En ce glorieux mois d’avril 2008, froid et venteux comme c’est pas permis, Down revient nous rendre une petite visite après 2 ans d’absence. Durant ces 24 mois, le groupe a sorti un troisième album qu’il vient défendre… seul, sans première partie et toujours à un tarif que je qualifierais de proprement enculatoire. Oui oui je suis grossier mais à ce tarif est simplement scandaleux, certes ça n’a pas découragé le public qui était quand même nombreux mais il va falloir cesser de prendre les gens pour des pompes à fric. Tout augmente certes mais les places de concert subissent une inflation assez hallucinante depuis 3 / 4 ans et on se retrouve à payer pour une petite salle plus cher que pour Bercy en 2001.


Mais là n’est pas le propos du jour.
Ce qui nous intéresse c’est la prestation de Down. Comme en 2006, elle a débuté par un petit film d’une heure montrant les prouesses backstage de nos rockeurs du bayou. C’est toujours d’une exquise finesse et ceux qui l’avaient vu il y a 2 ans en ont revu certains passages avec bonheur – notamment la scène avec un Zakk Wylde complètement torché qui balance des meubles par la fenêtre. Nous aurons également droit à une visite du Sacré Cœur filmée il y a 2 ans. Le tout étant entrecoupé de clips de groupes des années 70. Il y aura du bon (AC/DC) et du moins bon (Ted Nugent, Thin Lizzy et j’en passe).
Tout ça pour dire que ça ne vaut pas une première partie digne de ce nom mais comme le dit si bien Jimmy Bower, « ça met dans l’ambiance et on assure aux gens de passer une soirée avec Down, dans notre univers ».
Ca attaque pied au planché et le groupe montre une solide cohésion et enchaîne les brûlots de ses trois albums avec hargne et bonne humeur. Pepper Keenan se montre comme à son habitude : fabuleux de charisme, de doigté et de finesse ! Kirk Windstein plus remuant que la dernière fois est toujours aussi précis et carré. Rex Brown, clope au bec, arpente la scène de long en large, et ne se prive pas pour venir faire le guignol avec Kirk. Quant au petit Jimmy Bower, il est simplement déchaîné et réussit en plus le tour de force de restituer le coté brutal du métal et la finesse bluesy des compos ! Du grand art. du côté de chez Philou, on se souvient de l’avoir connu avec un taux d’alcoolémie relativement élevé. Et bien ce soir il a carburé à l’évian toute la soirée ! On croit rêver ! Cela dit, sur une échelle de sobriété de 1 à 6, sachant qu’il n’est jamais redescendu en dessous 2 depuis l’enregistrement de Cowboys From Hell, je le soupçonne d’avoir tenu un bon 2,5 ce soir. Autant dire que côté chant ça assuré un max, alternant les hurlements « anselmesques » et les parties claires avec bonheur. Autre changement majeur : fini les speechs sans queue ni tête à n’en plus finir. Le minimum de com’ nécessaire est assuré pour se mettre dans la poche faible partie du publique qui n’était pas conquise d’avance, le reste c’est joué au charisme du bonhomme.
La setlist tape allègrement dans tous les albums qui sont tous superbement représentés. Nous aurons de nouveau droit à Lifer dédicacée à Dimebag, ce que je trouve toujours d’un goût aussi douteux venant de Phil. A cela s’ajoute Temptations Wing, Ghosts Along The Mississippi, New Orleans Is A Dying Whore, la toujours étonnante Jail (un peu expédiée cette fois-ci), le grand classique Stone The Crow (elle a été vraiment expédiée pour le coup) et le final traditionnel avec Bury Me In Smoke.

2h de set, rien à jeter, rien à dire ça tue. Son nickel – quoique Pepper était parfois un peu retrait. On a eu pour notre argent, quoique…