87 minutes, c’est le temps qu’il nous aura fallu pour pénétrer dans l’Elysée Montmartre par ce beau lundi pluvieux d’octobre (douche dont je me serais bien passé soit dit en passant). Toute cette attente pour quoi ? pour permettre aux beuhmeuh d’opérette venus assistés au concert de se défaire de leur quincaillerie – comprendre par là bracelets à clous et autres ustensiles totalement inutiles et par conséquent rigoureusement indispensables.

Cette attente nous aura priver de la majeure partie du set de Norther. Cependant, pour la partie à laquelle nous avons pu assister, on a cru se trouver en présence d’un Children Of Bodom version classe biberon tellement les zickos ont l’air jeune. Pas que ce soit foncièrement mauvais mais pourquoi copier/plagier le maître quand celui-ci semble aussi inaccessible que COB l’est. Ne s’appelle pas Alexi Laiho qui veut mais quoiqu’il en soit ça se laisse gentiment écouter même si tout ce petit monde à l’air de s’emmerder prodigieusement sur scène. De plus certains semblent se croire en répet’ tellement ils sont statiques (non j’ai pas dit autiste). Le groupe quittera la scène après 30 minutes de show dans une légère indifférence tant la messe semble être dite d’avance sur le déroulement des événements.

Hypocrisy prendra la suite de Norther sur scène avec à sa tête, faut-il encore le présenter, Peter Tägtgren. Producteur/chanteur/guitariste de génie auquel on doit entre autre le sublime Enthroned Darkness Triumphant de la tête d’affiche du jour : Dimmu Borgir.
Pour en revenir à Hypocrisy, le groupe officie dans un registre death tout en lorgnant vers une multitude de styles allant du brutal au mélo. Le sieur Tägtren, aidé par on charisme a tenu le set à bout de bras tandis que 3 compères faisant un peu office de figurant – ceci sans remettre en cause leur qualité de musicien.
Le set dura une quarantaine de minutes, le groupe en profitant pour passer en revue son large répertoire et nous proposer un titre figurant sur son prochain album. Et là je dois dire que si je n’ai pas accroché pas mal de leurs chansons, celle-là, intitulée The Eraser est franchement pas mal. Sympa mais sans plus, du moins en ce qui me concerne, d’autres semblent cependant y avoir beaucoup plus trouvé leur compte.

Place enfin à la star du jour : Dimmu Borgir. C’est avec impatience doublée d’une certaine inquiétude que j’attends de voir la prestation du groupe. Non seulement le concert n’a pas été transcendant jusqu’à présent, mais en plus la réputation live du groupe (et des groupes de black en général) n’est pas extraordinaire.
Quoiqu’il en soit, ils sont là et ils attaquent fort avec énormément de titres récents (surtout piochés dans les 2 derniers albums). Il est intéressant de voir que si les anciens titres passent bien en live, ceux de Death Cult Armageddon sont parfois à la limite du sabotage. Progenies Of The Great Apocalypse en est le plus parfait exemple. Le long break mélodique au clavier au milieu du titre casse totalement son rythme et le rendu en concert plus l’attitude de Shagrath (qui a semblé s’emmerder durant tout le concert) n’ont pas spécialement aidé à la bonne marche de la chose. A contrario, Vredesbyrd se révèle être une tuerie sans nom avec une restitution quasi parfaite des cuivres de l’orchestre présent sur le disque.
D’autre part, le concert a été émaillé de nombreux « pains », dont un monumental et surprenant sur Unorthodox Manifesto de la part de Nick Barker, dont la batterie omniprésente, couvrait la plupart du temps les autres instruments et la voix (bravo l’ingé son pour le mixage pourri). De plus la caisse claire de l’énorme batterie était over triggée, produisant un son quasi artificiel. Je ne m’étendrais pas trop sur le son « cradle-ien » du clavier ou sur la capacité de Vortex a reproduire en live son superbe chant mélodique.
Parmi les autres titres interprétés ont peu cite Cataclysm Children, King Of Carnival Creation, Lepers Among Us, Entrance et In Death’s Embrace. La setlist, judicieusement structurée, a fait office de machine à remonter le temps en partant des albums les plus récents pour finir sur les plus anciens avec un rappel d’anthologie dans lequel figuraient Spellbound (by the devil), Raabjørn Speiler Draugheimens Skodde, Stormblast et le monument Mourning Palace en final. A voir en live au moins une fois.

Au final, on sort de la salle mi-figue mi-raisin. Content de ce qu’on a vu mais déçu par certains aspects (dont le rendu des titres de DCA en live) en se disant que DB c’est bien live pas mal, mais que sur album c’est encore mieux (gros son powa).
Certainement pas le concert de l’année mais un bon moment tout de même – bah oui Mourning Palace live quoi !