Les nominés pour le prix du « on prend les memes et on recommence 2018 » sont : At The Gates pour To Drink From The Night Itself et… c’est déjà pas mal.
Ande ze ouineur iz….

Si At The Gates faisait de la politique en France, ils seraient probablement un parti centriste. En effet, dans le genre « pile au milieu » To Drink From The Night Itself se pose là.

J’ai écouté cet album pas mal de fois. A chaque fois j’ai eu un avis différent ou presque. Ca oscillait entre « on se fout de ma gueule », « putain c’est bien » et « mouais sans plus ». Ca a déclenché chez moi une sorte de schizophrénie jusqu’à ce que la lumière vienne à travers la métaphore politique faite plus haut.

Nous parlerions du premier album suivant la réunion du groupe, nous aurions pu être indulgent et se dire qu’ils avaient besoin de remettre la machine en route. Sauf qu’il y a eu At War With Reality. De fait entre donc dans la case dédiée aux albums zéro prise de risque/roue libre/pilote automatique/choisissez l’idée qui vous plait pour décrire un album moyen. Moyen oui mais pas mauvais.

Car en plus de la politique du milieu, At The Gates s’est essayé à l’alchimie en prenant un peu de Slaughter Of The Soul et de Terminal Spirit Desease pour les riffs et leurs premiers efforts pour les structures. Ce qui nous donne un album où la prise de risque est minimale mais où on est tout de suite en terrain conquis. C’est bien entendu très efficace et ils parviennent à nous caler sur les derniers titres certains de ces plans ultra kiffants qui donnent cette ambiance si spéciale à leur musique. Malgré tout, pilote automatique oblige (je reprends les poncifs déjà évoqués), on passe d’une chanson à l’autre sans vraiment faire le distinguo. Bien malin celui qui parvient à retrouver un passage qu’il a aimé du premier coup.

Le seul vrai gros point faible de l’album de mon point de vue est sa production. Le constat fait par mon compère des enfers au denier Netherlands Deathfest sonne ici comme une évidence: Tompa n’a plus de coffre. Il faut dire qu’il n’est pas non plus aidé par un mixage étouffant, sa voix donnant l’impression d’être noyée au milieu d’instruments qui sonnent comme si on avait mis un coussin sur les enceintes. Résultat, le son manque d’ampleur. Il y a aussi un truc avec le son de la caisse claire qui fait un ‘pom’ très rond et artificiel. Parfois on entend que ça, d’autres fois ça sonne presque correctement. Bref la batterie est triggée pour ceux qui n’aurait pas compris.

Pas mauvais, pas génial mais « pile au miyeu », To Drink From The Night Itself est un album aimablement sponsorisé par François Bayrou.