2008 aura été une année chargée pour Bloodbath. Peut-être même la plus chargée de l’histoire du groupe avec un EP (Unblessing The Purity) pour « fêter » le retour d’Akerfelt et un live dantesque (The Wacken Carnage) du tout premier concert du groupe. Il ne manquait plus qu’un nouvel album pour compléter le tableau. C’est chose faite avec The Fathomless Mastery et je peux vous dire que je l’attendais de pied ferme celui-là !

C’est excité comme une puce que j’ai lancé la lecture du bousin pour la première fois. Trépignant d’impatience d’entendre la nouvelle fournée de Bloodbath. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été surpris. Je m’attendais à quelque chose dans la droite ligne d’Unblessing The Purity, du gros, du lourd le tout saupoudré d’une volée de parpaings en assaisonnement. Tout y est mais sur le durée cela paraît un peu éparpillé.

Bloodbath - The Fathomless Mastery

Les 2 premiers titres (At the behest of their death et Process of disillumination) m’ont respectivement fait penser à Cannibal Corpse et Vader tant dans leur son que dans leur composition. Je n’ai « retrouvé » Bloodbath que sur le troisième titre avec toutes les caractéristiques qu’on leur connaît. Car oui, le disque met 2/3 titres à se mettre en place avant de définitivement lâcher les chevaux et d’aller au carton avec du gros riff incisif à souhait et de la rythmique qui tabasse.

En parlant de rythmique, j’aurais aimé entendre la basse, cette dernière est constamment mise en retrait par rapport à la batterie alors que cette dernière est bien dosée. Ajouter à cela un Axenrot qui a le bon goût de varié son jeu et de ne pas s’acharner sur les blasts tout en saupoudrant de la cymbale un peu partout – un régal, de plus les compos sont parsemées de break où la part belle est faite aux guitares avec des arrangements très sympas qui donnent une petite touche « opethienne » à l’ensemble. Quant à maître Akerlfelt, il est impérial au chant avec grawl bien gras et profond mais compréhensible.

Bien que tout tombe parfaitement en place que l’impression soit générale soit franchement bonne pour ne pas dire excellente, tout n’est, à mon sens, pas parfait sur ce disque (bah oui faut bien trouver un petit truc qui cloche). Si la prod est plus que nickel, elle manque un peu de personnalité. Je veux dire par là qu’elle est trop parfaite pour un disque de ce genre. Il aurait été sympa de revenir à un son suédois plus typique, plus personnel, un peu comme sur les premiers Entombed ou Dismember sans pour autant revenir quelque chose d’aussi roots que sur Resurrection Through Carnage. A propos de Dismember, on trouve quelques titres pas mal inspiré du groupe (Mock The Cross), ce qui fait que parfois certains plans font presque banals car « presque » trop typé « death suédois », on se dit qu’ils auraient pu être signés par n’importe quel autre groupe de death de leur trempe, un comble ! Cela dit, vous en conviendrez ça limite quand même pas mal les candidats potentiels. Je préfère personnellement y voir un hommage du groupe au death en général bien que j’aurais aimé que Bloodbath prenne un peu plus de risques. Ca n’enlève rien à la qualité de l’ensemble, un titre comme Ieosous (mé yé naval pa) est à coup sur un futur classique des séances de décrochement de cervicales sans parler du titre qui lui fait suite (Drink from the cup of heresy) qui est simplement un des meilleurs de The Fathomless Mastery en plus d’être un monument du genre.

Car oui, en dehors de ça, le disque est une tuerie. Comme je le disais plus haut, il met un peu de temps à se mettre en route mais une fois lancé, chaud devant. Après un début digne d’un moteur diesel, la montée en puissance et en qualité depuis Treasonous jusqu’à Wretched Human Mirror est continue.

Bloodbath ne révolutionne pas le death, ça non mais encore une fois, le groupe sort un disque au dessus du lot à tout point de vue. Sorte d’hommage au death qui tâche, The Fathomless Mastery est comme tout le reste de la disco du groupe : un « must have » pour quiconque aime le genre et/ou le groupe.
Une des meilleures sorties de l’année sinon la meilleure toute catégorie confondue.