Aussi fou que ça puisse paraître, Dethklok en est déjà à son troisième album. Pourquoi donc est-ce fou? Parce que le concept même du groupe sort de l’ordinaire et si le premier pouvait apparaître comme la continuité marketing d’un programme TV à succès, au fil du temps on se rend compte que le bousin a en réalité une vrai légitimité artistique.

Remettons déjà les choses dans leur contexte. Dethklok est un groupe virtuel qui fait de la musique bien réelle. Pourquoi virtuel? Parce que le groupe est issu de la série Metalocalypse qui suit les mésaventures d’un groupe de Death Metal nommé Dethklok. Les « Dethalbum » ne sont ni plus ni moins que les titres composés exprès pour la série.

Dethklok - Dethalbum III

On doit la série à Brendon Small qui non content d’en être le créateur, en est aussi le principal auteur mais également le compositeur/interprète de tous les morceaux! Il chante, joue de la guitare et des claviers, s’occupe également de la prod, il délègue simplement la basse à Bryan Beller (un type qui traîne ses guêtres avec entre autres Steve Vai, James Labrie et Marco Minnemann excusez du peu), quant à la batterie elle est dévolue à Maître Gene Hoglan. Et oui ce groupe part parfois en tournée pour de vrai.

Et donc ça donne quoi ce Dethalbum III? Ben du Death (merci Captain Obvious) aux confins du Death Mélo et du Death Technique. Un mélange qui sembler contre nature et qui pourtant fonctionne hyper bien. D’une parce que c’est bien composé, l’un ne prenant pas le pas sur l’autre, de deux parce que l’interprétation est magistrale.

Le tout est servi par une prod soignée qui donne un son incisif lorgnant parfois vers le Heavy au niveau des guitares. La batterie claque sèchement mais ne fait pas rouleau compresseur comme c’est parfois le cas, la basse est présente mais en retrait au mixage, quant au chant il est bien en place, le timbre de Brendon est compréhensible et fait parfaitement le taff. Pour tout dire il me fait parfois penser à Randy Blyth en un peu plus grave.

J’avoue un faible pour Crush The Industry, qui selon moi résume parfaitement le style de Dethklok. Les changements de rythme, les harmonies et le petit riff mélo sur les couplets sont simplement excellent. Et lorsqu’ils mettent le pied dedans avec cette rythmique sourde et massive c’est simplement jouissif. Je suis moins client du break sur le pont avant le solo mais globalement tout Dethklok tient plus ou moins dans ce titre.

Les extraits que j’avais entendu de The Dethalbum ne m’avaient pas accrochés plus que ça et j’avais fait l’impasse sur le Dethalbum II mais celui-là est franchement excellent, du coup je me dis que les précédents méritent une seconde chance.

Varié sans être hors sujet, le Dethalbum III ne contient pas de méga hit en puissance mais n’est pas lassant pour autant. Pour être honnête, ça faisait bien longtemps qu’un disque ne m’avait filé une envie irrépressible de sortir ma guitare gonflable Hammerfall et de prendre la pause avec un pied posé sur la table basse.
En bref une bande son de qualité dont vous auriez grand tort de vous priver.