Amon Amarth est probablement un des groupes suédois que j’affectionne le plus. Cette façon qu’ils ont des composés des titres épiques sur des thèmes non moins épique de façon efficace me fait prendre un immense plaisir à taper du pied.
Mais ça c’était avant.

Car avec Deceiver Of The Gods, Amon Amarth est clairement en roue libre!
En effet, cet album me laisse la même impression que Surtur Rising. A savoir: on a trouvé une recette qui fonctionne et surtout on n’en change pas. Oui ce ne sont pas les premiers à user de cet artifice, oui ce n’est pas la première fois que je fais la remarque les concernant mais les fois précédentes il y avait tout de même une once de d’originalité. Là, les suédois se contentent purement et simplement de dérouler leur savoir en assurant simplement le minimum syndicale.

Amon Amarth - Deciever Of The Gods

On retrouve donc les riffs épiques « as fuck » du duo Söderberg/Mikkonen, qui sont toujours aussi efficace (voir As Loke Falls ou Blood Eagle par exemple), les rythmiques façon mammouth chères à l’autre duo: Andersson/Lunström, reste ce bon Johan qui vocifère comme il sait si bien le faire.

Les compos sont toujours aussi et efficace, comme d’hab on est à fond dedans, on tape du pied comme c’est pas permis – je vous promets que vos voisins vont adorer Blood Eagle – mais si le boulot est fait et bien fait, on reste quand un peu sur sa faim. En témoigne la chanson titre qui ouvre le disque et qui est en général le morceau de bravoure des albums d’Amon Amarth avec pour lourde tâche de donner le ton pour la suite. Oui ça envoie mais si on compare ça au reste du catalogue maison, ça fait petit bras.

Certes ça fonctionne toujours aussi bien mais il manque un petit je ne sais quoi à Deceiver Of The Gods pour qu’il trouve sa place au milieu des excellents Versus The World et Twilight Of The Thunder God. De plus, sur les 10 titres que compte l’album, certains ne sont clairement pas au niveau du reste et font remplissage, je pense ici à une chanson comme Shape Shifter qui ne casse vraiment pas des briques. A côté de ça, on trouve des morceaux comme Hel avec en invité Messiah Marcolin (un ancien de chez Candlemass) qui vient pousser la chansonnette de fort belle manière mais ce n’est pas hélas pas suffisant pour palier aux insuffisances du reste.

Deceiver Of The Gods laisse donc cette désagréable impression d’avoir été fait à la va vite mais sans vraiment avoir été bâclé car le rendu final s’avère tout de même de qualité. Je sais ,c’est parfaitement contradictoire mais ça résume parfaitement le truc.

Si on aime Amon Amarth, ce qui est mon cas, on trouvera que Deceiver Of The Gods n’est pas mauvais mais a priori pas aussi bon qu’il aurait pu l’être.
Ceci étant je me demande si le groupe  ne serait pas une nouvelle fois atteint du syndrome Fate Of Norns où ils avouaient eux-même qu’à ce moment là il était compliqué pour eux de faire mieux que ça. Espérons.