Voila un disque qui pour moi sentait le moisi avant même d’avoir vu le début du commencement de l’étagère d’un disquaire. Après Concrete  que je croyais (espérais) être le ‘der des der’, Roadrunner comme a son habitude nous sort une compil’ de derrière les fagots. Dieu sait que je suis fan de Fear Factory mais voilà un groupe que l’on aurait du laisser mourir en paix, obligation contractuel ou pas.

Hatefiles est (et devrait être je l’espère) l’ultime chapitre de la discographie de ce pilier du métal des années 90 qu’est FF. Précurseur dans bien des domaines (utilisation de la guitare à 7 cordes, accordage hyper bas, utilisation de machines, alternance chant hurlé/chant mélodique, Ross Robinson à la prod etc etc etc), FF nous a pondu quelques monuments dont l’album culte Demanufacture qui fait toujours office de référence aujourd’hui.

Fear Factory - Hatefiles

Et aujourd’hui justement, presque 10 ans après, le groupe n’existe plus… ou du moins si, il existe toujours au travers de son œuvre, œuvre que je vois à mon grand désespoir partir plus ou moins en sucette avec le temps et avec ce disque.

Hatefiles n’est ni plus ni moins qu’une bête compilation de b-sides et de « raretés » qui n’ont de raretés que le nom. En effet, tout comme les b-sides, la plupart des titres sont dispos sur les divers singles du groupe ou sur des bandes originales de film et de jeux vidéo et ce, à quelques exceptions près.

Terminate, l’ultime titre enregistré par le quatuor est malheureusement à l’image de leur dernière production studio Digimortal : largement en dessous de ce à quoi ils nous avaient habitué. C’est dans ces cas là qu’on se dit que la séparation du groupe n’est peut-être pas un mal. Cependant, cette séparation est d’autant plus douloureuse quand on entend la suite. Des b-sides de qualité comme Machine Debaser montrent à quel point FF maîtrisait son sujet tant le titre est redoutable de puissance et d’efficacité. Groove énorme, batterie surpuissante, riff acéré… du FF quoi !
La suite est constituée de chutes de studio, avec notamment une partie des remixes jamais sortis de Remanufacture. Ceci dit, les meilleurs remixes sont présents sur l’album ce qui rend ceux là dispensable vu leur qualité.
On trouve également des démos ou des mixes différents de chansons qui permettent de voir l’évolution d’un titre jusqu’à sa version finale ou bien les choix qui ont fait quel tel titre a fini comme ça et pas autrement. De ce point de vue là Body Hammer et Zero Signal sont fort instructives. Le remix de Resurection est lui aussi fort agréable, plus court, plus direct, plus brute de décoffrage, il permet un autre regard sur ce merveilleux titre.
A côté de cela, au milieu de ce disque fourre tout, il y a des ovnis comme par exemple une version live de Replica dont le son est… dégueulasse ? où au moins digne d’un bootleg. Là ça aurait mérité un peu de mixage messieurs de Roadrunner. Et puis il y a le remix hiphop de Edgecrusher qui fait doucement halluciné quand on connaît le niveau de « couillitude » de l’originale (ouais j’invente des mots mais je voyais comment le dire autrement). Etrange mais sympatoche.

Hatefiles est un disque hybride (non pas ‘theory’ vous sortez) alternant le bon, le moins bon et le bizaroïde. Un disque à réserver aux fans ultra-hardcore de chez ultra-hardcore. Les mauvaises langues diront que c’est un disque à but purement lucratif – encore que vu ce qu’il risque de vendre, y’a peu de chances qu’il rapporte quoique se soit, perso je dirais juste que c’est le dernier clou sur le cercueil de FF.

Fear Factory 1992 – 2002 RIP