Le Metal fait comme Hollywood. Quand on n’a plus d’idée on fait des suites, des remakes et/ou des reboots. Exemple concret aujourd’hui avec Metal II d’Annihilator.

Mais comme dans le Metal on ne fait rien comme tout le monde, Metal II est la première pierre d’un projet plus vaste de Jeff Waters qui consiste « à revisiter » les anciens albums du groupe. Oui cette idée a tout du projet casse gueule.

En 2007 Metal avait fait parler de lui non pas pour sa qualité intrinsèque (l’album est médiocre) mais pour sa liste d’invités longue comme le bras. Pour Metal II, Jeff Waters a fouillé dans son grenier pour ressortir les pistes enregistrées l’époque par tout ce beau monde pour les intégrer dans de tous nouveaux morceaux composés pour l’occasion et enregistrés avec un nouveau line-up. Exit Dave Padden et Mike Mangini, à la place on retrouve Stu Block (oui oui le Stu Block qui était dans Iced Earth) et môssieur Dave Lombardo.

On retrouve donc des prestations de Jeff Loomis, Willie Adler ou Alexi Laiho (pour n’en citer que quelques uns) viellent de 15 ans intégrées dans des morceaux tout beau tout neuf. Si sur le papier c’est totalement flippant – surtout si on a en mémoire la première tentative – le résultat de cette nouvelle mouture d la créature de Frankenstein est pour le moins surprenant. Sans être génial, Stu Block fait plus que tenir la maison et Lombardo fait du Lombardo sans trop se fouler tandis que Waters est à la baguette. Sans être révolutionnaire en quoique ce soit, Metal II réussit le tour de force d’être largement meilleur disque original.

Metal II réussit en effet à se départir du côté patchwork qui avait littéralement tué son aîné. Les compos ont une toute autre allure, Waters était vraisemblablement plus inspiré lors de la composition de cette nouvelle mouture qu’il ne le fut à l’époque de la première. Ca n’empêche pas un peu de repique à droite à gauche pour autant – le riff de Detonation étant gentiment emprunté à Children Of The Grave de Black Sabbath.

Malgré ce léger bémol, Metal II s’enfile comme un rail de jägerbombs : sans aucune espèce de modération. Ca sonne bien, c’est plaisant et vu les idées pour le moins farfelues qui servent de socle à ce disque, on peut dire que c’est pour le moins réussi. Voire même très réussi.