Mesarthim je vous en avais parlé il y a 4 ans (déjà) pour la sortie de leur second album. Voici donc le troisième chapitre grand format de notre duo Black Metal australien.

.- -​.​.​. .​.​. . -. -​.​-​. . était assez fabuleux dans son genre. Le challenge était donc de faire au moins aussi bien voire peut-être un poil moins bien mais au moins de maintenir le cap. Je vous vends la mèche de suite, le cap est maintenu et de main de maître.

Mesarthim - The Degenerate Era

Le génie de la chose réside dans le fait que The Degenerate Era est à la fois très différent de son prédécesseur mais qu’il en est également la suite on ne peut plus logique.

Toujours très atmosphérique, toujours plein d’arrangements dans tous les sens, toujours avec des titres à rallonge – on ouvre les hostilités avec un morceau de 14 minutes rien que ça, toujours aussi jouissif à écouter. Mesarthim a progressé sur tous les plans. Mais le plus flagrant est celui de la prod. C’est plus propre, plus lisible, ça fait plus pro et nom de zeus que ça sonne bien. Un esprit un peu chagrin dira que ça peut sonner encore mieux, ce qui est vrai mais quel chemin parcouru par le groupe sur ce plan. Les compos n’en sonnent que mieux – en témoigne la sublime Paradox. 8 minutes et quelques de bonheur intense où le duo étale sa progression. Une compo bien rythmée qui sort du mid tempo pépère qui les caractérise. De la double, de la guitare, un chant plus en avant et surtout une avalanche de claviers/arrangements qui donnent toute son ampleur au titre. Joie, bonheur et délectation.

Hommes de peu de mots, malgré des chansons très longues, notre duo met l’accent sur les ambiances. On peut saluer à ce titre Laniakea – Part 1. The Great Attractor; Part 2. The Zone of Avoidance; Part 3. Dark Energy – morceau fleuve de 14 minutes qui ouvre le disque. On y retrouve tout ce qui faisait que l’album précédent fonctionnait mais avec l’introduction subtile des éléments qui font du cru 2020 une cuvée exceptionnelle. On est cependant dans quelques choses de moins aérien mais un peu plus mélancolique. Ca reste prenant pour peu qu’on soit sensible à cette démarche et surtout qu’on soit « dans le bon état d’esprit » car il est évident que ce n’est pas le genre d’album qu’on se mettre le matin au saut du lit. The Degenerate Era (la chanson) en est un parfait exemple.

Si je dois vraiment sortir quelque chose qui affecte un peu la qualité globale de l’album, la prod est bien entendue la coupable idéale. Car même si le bon en avant est fulgurant par rapport à .- -​.​.​. .​.​. . -. -​.​-​. . , on se dit qu’avec les moyens actuels on peut faire beaucoup mieux que ça. Encore une affaire de goût et sans doute aussi de choix artistique. Un peu comme l’a fait …And Oceans sur son dernier album. Bref ça sonne toujours un peu étouffé et la musique mériterait clairement de gagner en ampleur. L’autre chose qui picote un tout petit peu est 618 qui conclue l’album. Le morceau est bon mais un poil en dessous des autres et laisse un peu sur sa faim. Parce qu’avec seulement 5 titres pour environ 45 minutes, on a envie que tout soit aux petits oignons.

The Degenerate Era c’est la claque Black atmo venue de l’hémisphère sud. 5 titres, rien à jeter mais toujours un petit truc pour tendre encore un peu plus vers le sublime. Vous me faites le plaisir d’écouter ça sans aucune modération.