La mode depuis quelques années est au supergroupe, un des derniers en date est Powerflo. Il contient en outre de vrais morceaux de Cypress Hill, Biohazard et d’anciens de Fear Factory et Downset. Sur le papier c’est beau.

Dans les faits, Powerflo fait plutôt Powerfffffffffffffffffffff car le soufflé se dégonfle vite. Très vite. Trop Vite.
Si les 3 potes à l’origine du projet (Sen Dog, Graziadei et Olde Wolbers) tiennent la baraque au bout de bras tout au long du disque, ils ne parviennent hélas pas à donner à Powerflo une identité propre.

Je veux dire par là que tout ce qu’on entend sur l’album, sans être mauvais, sent le réchauffé. On a déjà vu tous les gimmicks 10.000 fois ailleurs et souvent en mieux. Je ne m’explique pas pourquoi le groupe s’embarque dans des compos aussi compliquées avec des breaks qui tombent comme des cheveux sur la soupe ou des changements de rythmes qui cassent la dynamique du titre. Prenons Resistance par exemple. Elle met un peu de temps à se mettre en place (45 secondes pour 3 minutes 26 *gloups*), on passe par une étape de contre temps un peu whatzefuck, puis vers 1 minutes 10 on se retrouve enfin une rythmique qui déboîte (avec un petit riff qui fait le ménage) quand soudain PAF! Pastèque: le break qui casse tout (1 minutes 42). Certes le riff magique reviendra un peu plus tard mais le mal est fait, plus jamais Resistance ne redécollera. La suite est un enchaînement de titres sans trop de saveur qui tentent parfois d’instaurer une ambiance sans jamais trop y parvenir.

Reste le single Victims Of Circumstances qui fonctionne bien mais qui n’est en rien représentatif de l’album. Si tout l’album avait été dans ce registre, la pilule serait bien passée. Au fin fond du disque, on trouve Up And Out Of Me  et The Grind qui fonctionne plutôt bien mais ça nous fait quoi? 4 titres sur 11 qui passent, ça ne fait pas lourd.

Reste une prod propre et un mixage/mastering de qualité, les mecs ont le réseau et le bagage pour s’entourer de gens compétents – même si je ne suis pas fan du travail de Jay Baumgartner quel que soit le groupe avec lequel il bosse.

Bref, ce n’est pas donné à tout le monde faire du Prophets Of Rage.