A force de se croiser en festival, il fallait bien qu’un jour nous terminions par nous croiser « en studio ».

Parce que Necrophobic ce ne sont pas que des grimaces rigolotes et des pauses débiles sur scène c’est aussi un Black/Death extrêmement groovy qui sent bon la poussière du grenier. Ajoutez un petit côté sombre pour les ambiances ET VOILA!

Soyons clair, avec Bloodhymns Necrophobic ne réinvente pas la roue. Ils vont droit au but avec des riffs saturés dont le seul but est de vous obliger à vous faire mal aux cervicales (Mourning soul). Les breaks sont tout en efficacité et en maîtrise (Taste Of Black) et comme ils sont sympas, ils vous bercent de temps à autre avec un groove des enfers (Shadowseeds) tout à fait délectable. Cependant le naturel revient au galop et vous prenez parfois une petite accélération sortie de nulle part qui se charge de vous nettoyer les cages à miel.

Necrophobic se force aussi à varier les tempos. Parfois c’est excellent (Shadowseeds encore), parfois c’est un peu plus discutable (Roots Of Heldrasill). Cela permet de souffler un peu enter 2 riffs bien énervés. L’album est varié et on ne peut pas dire qu’il s’essoufle sur la durée, en témoigne la géniale Among the Storms. Il n’empêche que sa première moitié reste la plus efficace.

Pour ce qui est de la prod, Necrophobic est un groupe « à l’ancienne » (1989 on t’a dit) et cela s’entend. Aussi bien au son de la batterie qu’à celui de la basse. Les guitares sont grasses, typique du son suédois des années 1990. Bien que la prod sonne un peu étouffée par moment, tout cela mis bout à bout donne en plus un cachet particulier au disque. Un peu comme si on venait d’ouvrir une sorte de capsule temporelle pleine de poussière.

Sans être l’album de l’année, Bloodhymns fait parti de ces disques accrocheurs que vous ressortirez de temps en temps juste « parce que ». Il a ce petit truc qui vous fait y revenir tout en ayant pleinement conscience de ses imperfections. C’est à la fois ragean car il aurait pu être grandiose mais c’est aussi tout ce qui fait son charme.