Ami(e)s de la poésie bonsoir !
Ce soir nous allons consacrer notre reportage à un charmant petit concert se tenant dans un non moins charmant petit club connu et renommé pour sa ponctualité et la finesse des œuvres qu’il présente.

[Bûcheron mode=ON]
Bon les mecs on se dépêche, on n’a pas fini la tranchée et faut finir de couler le béton pour le bunker avant que ça commence !
Oui on parle béton, tranchées et bunker parce que ce soir on va quand même affronter une division de panzers, des allemands en short, une horde suédois en rute, des ‘ricains chauves fans de panzer (oï oï oï – hum) et des ‘ricains chevelus… mais chevelus à un point z’avez pas idée.
[Bûcheron mode=OFF]

Nous étions donc conviés à ce petit brunch pour 19h30. Hélas, la légendaire ponctualité de notre hôte s’est une fois de plus démentie puisque nous fûmes invités à entrer sur les coups de 20h30. Notre premier hôte ne faisant sa représentation qu’un peu plus trad… en théorie parce que La Loco a une fois de plus merdé dans les grandes largeurs et quand on parvient enfin à rentrer, on constate avec dépit que Darkane est déjà en scène. Dieu merci, le premier titre vient à peine de commencer. Le temps de se trouver une petite place pas trop loin de la scène et on profite du son exécrable qui accompagne le groupe. Non seulement leur son est crade, mais en plus Andreas manque de souffle et son chant, déjà un peu bizarre à la base, fait énormément perdre en qualité au set.
Ils interpréteront surtout des titres de leur dernier opus Expanding Senses mais comme vous vous en doutez, avec un son pareil ça va vite tourner au jeu de massacre, d’autant que leur jeu n’est pas exempt de tout reproche (notamment à la guitare).
Darkane est plutôt une déception, d’autant que je m’étais essentiellement déplacé pour eux. Un coup pour rien donc.

Avec Malevolent Creation, on passe déjà nettement à la vitesse supérieure. Le son est bien meilleur, les zickos aussi et la musique whouaaaaaaaa, du bon gros thrash/death avec un chanteur qui est un habile croisement en Jamey Jasta de Hatebreed et Phil Anselmo (sobre). Ca envoie du gros non-stop même si globalement ça reste assez statique sur scène, sauf le chanteur of course.
30 minutes de set me suffiront amplement. C’est plutôt très sympa– voir même trèèèèèès sympa, maintenant faut voir comment ça rend sur album, mais si c’est au même niveau qu’en live: j’achète.

Les suivants sont les Allemands de Die Apokalyptischen Reiter (DAR – tu parles d’une abréviation). En plus du nom à dormir dehors, ils ont un look assez spécial – le chanteur a le crâne rasé sauf l’arrière avec une espèce de touffe bizarroïde et il se ballade pieds nus en pantalon bouffant. Quant au clavier, il est limite en costume traditionnel bavarois – le tronc d’arbre dans le cul en plus. La musique quant à elle officie entre heavy, thrash et musique folklorique bavaroise justement (si si je vous jure). Le clavier ponctue en effet les morceaux avec des samples totalement cultes et surtout totalement kitch. Ce qui fera dire à mon camarade de la soirée que DAR c’est le Zimmer’s Hole allemand… oui enfin en moins bien quoi. De plus, une partie du public ne semble guère apprécier cette forme d’humour teutonique en les huant copieusement. Quoiqu’il en soit, si il n’y avait pas ces samples à la con, la musique serait plutôt pas mal.
Bref on verra si j’apprécie toujours au Wacken cet été 🙂

Nuclear Assault – voilà un nom qui n’en jette à mort. En dehors du nom un chouilla « énorme », le groupe fait quand même parti des légendes du thrash ayant survécues au 90’s et encore en activité de nos jours. Le public, connaisseur, ne s’y est pas trompé et s’est déplacé en masse pour les voir/revoir vu la moyenne d’âge.
Niveau musical… ben c’est du thrash old-school donc on aime ou on n’aime pas. La voie un peu aiguë du chanteur est un peu gonflante mais dans l’ensemble ça va. Je ne passerais pas des heures à écouter ça mais disons qu’une fois pour voir ça ne me tuera pas. Par contre ce qui risque de les tuer, eux, c’est la bière. Le bide du batteur et ses cheveux grisonnant trahissent les années passées sur les routes. Quoique à leur âge, une année de plus ou une année de moins…

« Mais quel est ce son? Elle sonne pas du tout métal cette basse »… C’est après ces quelques considérations d’une effarante lucidité que les coreux de Pro Pain entrent en scène… enfin eux et leur public aux cheveux très courts si vous voyez ce que je veux dire. Et c’est bien là le seul problème de Pro Pain : son look boule à zéro et ses paroles tendancieuses parce que sinon la musique claque méchamment, surtout en live.
Bien que sur scène, tout ce petit monde soit « vissé » sur place, le bon hxc old-school donne une furieuse envie de se secouer les cervicales. Chose que le public 100% métal mettra quelques titres à faire avant de se laisser plus ou moins charmer par les 3 coreux présents sur scène.
Qui a eu l’idée de foutre un groupe de hardcore au milieu d’un festoch’ métal ? Je ne sais pas, en tout cas elle est bonne car ça a apporté un peu de fraîcheur musicale à cet ensemble plutôt homogène de gros chevelus. Pro Pain en live ça le fait bien, sur album je suis plutôt mitigé mais en live y’a bon 🙂

3ème groupe de thrash de la soirée, Death Angel fut surtout LA grosse surprise pour ne pas dire la claque du concert. Pour leur première venue en France, les thrashers de la « bay area » ont mis la barre très très haut. A l’image de leurs aînés/voisins (parmi lesquels on compte Vio-lence, Exodus, Testament) ils font du gros gros gros thrash qui arrache bien comme il faut. Ajouter à cela un set hyper dynamique, un bassiste solide et soliste absolument glandiose qui maîtrise parfaitement son instrument et qui sort des plans de folie toutes les 10 secondes… imaginez un peu le résultat.
Si par hasard, ils passent près de chez vous, NE LES RATER PAS.

Marduk, je les attendais au tournant. N’ayant jamais vu de groupe de black en activité (note : j’ai vu Cradle Of Filth une fois en live mais je ne considère pas cette chose comme étant du black), je voulais savoir à quoi ça pouvait bien ressembler. Bon en fait j’avoue que j’espérais secrètement avoir droit à tout le folklore ultra cliché qu’affectionne « les non-initiés ». Là je n’aurais droit qu’à 4 barriques maquillées à la Ki$$ avec des futales en cuir moulant. Jésus Marie Jospeh mais qu’est-ce qui m’a filé un groupe pareil… c’est statique (ça je le savais) mais en plus c’est chiant ! Et ça je le savais pas. 2/3 voir 4 morceaux ça passe mais au-delà c’est pénible. En plus, Legion – le chanteur n’a pas spécialement mis l’ambiance malsaine à laquelle on est en droit de s’attendre de la part de ce genre de groupe. Là c’était plutôt ambiance néo-métal – et vas-y que je tape dans les mains du public, et vas-y que je slamme (?!?) et que je dise à mon public que je l’aime etc… Perso je dois dire que ça m’a pas mal surpris comme attitude, d’autant que l’on voit que le geste n’est pas naturel chez lui, je veux dire par-là que ça ne doit pas être dans ses habitudes scéniques. L’explication de cette attitude viendra un peu plus tard quand il nous déclarera fier de lui qu’ils sont en train de filmer un DVD – yipiii…
Bref Marduk c’était pas l’extase, par contre mention spéciale au batteur qui est tout simplement (p)HALLU(lu)CINANT. Ce garçon est un vrai monstre, les blasts beat partent une vitesse phénomanale et il tient des rythmiques de folies pendant une durée impressionnante. Respect.

Dernier groupe de la soirée: la légende Testament. Après Death Angel,, Nuclear Assault et Malevolent Creation, on pourrait se dire « ha merde encore un groupe de thrash », certes mais disons que là on touche au saint des saints, au très très haut de gamme en matière de thrash. Combien de groupe peuvent se vanter d’avoir eu dans leur line-up des légendes comme Dave Lombardo, Paul Bostaph, John Tempesta ou Gene Hoglan (hé oui encore lui) pour ne citer que les batteurs. De plus, le line-up compte en ce moment dans ses rangs Steve DiGiorgio excusez du peu ! Pour ceux qui l’ignorent, Mr DiGiorgio est le bassiste de feu Death et accessoirement une bête à son instrument. Il suffisait de le regarder jouer et de prendre des notes (je sais, je sais direction la sortie).
La musique en elle-même est du thrash 100% pur jus. La voix de Chuck Billy est impressionnante (comme lui d’ailleurs), tantôt claire tantôt bien grave limite death, c’est énorme. Les compos sont bien entendues à la mesure du groupe : démentielles. Sur album je n’avais que peu voir pas accrocher mais alors en live…. Whouaaaaaaa !

No Mercy Festival, dans l’ensemble ça porte bien son nom : pas de pitié pour les oreilles 🙂 En plus ça permet de voir beaucoup de groupes en une soirée dont certains qu’on n’irait peut-être pas voir dans d’autres circonstances. Mais surtout ça permet de voir des zickos de folies. Le soliste de Death Angel… le bassiste de Testament… le chanteur de Malevolent Creation… et les batteurs… Haaa les batteurs… ils sont tout sauf manchots… et/ou cul de jatte et tous m’ont laissé sur le cul notamment celui de Marduk Punaise le bestiau que c’est celui-là… Mais que c’est crevant 7h comme ça.
Voila donc là il est très tard (dans les 4h du mat’ je crois), je suis content de ma soirée mais je suis surtout crevé, je veux mon lit.