Depuis quelques années, Sepultura c’est fait une image de groupe change sans arrêt de registre, à tel point qu’on finit par se demander si le groupe ne se cherche pas un nouveau style. Du coup ce cru 2020 va possiblement une nouvelle fois soulever pas mal de question.

Sincèrement, quand j’écoute ce disque la seule et unique question qui me vient à l’esprit est « pourquoi »? Pourquoi ne pas être parti dans cette direction plus tôt?
Solide sur ses appuis, Quadra montre un Sepultura de retour vers Thrash un peu Death des débuts mais toujours avec une légère touche tribale.

Sepultura - Quadra

Les titres sont variés et font (très) souvent mouche et là on dit merci qui? Merci Andreas! En bon gardien du temple, monsieur Kisser nous pond des riffs qui sont sans doute parmi les plus inspirés qu’il ait écrit. Ses petits camarades ne sont pas notamment le sieur Casagrande. Oubliez Igor, la bête désormais c’est lui. C’était « un bébé » quand il a rejoint le groupe, ils l’ont accompagné, l’ont fait grandir et maintenant ils ont LE batteur. Paulo discret mais toujours efficace a droit à quelques moments de gloire. Reste enfin Monsieur Green. Souvent sujet de débat sur la qualité de son chant. Je crois qu’après Quadra, il n’y aura plus de débat car après l’avoir tenté des folies sur Agony Of Defeat, clairement le mec assume les risques pris. Chapeau.
Après avoir lu ça, une nouvelle va venir, qu’a-t-il de s’y rare cet album? Déjà il est sublimé par la prod de Jens Bogren qui donne de l’ampleur à l’ensemble. En plus de « traditionnels » arrangements tribaux, on trouve quelques orchestrations bien senties et quelques petites « chips » sonores ici ou là. Tout ça sans sacrifier au son gras typique du groupe ni à la lisibilité de la musique. On se délecte donc avec joie et bonheur de la puissance de feu d’Isolation, des variations de Capital Enslavement, du riff façon Beneath The Remains et des contre-temps d’Ali, de l’instru The Pentagram ou de la surprenante Agony Of Defeat. Au final la seule fausse note de Quadra sera peut-être Fear. Pain. Chaos. Suffering. qui est à mon sens la plus faible du disque et de loin.

Je parle peu des artworks, sauf quand ils sont soit très moche très cool, celui-ci par sa sobriété est très réussi. Il me parle aussi sans doute beaucoup parce que je me suis refait la série Uncharted il y a peu. Fin de la digression.

Dernière question: Quadra est-il appeler à devenir un classique des brésiliens comme les premiers albums de la formation? L’avenir nous le dira mais à titre, une setlist qui fait l’impasse sur tout ce qui est sorti après Against et qui inclue Quadra… « Tu dis combien, coco y paie ». Parce que Quadra n’est pas juste un bon disque, il est le meilleur album de Sepultura depuis… ‘fin vous savez… « el famoso »… celui de 1994. Rien que ça.