2012 c’est vraiment la fin, je me mets à parler de groupes français – et ceux qui me connaissent savent la folle passion que je voue aux groupes hexagonaux. Bon sauf que dans le cas présent, nous n’allons pas parler de n’importe quel groupe français mais du seul qui trouve grâce à mes yeux ainsi qu’à une bonne partie de la planète Metal: Gojira.

Avec ce cinquième opus, dire que les landais sont attendus au tournant est un petit (mais vraiment tout petit) euphémisme. En effet ils parviennent à faire depuis 2/3 ans maintenant ce qu’aucun groupe français n’avait réussi à faire avant: se faire un nom à l’internationale et mieux encore: apparaître comme une référence du genre.

Gojira - L'Enfant Sauvage

En témoigne la signature sur un « gros » label (Roadrunner Records), les récentes de couv’ de mag avec rien de moins que Metallica qui les adoube, ça vous pose le statut atteint par Gojira aujourd’hui. Dans le même registre, si vous avez plus ou moins suivi l’actu ces derniers temps sur les gros sites chevelus mondiaux et notamment américains, vous avez sans doute constaté que les moindres faits et gestes de Gojira faisaient l’objet quasi systématiquement d’un article. Je me souviens d’un post sur MetalSucks où le rédacteur avouait regardé en boucle la première sortie live du titre L’Enfant Sauvage – un truc filmé à l’arrache au téléphone portable lors d’un concert à Montpellier. Les mecs étaient comme des dingues et ont disséqué le truc pendant des jours. Tous les signes sont réunis pour que Gojira gravisse la dernière marche, la plus difficile à franchir: celle qui les installe pour de bon au top et fait d’eux un groupe définitivement incontournable. En gros il faut que Gojira explose tout et maintenant avec cet album.

Alors?
A la première écoute c’était pas gagné. Le premier ressenti était mitigé. Moins barré que The Way Of All Flesh et définitivement pas aussi rentre dedans que From Mars To Sirius. L’enfant Sauvage synthétise plus ou moins le meilleur des 2 en n’évitant cependant pas certains écueils.
En gros, Gojira synthétise plus ou moins ses 2 derniers disques.

L’album semble se scinder en 2 parties, dans la première moitié on retrouve les titres les plus agressifs qui retiendront l’attention de la majorité et dans la seconde les tempos plus lents où la part belle est faite aux structures complexes. Et là où la première partie du disque passe plutôt bien voir même très bien, la seconde se révèle à mon goût un peu moins accrocheuses pour ne pas dire moins digeste.

D’Explosia à Planned Obsolescence, il n’y a rien à jeter. C’est du pur Gojira comme on l’aime avec ce style qui leur est propre et les rend unique. Le point d’orgue est atteint sur des titres comme L’Enfant Sauvage ou Liquid Fire (les 2 singles) qui écrasent littéralement la concurrence de leur superbe. Ensuite ça se gâte un peu.

En effet je peine à accrocher à la seconde moitié malgré quelques bons passages. La faute a de trop nombreux breaks qui cassent le rythme et ce chant qui, pour le coup, est plus chanté qu’hurlé. Pas forcément un mal d’autant qu’on finit par s’y faire mais on a parfois l’impression d’un manque de cohésion du tout tant on semble passé du coq à l’âne. Ca plus le fait que L’Enfant Sauvage a vraiment du mal à se faire un nom tant il empreinte aux 2 albums précédents et ce, malgré une prod monstrueuse. En gros le fond est là mais la forme pêche un petit peu avec cet air de « déjà-vu ». Et puis il y a les petits détails qui sont la marque de fabrique du groupe comme cet espèce de raclage de cordes à grand coups de médiator mais dont il y a clairement un abus sur l’album au point que ça en devient prévisible voir pénible. A croire que le groupe a voulu trop en faire.

Ceux qui n’aimaient pas avant n’aimeront pas plus maintenant. Ceux qui aimaient ne pourront qu’aimer. Et ceux qui, comme moi, pensent que From Mars To Sirius est la quintessence du talent de Gojira y trouveront aussi leur compte avec quelques nuances cependant.
Donc je résume: bien voir même très bien par moment mais pêche parfois par excès de zèle.