Hellfest – épisode 8
L’affiche est sympa, le beat est bon, des prétextes largement suffisant pour retourner faire le fifou en terre clissonnaise. Juste parce que.

Que dire qui n’a pas encore été dit sur le fest? Que les orgas écoutent ce qu’on leur dit? Assurément, j’en veux pour preuve la nouvelle Warzone qui est simplement fabuleuse et plus simplement le coin qu’on cache au fond du fest. C’est presque devenu l’endroit le plus sympa du site. Le reste du site n’a pas trop bougé et c’est tant mieux…

Hellfest 2016 poster

… ou pas. Car en matière de gestion de la foule il y a encore un peu de boulot. Cette année c’est simple, le site dégueulait littéralement de monde. Le vendredi pendant Rammstein c’était invivable, limite dangereux en cas de mouvement de foule et s’aventurer près des Main Stage passer 16h relèvait de la folie furieuse tellement ça tassait et ce, quelque soit le jour.
Toujours le vendredi, on a vu des queues insensées devant le merch’ et surtout les banques pour le cashless mais pire que tout, l’attente devant la cathédrale pour entrer sur le site. Mon dieu quel enfer ça a dû être pour ceux qui y sont passés. Oui je me la pète l’air de rien ^^

Comme l’an dernier, je me suis fait un programme à la cool mêlant valeurs sûres et curiosités gentiment conseillées par mon accompagnatrice – accessoirement spécialiste en Black et groupes à biniou. Bref, le planning est fourni en bonus pour voir si je suis rigoureux ou pas 😀

Vendredi – planning

Audrey Horne
Quelle meilleure façon de commencer ce Hellfest 2016 qu’en allant voir Audrey Horne? Les norvégiens toujours prodigieux sur scène ont une nouvelle fois confirmé tout le bien que je pense d’eux. Ca bouge, c’est dynamique, les mecs ont la gouache, la setlist invite même les non connaisseur à gigoter. C’est frais, entraînant, ça fait plaisir, ça aurait été parfait avec un petit rayon de soleil au lieu du crachin mais quel pied de les revoir.

Behexen
Lors de ma récente chronique sur le dernier Behexen, j’écrivais avoir en tête exactement le déroulement du concert à venir. La réalité m’a toutefois bien vite rattrapé tellement nous avons été loin de ce que j’avais en tête. Son immondissime (une constante sur l’Altar et la Temple en ce vendredi), groupe statique dégageant peu voire pas grand chose et setlist n’invitant pas à onduler du boule. Une déception en ce qui me concerne.

Jambinai
Premier ovni du fest, les coréens de Jambinai proposent un mélange de Metal et de musique traditionnel faisant la part belle aux instruments locaux, soutenus par une batterie et une guitare. Assez déconcertant de prime abord, une fois qu’on accroche le train, difficile d’en descendre. Cette improbable rencontre entre grosse guitare et instruments à cordes donne des sonorités totalement kiffantes et c’est avec regret que je quitterai la Valley en direction de la Warzone.

Vision Of Disorder
Parce que sur la Warzone nouvelle version, il y a Vision Of Disorder. ENFIN! j’arrive enfin à voir V.O.D et… ben c’était bien! Tim Williams est juste fabuleux. Le mec a du charisme en plus d’être un demi-dieu sur scène. Cette monstrueuse claquasse dans les gencives.

Vader
J’irai jeter un oeil sur Vader histoire de tuer le temps. Un peu décontenancé par le look de vieux beau de Peter, il m’a bien vite remis les idées en place avec un set en mode machine à baffe. Ajouter à ça une setlist bien enragée – ce petit Wings des familles en ouverture *HAAAAA* et un groupe tout sourire et c’était tout bon.

Killswitch Engage
Retour sur la Warzone pour découvrir (en ce qui me concerne du moins) le Killswitch Engage version 2016 avec Jesse Leach au chant. Que dire si ce n’est que rien ne change trop? Le mec est autant un monstre physique que son prédécesseur bien que j’avoue avoir un faible pour la facétie scénique d’Howard. Bref sinon que du classique pour KsE, le groupe et son capital sympathie hors norme + une setlist en mode « greatest hits » ont achevé de plier l’affaire.

Dropkick Murphy’s
Dropkick Murphy’s c’était non seulement pour la culture mais aussi pour être certain d’être bien placé pour « la suite ». Visiblement tout le monde a eu la même idée. Bref sinon les irlandais c’est bien sympa, c’est festif mais une grosse demie-heure pas plus. Après on tend à s’emmerder. Je loue néanmoins la gouache scénique et l’envie du groupe.

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Rammstein
Rammstein, le groupe le plus attendu non pas du jour mais du festival. Jamais pendant les 3 jours de ce Hellfest il n’y aura plus de monde que durant ce concert. Concert qui, de mon point de vu, a fait pschit. En effet, sans ergoter à l’infini sur la setlist, ce qui m’a déçu c’est le côté « petit bras » du groupe en matière de pyro sur cette tournée estivale. Où est la barbecue géant que j’ai vu à Wacken? Parce que la déception vient vraiment de là, on est très très loin des standards teutons en matière de lance-flammes, pétards et autres braseros géants. Sans parler d’un groupe qui semblait un poil expédié les affaires courantes malgré un son incroyable, ce vendredi soir au Hellfest, pour la première fois de notre histoire commune, Rammstein a déçu, Rammstein m’a déçu.

Testament
Premier groupe pas prévu au programme mais devant lequel je me suis arrêté en attendant Abbath, Testament a proposé un set bien supérieur à leur dernière sortie en terre clissonnaise. Un Chuck Billy bien en voix soutenu par la meilleure section rythmique de l’univers Metal (Steve DiGiorgio/Gene Hoglan) a envoyé la sauce. Certes ce n’était pas le meilleur concert de Testament auquel j’ai assisté mais globalement ça fonctionnait bien et ça envoyait. Ce petit Into The Pit de l’amour avec D.N.R. pas loin derrière MMMMMMM!

Sunn O)))
Je voulais voir Sunn O))) pour ma culture. Mais le groupe jouant au milieu d’un shitstorm de groupes intéressants, je passerai vite fait devant en attendant Abbath pour constater que ce n’est absolument pas pour moi. Voir Attila Csihar en train de hurler de façon incompréhensible affalé sur les retours pendant que des notes venues de nulle part crachent de la façade est assez déroutant pour le non initié. Je fais donc bien vite demi-tour.

Abbath
Enfin nous y voila. Il se sera fait désirer le bougre, surtout vu l’heure tardive. Abbath déboule sur scène avec son groupe remanié (nouveau batteur et guitariste) et ça démarre fort avec To War, premier titre du premier album d’Abbath « le groupe ». On remarque assez vite que le son est abominable et qu’Abbath « le mec » est dans une forme prodigieuse. Il descend sur les retours devant la scène pour prendre la pose et s’étale en remontant. Ça commence bien. L’autre constat est que les nouveaux membres n’ont été embauchés que pour faire de la présence car hormis King, le guitariste est un fantôme et le nouveau batteur, aussi bon soit-il, n’a pas le touché de Kevin Folley. A part ça, la setlist est constitué en grande majorité de titres d’Immortal (Nebular Ravens Winter, Tyrants, One by One, All Shall Fall, Solar Fall), une seulement de son projet I (Warriors), le reste étant Winter Bane, Fenrir Hunts et Ashes Of The Damned.
Le point marquant du set sera le gros souci technique durant Tyrants que les techos mettront bien 10 minutes à régler. Amusé au début, Abbath fait le show et quand ça se re-pète au bout de 10 secondes, on sent le mec un poil agacé. Tout ça pour nous sortir ensuite un solo de gratte approximatif au possible sur Tyrants qu’il fallait bien finir. Sur le coup ça fait marrer tout le monde de le voir galérer comme ça mais il faut voir combien de temps le public acceptera que le jeu soit bâcler à ce point.
Le concert se terminera comme il a commencé, c’est à dire dans un nawak de classe mondiale avec une séance de selfie avec littéralement TOUT le premier rang. Du Abbath dans le texte.

Samedi – planning

Loudness
Une petite japoniaiserie pour bien commencer la journée avec les vétérans de Loudness, véritables papys légendaires du Heavy nippons, notre 4 lascars se mettront un public pas forcément connaisseur dans la poche en environ 3 secondes. Certes il y a du métier mais il y a aussi une attitude, une chaleur dégagée par un groupe qui s’amuse tout simplement et le public joueur, le leur rendra très bien. Ce petit Crazy Nights hyper catchy de bon matin a fait son office sur la Main 1.

Myrkur
Direction ensuite la Temple pour Myrkur. Bon là je ne saurai pas trop quoi en dire tant je ne sais pas si on s’est payé ma trogne ou si il y a un concept derrière ce truc. Vendu pour un « one woman band » de Black Metal, je me suis plutôt retrouvé face a du Metal un poil extrême mais bien plus lyrique que Black. Pas accroché du tout à la musique.

Strife
Après avoir sorti le Myrkurochrome pour mes oreilles, je file me soigner avec Strife sur la Warzone. Et là, là je me trouve déjà plus dans mon élément. Du bon Hardcore super teigneux avec un son à l’avenant. Ça envoie, ça saute, ça castagne, ça donne envie d’en découdre bref ça le fait sur toute la ligne. C’est ça que c’est bon!

Cattle Decapitation
J’attendais beaucoup de Cattle Decapitation et j’en ai eu pas mal. Le son était prodigieusement violent, la prestation aussi mais je trouve que c’était un poil statique. Sinon ça tartine sévère, Travis Ryan est aussi possédé que sur album tandis que les autres assurent la démonstration technique. Une bonne connaissance de la discographie du groupe est nécessaire pour apprécier et j’avoue avoir fini par décrocher au bout d’un moment. Ça reste néanmoins très solide, grosse sortie des californiens.

Sixx A.M.
Ayant écouté leur dernier album il y a peu, j’ai fait le détour par la Main 1 pour voir Sixx A.M. Qu’en dire? Que c’est ultra calibré? Que c’est archi prévisible? Que c’est ultra pro? Que c’est complètement ‘ricain? Oui tout ça mais qu’est-ce que c’est bien fichu. C’est très agréable, ça fait ce que a à faire et ça permet de reposer les tympans entre 2 groupes d’extrême.

Heidevolk
Passage rapide devant Heidevolk. Je me demande pourquoi je m’acharne à aller voir des groupes de Folk parce que je sais pertinemment que ce n’est pas mon truc.
Correct sans plus sinon.

Agoraphobic Nosebleed
Agoraphobic Nosebleed, encore un groupe que je voulais découvrir pour ma culture et voir leur légendaire batteur (troll inside). Mon amour pour le Grind étant plus que modéré voire inexistant, je savais que je m’aventurai en terrain très loin d’être conquis. Guess what, ce fut le cas. Le groupe tournant peu voire pas du tout, je peux comprendre que le gars de l’informatique et la coiffeuse de Tony & Guy ne soient pas rôdés à l’exercice mais de là à dégager une espèce de je m’en foutisme frôlant l’insolence par moment, il y a un monde. Le public qui, comme moi, était venu en majorité en curieux retournera bien d’ailleurs bien vite vers des sonorités plus « civilisées ». Mais nos jusqu’au boutiste sonore n’en auront cure et continueront de déverser leur bile.

Fleshgod Apocalypse
Je passe subrepticement de l’Altar à la Temple histoire d’être en position pour Fleshgod Apocalypse. Je gardais un super souvenir de leur prestation à Wacken, là je suis un peu resté sur ma faim. Son pas top, setlist pas trop à mon goût… non mais en fait le gros souci était surtout le son. Piano inaudible, choriste présente par intermittence, chant en retrait, difficile de suivre la musique très dense des italiens et c’est surtout de là que vient la déception parce que sinon, clairement, nos italiens n’étaient pas venus pour poser du parquet. Dommage.

Après une pause, retour sur le site pour découvrir avec effroi un duo entre la Chantal Goya du Metal (Sharon Den Adel) et son pendant lyrique version Castafiore (Tarja). Mon dieu cette angoisse de voir l’une dans une de ses robes de princesse et l’autre avec son sac poubelle design.

Terrorizer
Vite un peu de Grind pour se remettre de ses émotions et ça tombe bien, Terrorizer joue sous l’Altar. Encore une fois, je vais décrocher très vite même si sur scène ça déconne zéro. Les mecs ne sont pas venus pour plaisanter et surtout pas Pete Sandoval (car oui contrairement à ce que j’ai cru c’était bien lui à la batterie).

Bring Me The Horizon
Bring Me The Horizon n’était pas prévu mais comme nous cherchions à nous occuper en attendant Twisted Sister nous nous sommes posés devant. Je sais que le dernier album était un bon indice sur le sujet mais il est où le groupe Deathcore survéner’ ? Porté disparu dirait-on car avec uniquement des titres des 2 derniers opus, c’est-à-dire les machins mou du gland sur lesquels le groupe a viré sa cutie, nous avons vécu le second moment d’angoisse de la journée. En revanche je leur concède volontiers que visuellement ça tabassait.

Twisted Sister
Twisted Sister était le gros morceau du jour et pour sa dernière sortie en France, le groupe a mis les petits plats dans les grands. Setlist des grands soirs avec tous les classiques dans leur version à rallonge (au hasard We’re Not Gonna Take It), Phil Campbell en invité, un Dee Snyder camé à je ne sais pas quoi, qu’on soit fan ou pas, on ne peut que s’incliner devant l’énorme prestation du groupe.
A noter la présence de Mike Portnoy aux fûts et ça c’est senti parce que le père Snyder il faut le suivre dans ses impros et là ça suivait au poil de fion près. Chapeau.

Ensuite toutes les scènes ont cessé de jouer pour un hommage à Lemmy. Hommage qui a pris la forme d’une rétrospective de sa carrière à travers des photos diffusées sur les écrans suivi par un feu d’artifice sublime qui a réussi la performance d’écrire « Lemmy » en bleu blanc rouge dans le ciel de Clisson. Enfin cela c’est conclu par la rediffusion d’une partie du concert de Motörhead au Hellfest 2015 et là j’avoue que je suis partagé. Montrer Lemmy au plus bas… bref ce n’est que mon avis.
Je n’entrerai en revanche pas dans le débat sur la surexploitation de sa légende qui est faite depuis son décès. Il  méritait néanmoins un hommage, il l’a eu. Restons en là.

Gutterdämerung
Je file ensuite en direction de la Warzone pour voir Gutterdämerung.
Il s’agit là d’une expérience assez particulière puisque le film Gutterdämerung est projeté sur un écran installé sur le devant de la scène tandis qu’un groupe joue les parties musicales cachées derrières et qu’Henry Rollins assure la voix off. C’est à la fois assez déroutant et particulièrement prenant pour peu qu’on rentre dans le trip.
Je quitterai hélas à regret la Warzone car je suis tout de même curieux de voir ce que propose KoRn qui joue en même temps sur la Main 2.

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KoRn
Etrangement, je n’ai pas l’impression d’avoir vu le même KoRn que l’an dernier. Du groupe poussif voire un poil blasé de l’an dernier, je n’ai revu aucun signe cette année. En revanche j’ai vu des mecs avec la banane, une vraie envie et qui donnaient du plaisir tout en en prenant. Ajouter à cela une setlist plutôt aguicheuse et vous obtenez un bon concert de KoRn, pas le meilleur loin s’en faut mais infiniment supérieur à ce que nous avions pu voir l’an dernier.

Je voulais aussi voir Dark Funeral, j’ai vu Dark Funeral, un morceau, de loin, le temps de me rendre compte que ce n’était pas pour moi.

Dimanche – planning

Hegemon
Début de journée en douceur dès 11h avec les français d’Hegemon et leur Black fort sympathique et plutôt bien exécuté. Encore une fois, comme souvent dans les groupe de Black je trouve, les mecs sont statiques et il ne se passe pas grand chose. C’est d’autant plus dommage quand la musique est de qualité ce qui est le cas ici.

Municipal Waste
Je quitte la Temple en direction de la Main 1 pour Municipal Waste. Comme d’habitude avec Tony Foresta et ses groupes, ça envoie direct et sans fioritures mais dans une bonne humeur communicative de bon matin. Et comme l’an dernier avec Iron Reagan, il s’étonne de la foule présente à cette heure relativement matinale pour un festival. Et toujours comme avec Iron Reagan, si le set est efficace, le groupe peine un poil à trouver ses repères sur une scène aussi immense mais rien de bien grave.

Stille Volke
Retour devant la Temple pour Stille Volke et son folk tendance occitane. Je suis venu voir par curiosité et de vous à moi, les crins crins type vielle à roue, bombarde et autre mandoline ce n’est pas ma came. En dehors de ça, nos français sortent un set rôdé et carré en face d’un public connaisseur.

King Dude
Je traverse « la rue » qui sépare la Temple de la Valley pour aller encore une fois découvrir un groupe: King Dude. Musicalement pour situer le truc, imaginez Johnny Cash qui ferait presque du Doom (dans l’idée générale hein). Bref c’est déroutant de prime abord et au fur et à mesure du set, on se laisse embarquer dans l’univers du groupe. Très plaisant et certainement complètement jouissif dans un cadre plus intimiste.

Profitant d’une accalmie dans le planning, nous irons faire un tour de grande roue histoire de dominer un peu la situation et de voir aussi à quoi ressemble la fête à NeuNeu vu d’en haut.
Franchement? Ça valait le coup!

Brodequin
La redescente de la grande roue fut assez rude quand nous sommes passés devant l’Altar où jouait Brodequin. Le Death/grind à base de boîte à rythme ultra violente est hyper difficile à ingurgiter si on n’est pas prévenu.

MGLA
MGLA est la sensation Black du moment, pas seulement à cause de leur look mais surtout parce que leur musique est bonne (comme le chantait Goldman). Et oui je confirme, MGLA musicalement c’est de la boulette. En revanche scéniquement… c’est l’angoisse. Peu voire pas de lumières, juste des mecs avec un collant sur la tronche qui envoient leur musique. Je conçois et comprends tout à fait le concept, la musique avant le reste, n’empêche que c’est déroutant. Mais bordel qu’est-ce que c’est bien!

Gojira
Après avoir laissé les polonais de côté sur la Temple, direction la Main 1 pour Gojira.
Bon bah je vais vous la faire courte: c’était mortel! Un son absolument énorme, une setlit qui l’était tout autant, les nouveaux morceaux se fondant à merveille avec les anciens, un groupe simple, sans prise de tête qui aime ce qu’il fait et qui le partage sans retenue. Une excellente sortie de landais mais pouvait-il en être autrement?

Insomnium
Petit stop bière devant l’Altar sur laquelle joue Insomnium. J’avoue un coup de coeur pour le Death mélo des finlandais. Ça plus une attitude scénique vraiment cool, on sent des mecs simples qui ne se prennent pas la truffe et qui s’éclatent. Je sens que je vais approfondir le sujet. Kiitos les gars.

Taake
Retour sous la Temple pour la dernière rasade de Black Metal de ce Hellfest avec Taake. J’avoue avoir suivi les recommandations de mon accompagnatrice pour tout ce qui touche au Black sur ce fest. Hormis Myrkur et Behexen, le reste n’a pas déçu et Taake non plus. Les mecs sont en transe, Hoest est possédé et en fait des kilotonnes mais ça fonctionne. Musicalement je découvrais et j’avoue avoir envie de me pencher un peu plus sur le cas des norvégiens parce que c’était vraiment très bon.

Slayer
Retour sur la Main 1. J’avais mis Slayer dans le planning sans trop de conviction. Sortant de l’excellent set de Taake, je prends donc celui des californiens en cours de route – sur Mandatory Suicide pour être précis. Sans être transcendant, ce n’est pas la cata non plus. Disons qu’ils expédient les affaires courantes, une journée de plus au taff en somme. Le seul fait vraiment marquant en ce qui me concerne c’est Bostaph qui semble au bout de sa vie sur chaque morceau. Les roulements (aussi bien ceux de toms que de grosse caisse) sont irréguliers au possible, c’est bien simple, il n’y en avait pas une en place. Et il a semblé heureux que ça se termine après avoir copieusement massacré Angel Of Death.

Amon Amarth
Ayant vraiment envie de faire des photos de Ghost (mon objectif du jour), je me positionne à l’entrée du photo pit près de 2h avant et je profiterai donc du set d’Amon Amarth que j’avais à la base prévu de zapper. Pour tout dire, je suis content d’y avoir assisté car je n’en attendais rien. Leur dernière sortie m’ayant pour le moins déçu, revoir le groupe, en forme, avec une setlist remaniée m’a fait plaisir. Ça a mis un peu de temps à se mettre en place mais quand ils ont mis le pied dedans: ACHTUNG! Sans parler du retour de Death In Fire dans la setlist qui m’a mis en joie.
Le seul petit truc qui m’a chiffonné est leur nouveau batteur (Jocke Wallgren) que je trouve moins en jambe que Fredrik Andersson, moins groovy, plus mécanique. Bref je chipote, c’était bien voire même très bien.

Megadeth
Megadeth c’est un peu la loterie ces dernières années. Soit c’est bien, soit c’est nase et quand c’est nase, ça ne l’est pas à moitié. 50% du groupe ayant plié bagages, j’étais curieux de voir ce que ça allait donner avec Kiko Loureiro et surtout le remplaçant de luxe Dirk Verbeuren à la batterie. Je vais être clair: nous avons là le meilleur line-up de Megadeth depuis le line-up « classique ».
Les mecs débarquent et PAF, Hangar 18 dans ta gueule pour commencer. Ensuite ça baisse un chouilla jusqu’à A Tout Le Monde mais le final est à tomber: Symphony of Destruction, Peace Sells et Holy Wars… comme dernier clou du cercueil. Verbeuren est en feu derrière son kit, hyper facile mais toujours en place, le mec s’éclate et ça se voit. Loureiro fait oublier qu’il y a eu Broderick avant lui. Le mec est surdoué, c’est propre, fluide, il n’y en a pas une à côté. Quant à Mustaine, on dirait qu’il a retrouvé le feu sacré malgré le coup de vieux qu’il a pris ces derniers temps. Du très grand Megadeth.

Ghost
Ghost, l’autre groupe le plus attendu du fest et pour cause, la venue des suédois au look si spécial est toujours une attraction. Et quand en plus ils y mettent la manière – comme c’est souvent le cas, on termine les 50 minutes du set avec ce qui est probablement un des meilleurs concerts de ce Hellfest 2016 (dans ce que j’en ai vu du moins).
Côté setlist, rien à dire, chaque album est une compilation de hits donc quoiqu’ils jouent, ce sera forcément bien. On remarquera cependant l’absence de titres d’Opus Eponymous. Bref les mecs ont mis les petits plats dans les grands, les bonnes sœurs sur scène qui descendant dans le public distribué « le sang du Christ » et le final sur Monstrance Clock avec une chorale d’enfants du coin qui chante la gloire de l’orgasme féminin, c’est délicieux d’ironie, magique pour les gosses et génial vu du public. Que ce concert est passé vite… vraiment trop vite. Un petit quart d’heure de plus n’aurait pas été de refus même si pour le coup, Papa Emeritus était un peu moins en verve que d’habitude (on me dit dans l’oreillette qu’il avait une extinction de voix au Download la semaine précédente). Bref c’était mortel, en toute  objectivité bien sûr.

Puscifer
Direction la Valley pour voir Puscifer après un détour par la Warzone pour jeter un oeil vite fait sur Heaven Shall Burn en roule libre. Je savais que Puscifer était barré, je ne pensais pas que ça allait si loin. Le délire visuel du groupe, les catcheurs et tout le toutim… bref je n’ai pas accroché du tout.

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Paradise Lost
Je traverse donc la Temple déserte pour aller zyeuter de loin Paradise Lost. Ayant un peu de mal à rentrer dans le set, je reprendrais bien vite mes distances mais de ce que j’en ai vu ,Nick Holmes était très en jambe et ça jouait méchamment.

Deicide
Retour sur l’Alter pour voir Deicide. Soyons clair, je n’en attendais rien, je voulais juste voir Benton une fois dans ma vie. Visiblement au courant de ma venue, Glen, tout sourire (oui oui j’ai vu Glen Benton sourire) est venu, a vu et a vaincu. Quelle baffe magistrale pour conclure ce Hellfest.
Non seulement ça avoine mais contrairement a beaucoup de groupes de Brutal Death, ça ne se contente pas de cartonner, ça vit sur scène, ça bouge, ça interagit avec le public et les mecs, contrairement à beaucoup d’autres dans le même registre, étaient tout sourire, contents d’être là et de nous casser les genoux dès le premier morceau avec Hommage For Satan et ce petit Scars Of The Crucifix groovy as fuck… nom mais franchement on m’aurait dit que Deicide allait tout tuer de la sorte je n’y aurais pas cru. Magistral.

Finalement…

La météo aura été bien plus clémente que prévu, les groupes ont fait ce qu’ils avaient à faire et l’ont bien fait, l’orga tient désormais toutes ses promesses. Le bilan est donc plutôt positif même si très franchement, ce cru 2016 du Hellfest ne sera pas pour moi le meilleur, bon mais pas excellent. Il faut dire qu’après celui de l’an dernier, la marche était haute.
Reviendrons-nous ou changerons nous de crèmerie comme je le dis depuis quelques années maintenant? Ben ça dépendra de l’affiche!