Après une première édition en 2010 mener de main de maître par les poètes de Kreator, le Thrashfest remet le couvert cette année avec une affiche remaniée et baptisée « Thrashfest Classics ».

Thrashfest 2011

Thrashfest 2011

Et oui, c’est marqué dessus, du classique rien que du classique, de la vieillerie! La preuve par A + B qu’il y a 20 on savait déjà faire du rentre dedans sans pour autant avoir la prod actuelle.

Bref, notre goûter Metal avec de vrais morceaux de Thrash dedans débutait donc sur les coups de 16h30 avec les australiens de Mortal Sin… mais sans leur chanteur! Ce dernier arrivant en cours de route provoquant l’hilarité générale.
Bon petit set sympa, avec un certain groove mais surtout une banane incroyable. Le son était correct sans plus.

Heathen, l’autre groupe de Lee Atlus (Exodus), arrivait ensuite. Étiqueté « Bay Area Thrash » sur le papier ça pouvait potentiellement le faire. Sauf que le chanteur tenait plus de Rob Halford que du thrasheur pur et dur et que les compos passaient d’une atmosphère « slayeresque »  à quelque chose approchant le heavy. Le son ne les aidant, nous sommes tous un peu resté sur notre faim. D’autant que les nombreux pains du batteur lui vaudront un bon recadrage de part d’Atlus. Bref à voir sur album parce que « pourquoi pas » mais sur ce que j’en ai vu ce dimanche, pour le live on repassera.

Le quota de thrash allemand était cette année rempli par Destruction. Marcel et son orchestre débarquant avec comme extraits de leur catalogue  des titres de « Sentence Of Death » et « Infernal Overkill ». J’ai tenu en tout et pour tout 20 minutes avant d’aller prendre l’air. Pourtant le son était bon, voir même très bon, ça envoyait du petit bois mais… je me suis copieusement emmerdé.
Destruction a fait le boulot et un peu plus encore vu l’entrain général après leur set.

La suite c’était simplement le groupe le plus attendu de la soirée: Exodus!
Je ne vais pas y aller par quatre chemins: c’était simplement une boucherie! Son un poil trop fort mais quelle claque! Ca vous colle au mur avec une force assez incroyable. Ca bouge, ça rigole mais surtout ça envoie des parpaings continuellement pendant près d’une heure. Une prestation largement au-dessus du lot car plus carré tu meurs.
Les extraits de « Bonded By Blood », « Fabulous Disaster » et « Pleasures Of The Flesh » sont passés comme une lettre à la poste.
Comme en plus ils ont la classe, Rob fera monté sur scène un jeune du public pour le faire chanter avec lui sur « Bonded By Blood ». Et le petit fera bien plus que se défendre en chantant un couplet entier avec hargne sous le regard surpris d’un Rob hilare. Ils le feront revenir sur scène pour le final, Lee Atlus lui posant sa guitare sur les épaules pour lui faire gratter les notes finales du set.
Génial.

Et pour finir la soirée, il y avait la légende brésilienne : Sepultura. Avec son nouveau batteur, Eloy Casagrande, aussi jeune qu’hallucinant techniquement. Au menu du soir: du « Chaos AD », du « Arise » et du « Beneath The Remains », sur le papier ça allait envoyer sec mais il y a eu un petit souci. Le souci s’appelle Exodus.
En effet, bien que Sepultura ait sorti un set excellent (quoique le choix de la setlist et surtout l’ordre des chansons soit sujet à caution en ce qui me concerne), comment voulez-vous en remettre une couche après Exodus? Si c’est comme ça tous les soirs il va falloir penser à inverser les 2 sets.
Pourtant c’était super bien parti avec un combo « Beneath The Remains -> Refuse/Resist -> Dead Embryonic Cells » à pleurer de bonheur. Et puis ils ont joué « We Who Are Not As The Others » et là c’est le drame. Rupture complète du rythme, ambiance en chute libre, impossible de relancer la machine par la suite alors que le triptyque final était pourtant à se rouler par terre, jugez plutôt: « Inner Self -> Territory -> Arise ».
Finalement Sepultura c’était super bien mais après Exodus ça faisait petit bras.

Que retenir de ce Thrashfest 2011?
Que l’affiche est suffisamment variée pour contenter tous les amateurs de Thrash,  que tout le monde est content d’y être, que globalement ça le fait plutôt pas mal et surtout qu’Exodus enterre la concurrence et de très très loin. Et pourtant la version actuelle de Sepultura est du genre très en forme et Destruction a plus que fait ses preuves… c’est vous dire le niveau de la prestation d’Exodus.