Amon Amarth, saison 2019, épisode 11: Berserker (alias le cousin américain ou Jomsviking part.2).
On ne change pas une équipe qui gagne.

Dans la droite ligne de son prédécesseur, Berserker perfectionne les évolutions entamées sur Jomsviking. Moins immédiat, plus porté sur les ambiances mais toujours avec le riff qui chatouille (coucou Olavi), Berserker fait le boulot et le fait plutôt bien.

Il y a au final assez peu de chose à dire sur la musique tant Amon Amarth déroule son savoir faire avec brio. Certes il y a bien une ou deux choses inattendues comme ce passage a cappella sur Ironside mais en soit rien de révolutionnaire, le ralentissement du tempo étant entériné depuis un certain temps déjà. Plus que la forme, c’est le fond qui est très intéressant sur ce disque.

J’ai le souvenir d’un échange avec Johann datant de 2006 où ce dernier raisonnait en terme de marché et de volume de ventes par continent. Depuis le groupe n’a eu de cesse de s’américaniser sa musique (surtout au niveau de la prod) et d’enfoncer des portes ouvertes avec son délire viking de plus en plus cliché parce que les américains en raffole. Il ne lui restait plus qu’à aller enregistrer aux USA avec un producteur local pour faire parachever le tout. C’est désormais chose faite puisque Berserker est un album californien produit par un local (Jay Ruston). Tout est plus grand, plus gros, plus massif et on sent ici où là l’influence du producteur dans certaines structures – notamment ce break façon mammouth (Fafners’ Gold vers 3:25 ou Raven’s Flight vers 1:50) qu’on a déjà entendu 100 000 fois partout mais qui fait toujours son petit effet. Cette rencontre entre vieux continent et nouveau monde ne dénature cependant pas la musique d’Amon Amarth et c’est là toute l’intelligence du groupe qui réussit à faire de Berserker un album mondial. Les européens ne seront pas dépaysés, les américains y trouveront leur compte et personne ne sera volé car c’est solide artistiquement parlant.
Le bémol étant encore et toujours pour moi la perte de Fredrik Andersson. Jocke Wallgren fait un boulot fantastique (je sais on dirait du Trump dans le texte) mais le touché n’est pas le même… Je passe sous silence les kicks en plastique.

Bien que je préfère largement ce que nous proposaient les suédois jusqu’en 2008, il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour dire que Berserker est mauvais. Un peu en roue libre sans doute, parfois trop bavard (les 4 derniers titres semblent interminables) mais toujours solide sur les fondamentaux et redoutable d’efficacité => Shield Wall.