Chirac disait « Putain 2 ans », Pearl Jam dit « Putain 7 ans »! C’est en effet le temps qui s’est écoulé depuis le dernier effort studio de groupe de Seattle. Et tout ça pour?

Tout ça pour ressortir les disques datant de 1998 parce que bon, même si Gigaton est un album de poids car il marque le retour du groupe aux affaires, il n’est rien comparé à ce qu’a pu sortir le groupe auparavant.

J’arrête avec le « c’était mieux avant » car Gigaton contient malgré tout quelques pépites comme Superblood Wolfmoon (un régal) ou l’expérimentale (pour eux) Dance of the Clairvoyants qui est absolument fantastique.
Pris plus globalement, l’album peine à se sortir d’un aspect générique qui le rend par certains aspects oubliable. Les clones de Pearl Jam ont tellement usé et abusé de ce son que le maître se trouve pris à son propre piège. De même, on peut aussi déplorer que Pearl Jam nous ressorte une recette trop souvent usée de titres bien Rock sur le début du disque avant de partir sur des titres comme Seven O’Clock ou Take the Long Way qui semblent tourner en rond. Ou pire, on se retrouve avec Never Destination qui fait remplissage comme pas permis. Un « mal » déjà présent sur certaines des opus « récents ». Si certains se délecteront d’avoir (enfin) près d’une heure de nouveau Pearl Jam à s’écouter, quantité n’est pas synonyme de qualité et Gigaton le rpouve malgré lui.
Cependant et malgré ces critiques un peu formelles, sur le fond Pearl Jam parvient à garder un semblant d’intégrité avec un Vedder fidèle à lui même livre un album engagé juste ce qu’il faut. On sent clairement l’influence d’un Springsteen dans la lecture de l’Amérique qui est faite tout au long des paroles. Ce qui rend encore plus flagrant que c’est lui qui tient la maison et pallie tant bien que mal à certaines carences de ses paires niveau compo.

Onze albums, plus de 30 ans de carrière et un constat un peu désabusé: Pearl Jam peine à se réinventer. Il y a cependant de l’espoir et cet album en est l’éclatante preuve: les meilleurs titres sont ceux où ils ne font pas semblant que rien n’a changé. Une leçon pour l’avenir.