Rencontre avec Jonas, bassiste des danois d’Ill Disposed. Discution autour d’une bière dans les loges de la Loco à propos de leur album, de la scène danoise et de l’amour qu’il porte à Mnemic.

Illdisposed - 1 800 Vindication

NicKo: Vous en êtes à 8 albums mais relativement peu de gens vous connaissent donc peux-tu présenter le groupe?
Jonas: Houla, ça ne va pas être simple. Je vais tâcher de faire court (rires). Donc nous sommes, il y a Bo notre chanteur, Tomas notre batteur, Lasse et Jacob les guitaristes et moi je suis Jonas et je suis bassiste.
Le groupe s’est monté en 1993, bien longtemps avant que je ne rejoigne le groupe (rires). Ils se sont rencontrés dans un bar et ils devaient être bien torchés (rires) et ça a commencé le plus simplement du monde. Ils ont eu envie de faire de la musique et ont décidé de le faire ensemble. Ils ont enregistrés 7 albums et je les ai rejoints sur le dernier.

NicKo: Puisque tu es « le petit nouveau » dans le groupe, comment décrirais-tu cet album comparé aux autres?
Jonas: Le style évolue avec l’âge. On en avait un peu assez de jouer à fond la caisse tout le temps donc on a évolué vers quelque chose d’un peu plus posé. On a ajouté pas mal d’effets, de synthé, ce que nous n’avions jamais fait avant. Comparé à Kokainum, l’album d’avant, qui est un très mauvais disque et ui a presque fait splitter le groupe à cause des conditions d’enregistrement, celui-là est comme un nouveau départ. On a remis les choses à plat et on a fait ce qu’on avait envie de faire.

NicKo: Tu parles d’évolution, es-tu d’accord avec ceux qui disent que 1 800 Vindication est un peu résumé de tout ce que vous avez fait avant?
Jonas: C’est la première que j’entends ça (rires) mais je pense que c’est assez bien vu. On n’a pas eu envie de ne faire que des chansons lentes, on n’a pas réfléchi à la manière dont les événements allaient tourner. On ne s’est pas assis en disant « ok on veut 3 chansons rapides, 2 lentes et 1 qui blaste ». Ca s’est fait au feeling donc, plus ou moins inconsciemment on a du reprendre ce qu’il y avait de mieux dans notre musique pour le mettre sur ce disque.

NicKo: Penses-tu que vous avez adouci votre son sur cet album?
Jonas: mmm oui… en y réfléchissant bien c’est l’impression que ça peut donner et ça doit sans doute être vrai. Mais je pense que c’est plus du aux effets que nous avons ajouter qu’à une réelle volonté de lever le pied si tu vois ce que je veux dire. D’ailleurs, je ne sais plus qui nous a dit que si ça devenait un peu plus soft, ce n’était plus du death (rires) Je trouve ça con t’as pas idée (rires). Donc on s’est débrouillé pour être juste à la limite (rires).

NicKo: A propos de la chanson Jeff, y’a-t-il une histoire particulière qui va avec ce titre?
Jonas: (rires) je dois avouer que je ne connais pas la moitié de nos paroles mais si ma mémoire est bonne celle-là est liée à un type qui était dans le studio avec nous. Je ne suis pas exactement sur d’où nous est venu l’inspiration pour cette chanson mais je crois que c’est une grosse private joke entre Bo et un mec du studio. D’où l’intro en japonais tiré de Wayne’s World.

NicKo: Vous avez eu pas mal de soucis avec votre label. Avez-vous commencé à écrire 1 800 Vindication une fois que vous êtiez signés ou bien avez-vous commencé avant?
Jonas: On a commencé bien avant de démarcher les labels. On avait déjà 7 ou 8 titres quand Roadrunner nous a signé. La majeure partie de l’album était donc écrite et ils ont du aimer ce qu’ils ont entendu puisqu’on est là (rires). Le style de l’album aurait été le même quelque soit le label, on tenait à cette liberté vu les soucis qu’on a eu avant.
NicKo: Qu’attendez-vous de Roadrunner? Plus de soutient que de votre label précédent?
Jonas: (rires) oui ça ça ne devrait pas être trop dur. Jusqu’à présent ils ont été extra, on n’a pas eu un seul soucis.
NicKo: Vous n’avez pas peur de faire bouffer par des groupes plus gros style Slipknot?
Jonas: Ils avaient Slipknot avant de nous signer mais ils ont du penser qu’il devait y avoir de la place aussi pour Ill Disposed (rires). C’est sur que comparé à des groupes américains nous sommes peu de choses mais si tout le monde y trouve son compte tant mieux! Mais je suis à peu près sur qu’ils veulent que nous devenions plus gros, plus connus.
NicKo: De toute façon il y a une différence entre Slipknot. Vous ne jouez pas dans la même catégorie et en plus vous êtes européen…
Jonas: C’est le bureau allemand de Roadrunner qui nous a signé, pas les USA et de toute façon notre album n’est pas sorti là-bas. Mais j’ai discuté avec quelqu’un de Roadrunner France qui m’a dit qu’elle était heureuse d’avoir des artistes européen car change des américains et puis ça apporte de nouveaux styles autre que le métalcore, le néo etc…

Jonas Kloge (au milieu)

Jonas Kloge (au milieu)

NicKo: Où situerais-tu la scène danoise en Europe? Par rapport à la suède par exemple.
Jonas: La Suède a beaucoup de gros groupes, l’Angleterre et l’Allemagne également mais le Danemark n’a pas cette chance. Le gros groupe qu’on ait eu c’est King Diamond, tu vois de quand ça date (rires). Il y a quelques groupes danois qui ont du succès chez nous et quelques nouveaux qui tentent de percer, la scène est très dynamique et plutôt, elle gagnerait à être connu.

NicKo: Et tu mettras Ill Disposed où dans la scène danoise?
Jonas: (très sérieux) Et bien je dirais qu’Ill Disposed est le meilleur groupe du Danemark.

(pensant qu’il plaisante)

NicKo: C’est celà oui…
Jonas: (rigoles mais ajoute) non franchement je pense que nous sommes les meilleurs. C’est nous qui vendons le plus d’albums, on est dans le top 100 des meilleurs ventes d’albums… je ne vois pas trop qui d’autres au Danemark fait ça.
NicKo: Au hasard, Mnemic?
Jonas: Mouais…
NicKo: Bah ils ont un certain succès quand même!
Jonas: Du moins ils disent qu’ils en ont… (rires) non sérieusement ils ont du succès c’est clair.
NicKo: Penses-tu que ça pourrait aider Ill Disposed ou bien de manière plus générale, toute la scène danoise?
Jonas: C’est déjà bien que les gens s’aperçoivent qu’il y a des groupes chez nous. Mais tu ne feras pas dire que Mnemic pourrait aider Ill Disposed à vendre plus.
NicKo: Ce n’était pas mon intention.
Jonas: Je doute que des gens achétent Ill Disposed parce qu’ils ont aimé Mnemic et vice versa. Mais si un groupe danois, quelqu’il soit, sort de nos frontières, je pense qu’il peut avoir du succès.

NicKo: Je conclue toujours mes interviews avec cette question.
Jonas: Je suppose que c’est la question qui tue?
NicKo: Tout à fait! Donc… quelle est la question la plus con qu’on t’aie posé en interview?
Jonas: (éclate de rires) Ho punaise… j’en ai aucune idée! En fait je ne pense pas qu’il y ait de questions stupides, c’est juste que c’est moi qui ne sait pas y répondre (rires).

NicKo: Merci!
Jonas: Pas de quoi c’était cool!

Merci à Jonas et Roadrunner France.