Fear Factory fait parti de ces groupes qui occupent une place toute particulière dans mon cœur. En fait il s’agit ni plus ni moins que d’un de mes 4 groupes préférés, donc leur décrépitude progressive (je pense ici au très moyen Digimortal suivi d’un split bizarroïde puis de 2 disques faits de fonds tiroirs) m’a fait beaucoup de mal en tant que fan.

Quand j’ai appris que les 3 membres restants comptaient remettre l’usine en route, la perplexité ma gagné (cf les événements précités). J’ai repris un peu espoir quand le nom de Byron Stroud est apparu au poste de bassiste – le monsieur officie également chez Strapping Young Lad et Zimmer’s Hole. Et là, présentement je me trouve face une situation complexe, dois-je sauter au plafond face à ce nouvel album ou bien prendre des actions chez kleenex tant j’ai peur d’être déçu ?

Fear Factory - Archetype

Bon ben je me lance (pas trop fort sinon je pourrais me faire mal), j’appuie sur ‘play’ et… doux jésus ça tabasse ! Le riff est acéré comme au bon vieux temps, la batterie fait le marteau pilon, y’a des samples bien froids en fond, des breaks, des contre-temps, Burton qui hurle par-dessus… MY GOD FF IS FUCKING BACK !!!!!!!!!!! OUI ils l’ont fait ! Ils ont réussis le pari osé du come-back gagnant avec un monstre de cyber-métal qui fait plaisir à mon petit cœur de fan tout émoustillé que je suis !!!!!

Il est toutefois intéressant de noter l’évolution qu’a subi le groupe. Outre le départ du « gros Dino Cazares » de son poste de guitariste, la musique a elle aussi changé. Le groupe a gardé « ses vieux plans », à savoir les passages de batteries monumentaux à base de gros roulements de pédales bien saccadés, des riffs de guitare toujours aussi hachés et au son typique mais c’est la structure même des morceaux qui a changé. Ils sont construits de manières « plus conventionnels », comprendre par là que certains plans ont déjà été entendus, il en va de même pour les rythmiques et quelques riffs. Alors où est l’originalité dans tout ça me direz-vous ? Est-ce que je trouve ça bien uniquement parce que c’est FF ? Non, c’est bien car c’est fait à la sauce FF. Le style typique du groupe (les samples, la voix de Burton – toujours aussi sublime aussi bien dans les hurlements que dans le chant pur) mixé à ces ambiances, cette touch’ que je ne saurais décrire et qui fait que FF est FF, c’est ça qui fait que c’est bien.

Une autre chose intéressante à voir en plus de cela c’est qu’ils ont quelque peu levé le pied. Je veux dire par là qu’on n’est loin du déluge d’agressivité d’un Demanufacture et de la lourdeur d’un Obsolete. Ca reste toujours du métal bien bien musclé mais le côté mélodique a été accentué – comme ils avaient tenté de le faire sur Digimortal sans trop y parvenir – et ici c’est du tout bon. Ils amélioré ce qui n’allait pas et ont réussi à reprendre le meilleur de l’ancien. Le résultat est un disque plus « digeste » que les précédents et qui devraient conquérir un nouveau public sans trop de soucis tout en réveillant les fans plus anciens. Belle prouesse.
Cette façon de faire se ressent énormément sur le disque. Le début par sur les chapeaux de roues, ça cartonne à tout va et puis une fois arrivée au septième morceau, on sent très nettement le virage pris par le groupe en direction de passages plus posés.
D’autre part, le disque est beaucoup plus homogène que ces prédécesseurs. Il n’y a pas vraiment de titre qui se démarque du lot comme sur les précédents opus de FF. Ici point de Replica ou de Shock pour vous coller au mur. Il n’y a qu’une suite de bons titres de métal cybernétique ce qui a tendance à rendre le disque un peu (trop ?) linéaire. C’est bien là le seul point faible de la bête.

Un petit mot enfin sur la prod de la bête. C’est je dirais la seule chose un peu faiblarde sur ce disque. L’absence de Rhys Fulber aux manettes se fait sentir. Certes le son est le même et il est toujours aussi massif mais le côté « chaleureux » du son gras de FF, qui faisait une de leur caractéristique, a disparu et je trouve que ça manque. Ici tout est chirurgical, glacial et manque un peu de relief – notamment la voix. Cependant celle-ci prend un peu de volume lorsqu’elle est superposée aux samples mais ça ne dure que le temps de très courts passages. Cette production un peu faiblarde est vraiment pour moi la seule déception.

Vous l’aurez compris, FF est de retour par la grande porte avec un SACRE PUTAIN DE BON DISQUE qui fait plaisir au fan que je suis mais qui devrait ravir ceux qui aime le bon Métal tout simplement. Certes ce n’est pas Demanufacture mais ce n’est pas Digimortal non plus et Archetype se situerait dans le partie haut de gamme de la disco du groupe c’est-à-dire aux côtés de Demanufacture et Obsolete. Du bon, du gros, du qui dépote, du FF quoi !