Amis poètes, amateurs de finesse et de douceur, passez votre chemin. George est là et il en a sous la pédale.

George Kolias, en plus d’être une brute épaisse à la batterie, est surtout connu pour être la brute épaisse qui occupe le poste de batteur chez Nile – groupe connu pour son Death Metal tout en subtilité dès qu’il s’agit de faire dans la destruction massive.

George Kollias - Invictus

Ayant envie de s’offrir une petite escapade en solitaire, George se lance donc dans l’exercice périlleux de l’album solo à l’instar d’un Hannes Grossmann qui avait fait merveille l’an dernier avec The Radial Covenant ou, dans un registre différent, d’un Phil Rudd. Aucun des 2 autres ne s’étaient aventurés hors de leur terrain de chasse favori, Kolias fait de même. On reste donc dans un registre purement Death Metal, voir même Brutal Death, tout en ayant le bon goût de se démarquer (un peu) de ce qu’il propose dans Nile.

Clairement plus libre dans son jeu, George se laisse allé et propose des plans à l’exécution sans faille et à la technique complètement fofolle. Mais au lieu de simple faire une démonstration de savoir-faire, le tout est soutenu par des compos qui ne se contentent pas de juste faire le job: elles tuent. Certes on pourra toujours discuter de la qualité du son des guitares où la voix qui tranche un peu mais dans l’ensemble, Invictus fonctionne à tous les niveaux et permet à George de s’en donner à coeur joie.

Le son de batterie, certes toujours triggé à mort, est bien moins compressé chez Nile. Les toms sonnent mieux, ce qui a pour effet de donner au tout un son parfois très martial. Et punaise, les toms basses sont bien lourds comme il faut et la caisse claire n’a de claire que le nom, en exagérant à peine. Pour faire simple, ça sonne gros, ça envoie du gros, peut-être bien parce que c’est gros.

Tout ça pour dire que ce premier effort solo de George Kollias, sans être délirant d’originalité, fait son office et il le fait plus que bien. Les parties de batteries affolantes sont complétées par de bonnes compos qui confèrent à l’ensemble un petit je ne sais quoi qui rend le tout franchement bien malgré la densité du bousin. Sans être l’album de l’année, Invictus mérite qu’on pose une oreille dessus. Même les 2 tient qu’à faire.