ce qu’est le métal.