Quoi de neuf chez les québécois depuis la dernière fois que j’ai posé une oreille sur leur musique? Si vous saviez… non mais vraiment. Je n’étais pas prêt.

Avec un line-up stable depuis 3 albums, The Agonist a enfin pu se concentrer comme il se doit sur sa musique et non plus sur les dramas en liens avec son ex-chanteuse. Comment ça personne n’y croit? Comment ça « comme par hasard » quand ce nouvel album sort il y a de nouveau du drama avec « cheveux bleus »?

Au cas où vous auriez manqué les récents épisodes de ce passionnant feuilleton, sachez que Vicky a balancé sur « cheveux bleus » en disant que cette dernière essaierait en sous main de torpiller son ancien groupe. Coups bas que « cheveux bleus » s’est empressée de démentir – du bout des lèvres (bleues?).
Mais plus important que ces enfantillages, il y a eu un vrai changement dans la musique de The Agonist depuis 2015. Exit le Metalcore aux relents d’Arch Enemy. Nos canadiens font maintenant dans un Metal plus technique avec des influences Deathcore, un peu Néo Classique par moment mais toujours Metalcore sur les bords. Je sais, expliqué de cette façon ça fait cafouillibazar, à l’écoute ça fait parfois aussi cafouillibazar du coup pour faire simple: ils font du cafouillibazar Metal.

De par le choix artistique qui est fait, le disque est dense, il faut persévérer pour aller au bout. On est parfois récompensé avec d’excellentes idées et parfois dérouté avec des plans à contre temps et des changements de rythme impromptus. Ca sonne décousu mais ça ne l’est pas. Vu le niveau des zickos, c’est parfaitement réfléchi, tout aussi parfaitement exécuté mais pas toujours digeste – ça néanmoins mieux en seconde écoute. Cependant ce qui me chatouille le plus c’est le chant. J’ai déjà vanté les qualité de Vicky dans ce domaine et je n’ai pas changé d’avis sur la question. Cependant son chant hurlé à mon goût ne fonctionne pas toujours (In Vertigo = échec – Blood As My Guide = réussite). Ca me fait parfois penser à eths – ce qui n’est pas un compliment me concernant. En revanche, son chant clair est de toute beauté. Quand il est bien utilisé – ce qui est le cas, ça fonctionne du feu de dieu et les morceaux s’en trouvent bonifier (Blood As My Guide). Moi qui suit souvent un chantre du Metal qui doit « casser des gueules », pour le coup je préfère quand The Agonist utilise cette arme pour le moins fatale.

A côté de ça, la prod est solide, ça sonne bien et à vrai dire, en 2019 je crois que la qualité de la prod dans le Metal devient un non sujet. Dans 95% des cas la basse sera sous mixée, la batterie sera triggée (l’inévitable ‘tac tac’ des pédales et le ‘pom’ en plastique de la caisse claire), les grattes seront surpuissantes et ça sonnera maousse costaud comme ce plan d’As One We Survive pour lequel Gojira demandera sans doute des royalties. Bref ici on est dans les clous.

Après la première écoute, j’avoue que je ne savais pas trop quoi penser d’Orphans.
Parfois chiant, parfois traversé de fulgurances géniales. J’avais autant envie d’y revenir que de le laisser de côté. Ce qui selon mon expérience perso est plutôt une bonne chose car j’ai mis des années à digérer certains disques et à me rendre compte combien au final ils étaient bons malgré tout ce qui me mettait de travers à un moment donné.

EDIT: Après avoir laissé mariner quelques jours, il faut se rendre à l’évidence: en fait ça bute. Sans doute pas sur le podium mais dans le top 10 de 2019.