Né en 1986 à New York, Prong fait parti de ces groupes un peu à part qui ont réussi à prendre le tournant des 90’s avec plus ou moins de bonheur en faisant évoluer leur style. Avec Rude Awakening, Prong confirme en 1996 se virage avec cet album au croisement du métal et de l’indus et bien loin du hard rock originel joué par le groupe.
Prong c’est avant tout un homme : Tommy Victor, ex DJ du CBGB (célèbre salle new yorkaise), il mène la barque de Prong tant bien que mal malgré les changements de line-ups et de labels. C’est grâce à lui que le groupe est toujours en vie aujourd’hui même si son réveil presque 10 après Rude Awakening semble un peu tardif.

Quoiqu’il en soit avec cet album Prong affine son style et nous offre un habile mélange de sons indus qui font froid dans le dos. Une ambiance lourde et froide se dégage de chaque titre, à tel point qu’on se croirait dans un film de science fiction qui se déroulerait dans une base militaire russe en pleine nuit – c’est en tout cas la sensation que me procure ce diqsue quand je l’écoute. Quelques titres, comme Rude Awakening par exemple, font monter quelque peu la température grâce à des samples qui semblent apporter un peu de chaleur dans tout ça. De même, la voix de Tommy semble moins froide et fait passer quelque chose, ce qui n’est pas forcément le cas sur les autres chansons.
Le son du groupe est assez caractéristique sur ce disque. Une basse assez grasse et lourde est accompagnée par une guitare, au son lui aussi assez gras, mais qui tend à s’effacer sur certains morceaux pour laisser la section rythmique régner en maître absolu sur les couplets. Celle-ci revient de temps à autres pour assurer des rythmiques ou des bridges. La batterie a quant à elle un son froid et sec, donnant à l’ensemble une touche encore plus glaciale. De même la voix de Tommy semble couverte par une sorte d’effet ce qui lui donne un timbre éraillé assez particulier et pas désagréable. Le son de Prong est obtenu grâce à l’excellent travail de Terry Date à la production. Et si ce son vous fait penser à du White Zombie c’est assez normal puisque ce cher Terry Date sortait tout juste de la production d’Astro Creep 2000. Cette influence se retrouve donc dans le son de cet album et ce n’est pas un mal vu la qualité de l’un et de l’autre.
Rude Awakening est, avec Cleasing (et son titre mythique Snap Your fingers Snap You Neck), certainement le meilleur album de Prong. Varié, prenant et très agréable malgré sa prod glaciale, ce disque prend au trip et donne une furieuse envie d’y revenir malgré son grand âge. La preuve j’y reviens 10 ans après.