The Project Hate MCMXCIX – Abominations Of The Ageless

Après un financement participatif un peu plus laborieux que de coutume, Lord K a pu financer le quinzième album de The Project Hate MCMXCIX. Le résultat est comme d’habitude. Ahurissant.

Dix milles euros. C’est peu pour faire un album mais c’est beaucoup lorsqu’on fait ça depuis sa maison, qu’on doit payer les potos qui viennent jouer sur l’album et le gars qui va faire le mixage/mastering. Comme le dit Lord K. « Dirk Verbeuren, Dan Swanö et tous les autres ont beau être des amis, ils ne travaillent pas gratuitement ».

Et le travail paie. Abominations Of The Ageless c’est du pur Project Hate. Six titres pour une heure vingt minutes de Death Metal diaboliquement ciselé et poli jusqu’à l’absurde par ce grand malade de Lord K.

On retrouve le son typique du groupe avec cette 7 cordes à la fois grasse et tranchante, cette basse au son distordu extrêmement jouissive, tout ça posé sur une batterie aux plans toujours pertinents. Et en accompagnement des samples divers et variés pour ajouter de l’emphase sur les ambiances. Le casting ne change pas d’un iota depuis près de 5 albums et c’est très bien comme ça. Pour mémoire Lord K est au four et au moulin (guitare, basse, claviers, samples etc), Jörgen Sandström est toujours la meilleure voix du Death Metal mondial, Ellinor Asp complète le duo au chant, Dirk Verbeuren (batterie) et Lasse Johansson (solos) complètent la fine équipe.

Musicalement, on avait senti arriver depuis quelques albums un tournant plus mélodique sur certains titres. C’est toujours le cas et ce sont souvent les meilleures parties des titres. Swine God Apparition prend une toute autre ampleur dans sa seconde moitié grâce à cela. Ou encore cette envolée tout en légèreté (hélas bien trop courte) au début de And This Too Shall Pass.
Néanmoins, TPH ne renie pas ses fondamentaux et reste la plupart du temps sur Death Metal extrêmement massif et groovy , le plus souvent en mid tempo. Massif, tranchant et teigneux grâce à ce son de basse du démon. Lord K sait que c’est ce qui fait la force de sa musique et il se plait à en user.

Comme d’habitude avec TPH, même quand on connait et apprécie la musique du groupe, la première écoute est extrêmement dure. C’est dense et la longueur des titres n’aide pas à la compréhension de la quantité d’informations qui nous est envoyée. The Embodiment Of The Grotesque, par exemple, est assez dure à digérer mais tenir jusqu’à cette dernière minute totalement fabuleuse est une récompense qui se mérite.
Comme à chaque fois, il y a ce petit truc qui donne envie d’y revenir. Ce passage marquant (To See the Light in His Eyes Go Out – cette répétition de riff ultra basique et qui pourtant enfonce des portes – vers 10 minutes), ce petit plan hyper jouissif (Swine God Apparition – l’envolée après le break au piano autour de 11 minutes 10).

Ca résume plutôt bien les choses. Abominations Of The Ageless est, comme il se plaît à le dire, une nouvelle merveille signée Lord K.