Zénith, Elysée Montmartre, Boule Noire… tel a été le parcours des brésiliens de Sepultura  dans les salles de concerts parisiennes. Alors que la majorité des groupes partent du plus petit pour aller au plus grand, eux font l’inverse. Il faut dire que ces dernières années ont été mouvementées pour le groupe et la désaffection du public depuis le départ de Max  doit sans doute y être pour beaucoup. Quoiqu’il en soit le concert de ce soir est archi-complet parce que mine de rien, ça reste Sepultura et voir ce groupe dans une salle de cette taille, c’est quand même un privilège.

Lors de leur passage à l’Elysée, les Brésiliens ne m’avaient pas fait forte impression. Derrick venait d’arriver dans le groupe et le concert s’en est ressenti, le public scandait le nom de Max sans arrêt et il y avait Hatebreed en première partie… avouez quand même que ça ne jouait pas trop en leur faveur. Mais comme Sepultura c’est Sepultura je me suis dis « pourquoi ne pas leur donner une seconde chance ». J’ai donc mis mes a priori de côté et j’y suis allé l’esprit libre.

Comme d’habitude, le groupe se fait désirer. En plus de cela, une vilaine rumeur selon laquelle Out serait en première partie court depuis le début de la journée. Heureusement il n’en est rien et c’est avec 1h20 de retard que ses messieurs entrent en scène devant un public chauffer à blanc et contenu par les barrières fraîchement installées dans la salle.
Le set démarre sur les chapeaux de roues avec Messiah suivi de quelques extraits bien sentis de Roots comme Spit ou Attitude (raaah Attitude *pardon*).
Du côté du public, plutôt âgé (comprendre 25 ans et +), il se passe beaucoup de choses. En fait ça va castagner ferme devant la scène durant tout le set avec la belle moyenne d’un slam toutes les 20 secondes environ.
Sur scène, tout le monde s’éclate ! Derrick est désormais totalement intégré au groupe, on sent clairement une complicité entre les 4 musiciens et cette unité se ressent nettement dans la prestation du groupe. Derrick communique plus avec le public, chambre gentiment ses petits camarades et fait comprendre à tout le monde que la « Sepultribe » est morte et enterrée pour de bon. Maintenant c’est la « Sepulnation » que ça nous plaise ou pas. Ce petit monde est même tellement content d’être là, que quand Andreas reprendra les quelques notes de l’intro de Hells Bells d’AC/DC, tout le monde voudra entendre Sepultura reprendre le titre. Derrick mort de rire se tournera vers son compère guitariste en lui disant « t’es content ? Regarde ce que t’as fait ! ».
Andreas, jamais a cours d’une ânerie et grand amateur de foot devant l’éternel, se permettra de chambrer la France pour sa piètre prestation en coupe du monde. Ce à quoi le public très joueur répondra en hurlant « Et 1, et 2, et 3 – 0 », le tout dans une bonne humeur plutôt rafraîchissante compte tenu de la température dans la salle.

Sepultura passera en revue la majeure partie de sa discographie avec tous les titres incontournables qu’elle comporte : Arise, Dead Embryonic Cells, Biotech Is Godzilla, l’apocalyptique enchaînement Refuse/Resist – Territory qui justifie le déplacement à lui seul et bien entendu en cerise sur le gâteau Roots Bloody Roots dans une version musclée de chez musclée.
En dehors des classiques, ont également été interprétés des compositions plus récentes extraits des albums avec Derrick comme Choke, Against, Sepulnation, Who Must Die. L’enthousiasme du public est quelque peu retombé et il était clair que certains n’appréciaient guère ces titres. Les tous nouveaux morceaux n’ont pas non plus déclenché un vent de folie. Les 3 titres de RoorBack ainsi que la reprise de U2 Burn The Blue Sky présente sur l’EP Revolusongs sont très loin d’avoir fait l’unanimité, je reste d’ailleurs assez sceptique quant à la qualité des nouvelles compos du groupe depuis Against.
D’un autre côté quand je vois le niveau de la prestation, je me dis que retourner les voir en concert compensera largement « la baisse de qualité » perceptible sur album parce que PUNAISE, l’heure et demie de concert personne ne l’a vue passé. Certes il n’y a pas eu de rappel ni de première partie mais quelle claque !

La Sepultribe est morte. Vive la Sepulnation.