Il aura fallu attendre 3 ans le successeur d’Untitled, album audacieux qui avait divisé pas mal de monde sur le cas de Korn. Bien conscient de cet état de fait, Davis et sa bande ont clairement annoncé la couleur : III (remember who you are) sera un retour à quelque chose plus proche du style originel du groupe, en témoigne le retour de Ross Robinson aux manettes.

Avant même de parler de l’album lui-même, il faut voir dans quelles conditions il a été écrit. De retour de près de 10 mois de pause, sans label les 4 lascars ont composés l’album dans leur coin.

Korn III - Remember Who You Are

La musique d’abord, les paroles ensuite et Ross Robinson pour chapeauter tout ça. Il faut aussi retenir que pour la première fois depuis Life Is Peachy, Korn a enregistré tout son album en analogique. La Robinson touch’ ? Possible en tout cas on sent clairement une différence avec un son moins glacial que ce qui est désormais devenu la norme avec l’avènement du numérique. III (remember who you are) est l’occasion pour Korn de fêter l’arrivée de Ray Luzier (en remplacement de Dave à batterie) en tant que membre à part entière dans le line up. Bien que son style fasse penser à celui de David on sent que le bonhomme a apporté sa touche perso à l’ensemble et on l’imagine aisément gesticulé derrière son kit comme il peut parfois le faire en live.

Côté compos, Korn (re)fait du Korn. Exit les expérimentations de deux derniers opus, retour à quelque chose de plus organique, de plus ambiant. Les riffs sont efficaces, les guitares sont plus travaillées, les harmonies collent bien à l’ensemble et on retrouve globalement ce qui fait qu’on a aimé Korn par le passé. Oui mais voilà, on les a aimé pour ça et on les retrouve 16 ans et 8 albums plus tard à tenter de faire revivre le passé en y incorporant plus ou moins tout ce qu’ils ont fait entre temps. Après une intro dispensable on se retrouve avec un enchaînement de titres qui en d’autres temps auraient servi à faire du remplissage sur un Untouchables. Quelques bonnes idées par ci par là mais pas vraiment de titres hyper marquants d’autant que le single Oildave est relativement insipide malgré ses sonorités faussement stonerisantes. De même côté prod, on réalise que Robinson n’est qu’un producteur comme les autres une fois qu’il n’est plus dans feu l’Indigo Ranch Studio. Rien à dire sur la qualité du travail, on parle de Ross Robinson produisant Korn quand même mais bon voila, c’est beau sur le papier, dans les faits c’est standard.

Un petit mot sur l’artwork. Fusion entre le côté glauque du premier album et l’aspect cartoon de Follow The Leader, il est à peine moins moche que celui des 2 précédents albums.

En 1998, Korn nous invitait à suivre le leader qu’il était, maintenant le leader doit se rendre compte qu’il n’est plus ce qu’il était. III (remember who you are) pourrait bien être le début de la fin. Difficile en effet de se maintenir à haut niveau aussi longtemps. Je sais à me lire on a l’impression que c’est la cata alors que… c’est juste bien. Dur quand on est habitué au génial.