Dans la catégorie des groupes qu’on n’espérait plus voir sortir un disque figurait en bonne place Alice In Chains.

En effet après le décès de Layne Staley, on se disait qu’il faudrait vraiment un miracle pour que le groupe sorte quelque chose de nouveau – je veux dire par là autre chose que les best of et compilations diverses et variées dont nous a abreuvé Sony depuis 1995/96 avec la sortie de l’album éponyme et du légendaire Unplugged. En 2005/2006 l’impensable se produit, le groupe rejoue sur scène avec un différent chanteur (dont Pat Lachman et Phil Anselmo) avant de trouver en la personne de Will Duvall un nouveau frontman.

Alice In Chains - Black Gives Way To Blue

Au départ pas convaincu que le bonhomme puisse remplacer Layne, sa voix, son charisme, le Hellfest 2006 m’a prouvé que je me plantais royalement. Will fait du Duvall et sur scène ça colle merveilleusement à la musique du groupe. Alors 3 ans après, sur Black Give Way To Blue j’étais assez curieux de voir ce que ça allait donner.

Je dois dire que la première écoute m’a laissé sur ma faim. Je ne sais pas à quoi je m’attendais mais certainement pas à ça. J’ai d’abord été déçu. En effet j’ai eu du mal à rentrer dans les compos car je n’y ai pas tout de suite retrouvé l’AIC touch des albums précédents.

J’y suis revenu plus tard avec un regard neuf, en me disant qu’il fallait tenir compte de la présence de l’ami Will amis aussi du travail en solo du père Cantrell et qu’en fait cet album était la fusion de tout ça avec le style AIC. Il est clair qu’à mon sens, c’est de cette façon qu’il faut aborder l’album. On sent en effet énormément que Jerry est le patron tellement les chansons transpirent sa façon de composer et ce, bien plus encore que par le passé. When The Sun Rose Again aurait tout aussi bien pu figurer sur Degradation Trip (son second album solo). Et au-delà des compos, dans le chant sa voix est parfois plus mise en avant que celle de Will. Il est aussi intéressant de voir que malgré la grande influence de Jerry la patte de Will se ressent aussi dans certaines compos ce qui n’est pas un mal. Au final l’ensemble est cohérent et fait de Black Give Way To Blue un vrai album d’Alice In Chains car y retrouve ce qui fait qu’on aime ce groupe par-dessus tout. Des titres aux riffs lourdingues, lancinant et prenant type Check My Brain, des morceaux à se foutre en l’air comme Private Hell – le titre parle de lui-même.

Côté prod… bah que dire ? Est-ce que ça mérite qu’on en parle ? Hein ? C’est Nick Raskulinecz (Death Angel, Foo Fighters) qui était aux manettes mais je suis prêt à mettre une petite pièce sur le fait que Jerry a du superviser tout ça.

Cependant, cet album n’est pas quand même pas exempt de tout reproche. Comment ? Je râle pour râler ? Oui bon soyons clair, je cherche bien ce que je pourrais reprocher à ce disque si ce n’est de ne pas être sorti plus tôt. Ha oui ! Le riff de A Looking In View me fait furieusement penser à celui de My Own Summer des Deftones mais en plus lent… oui c’était histoire de dire un truc négatif sur le bousin parce qu’entre nous, des albums de ce calibre, vous pouvez m’en servir matin, midi et soir.

Black Give Way To Blue est sans aucune contestation possible, l’un des meilleurs albums de rock de 2009. La concurrence est rude mais merde… Alice In Chains quoi !