Il fallait une suite à Sacrament, album porté au pinacle lors de sa sortie (à juste raison), lui donner un successeur n’allait pas être chose aisée. On savait que les petits gars de Lamb Of God n’étaient pas du genre à rester sur leurs acquis, en témoigne la constante évolution de leur musique depuis leur début. Wrath est cette suite tant attendue.

Quand je l’ai écouté la première fois j’ai été déçu. Pourquoi ? Parce que j’attendais une évolution logique de Sacrament, mais aussi parce que j’avais sous estimé les capacités créatrices du groupe.

Lamb Of God - Wrath

Wrath est un album qui, sans être l’antithèse de son prédécesseur, s’y oppose sur bien des points. Le premier est la production. Sacrament était léché, puissant, très dynamique. Wrath a un son plus brut de décoffrage, plus lourd, moins « parfait ». Le second point qui change se sont les compos. Là où le premier allait droit au but et vous explosait à la face dès le début, le second prend son temps pour déverser sa bile. Enfin il y a le chant. On avait déjà entendu Randy s’essayé à divers type de chant, du pur hurlement au grawl « deathisant », sur Wrath il varie encore d’une façon que j’ai du mal à décrire. Une écoute d’In Your Words vaut sans doute mieux qu’un long discours pour voir de quoi je parle.

Wrath ne se digère pas en une écoute, il faut y revenir plusieurs fois pour découvrir tout ce qu’il cache. C’est toujours Lamb Of God mais c’est Lamb Of God différemment, toujours teigneux, mais avec plus d’expérimentations : des breaks de basse (Dead Seeds), du riff plus fouillé mais toujours redouté et redoutable (Grace), des plans d’une efficacité qui se confirmera sur scène (Everything to Nothing), le tout bien entendu servi sur un lit de batterie aussi raffiné que varié. Et puis il y a l’inévitable morceau de pur LOG dans le texte (Contractor) qui se chargera de faire le vide dans les pits du monde entier.

Avec Wrath, Lamb Of God se réinvente, va plus loin et sort un album simplement énorme. Randy tout comme le reste du groupe a réussi le tour de force de faire encore plus fort qu’avec Sacrament. Chacun d’entre eux évolue et s’améliore tout en réussissant à garder son identité propre et mieux encore, en gardant l’essentiel : ce qui fait que Lamb Of God est reconnaissable dès la première note.
On tient là, sans doute possible, un très sérieux candidat au titre d’album de l’année 2009.